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Chapitre 6 – Tu trembles

Author: Déesse
last update Last Updated: 2025-04-16 02:10:14

Maëlys

La soie du bandeau glisse lentement de mes yeux, et la première chose que je vois, c’est lui. Aleksandr.

Il me regarde comme si je lui appartenais déjà, comme si chaque parcelle de mon corps portait son empreinte.

Je frémis.

— Debout.

Ma respiration s’accélère. Mes muscles sont engourdis, marqués par le cuir. Mais je ne discute pas. Je me redresse, nue et vulnérable sous son regard d’acier.

Un silence. Il me jauge. Savoure ma soumission.

Puis il fait un pas vers moi.

Son doigt trace une ligne brûlante entre mes seins, s’attarde sur ma hanche. Il effleure, provoque, attise.

Je tremble.

Aleksandr sourit. Lentement, dangereusement.

— Tu aimes ça, Maëlys.

Ce n’est pas une question. C’est une vérité qu’il m’impose.

Je ne réponds pas.

Je ne peux pas.

Son regard s’assombrit.

— À genoux.

Mon ventre se serre.

Je pourrais dire non. Lui tenir tête. Reprendre le contrôle.

Mais mes jambes plient avant même que mon esprit ne prenne une décision.

Je suis là, à genoux devant lui.

Aleksandr penche la tête, satisfait.

Il défait lentement les boutons de sa chemise.

Mon souffle s’accélère.

Il sait exactement ce qu’il fait.

Il joue avec mon attente, avec mon désir.

Et il ne me laissera pas en sortir indemne.

Le silence est un piège. Il m’enferme dans une attente insoutenable, où chaque seconde s’étire comme une lame sur ma peau. Aleksandr ne parle pas, il me contemple, et ce seul regard m’enchaîne plus sûrement que n’importe quel lien.

À genoux devant lui, je sens la brûlure du cuir encore imprimée sur ma peau. Mon corps est tendu, suspendu à son bon vouloir.

Il passe une main dans mes cheveux, les serre doucement à la racine. Juste assez pour me faire comprendre que je ne suis qu’à lui.

— Tu es magnifique comme ça, Maëlys.

Sa voix est un murmure grave, un frisson qui me traverse.

Je ferme les yeux un instant, cherchant à reprendre mon souffle, mais il ne m’en laisse pas l’occasion. Son autre main effleure ma joue, descend lentement sur ma gorge.

Je déglutis.

— Ouvre les yeux.

J’obéis.

Ses iris sombres me happent, et je comprends qu’il ne me laissera aucune échappatoire.

— Dis-moi ce que tu ressens.

Je reste muette, la gorge nouée.

Un sourire lent s’étire sur ses lèvres.

— Toujours aussi fière ?

Sa prise dans mes cheveux se resserre, m’obligeant à lever le menton vers lui.

Mon cœur cogne.

— Réponds, Maëlys.

Je prends une inspiration tremblante.

— Je… je ne sais pas.

C’est un mensonge.

Je sais exactement ce que je ressens.

Une chaleur qui me consume, une soumission que je refuse d’admettre.

Aleksandr le sait aussi.

Ses doigts tracent une ligne brûlante sur ma clavicule, descendent plus bas, explorent avec une lenteur exaspérante.

— Ton corps me dit autre chose.

Je ferme les yeux, en proie à une lutte intérieure.

Il rit doucement, ce rire rauque et terriblement masculin.

Puis il relâche soudainement sa prise et s’éloigne d’un pas.

Le vide qu’il laisse derrière lui est brutal.

Je relève les yeux vers lui, confuse, désorientée.

— Relève-toi.

Je me redresse sur des jambes tremblantes.

— Contre le mur.

Je frissonne.

Je devrais protester. Je devrais fuir.

Mais mes pas me portent vers le mur, et mes paumes s’y posent presque malgré moi.

Aleksandr s’approche, son souffle effleurant ma nuque.

— Ne bouge pas.

L’attente est un supplice.

Et il compte bien me faire comprendre que je suis à lui.

La tension est insoutenable.

Chaque seconde qui passe étire mon attente, creuse mon souffle, enflamme mon corps. Contre le mur, les paumes à plat sur la surface froide, je me tiens droite, figée dans une soumission que je n’ai pas demandée, mais que je ressens jusqu’au plus profond de moi.

Aleksandr est derrière moi, silencieux, une ombre imposante qui me fait frissonner d’anticipation et d’effroi mêlés.

— Inspire.

Sa voix est un ordre.

J’obéis.

— Expire.

Lentement, douloureusement, je laisse l’air s’échapper de mes lèvres.

Il s’approche. Je sens la chaleur de son corps, son souffle effleure ma nuque, un contraste brutal avec le froid du mur contre ma peau.

— Parfait.

Ses doigts effleurent ma hanche, remontent lentement sur mon flanc. Un toucher léger, presque trop doux, qui me fait frémir bien plus qu’une caresse brutale.

— Tu as peur ?

Je secoue la tête.

— Ne mens pas.

Un sourire cruel dans sa voix.

Je mords l’intérieur de ma joue, refusant de céder.

Son souffle devient un murmure à mon oreille.

— Tu es si belle quand tu te bats contre toi-même.

Ses doigts tracent une ligne brûlante le long de ma colonne vertébrale, s’arrêtent à la base de ma nuque. Une simple pression, mais elle suffit à me faire basculer.

— Courbe-toi.

Je frémis.

Je devrais dire non.

Je devrais partir.

Mais je le fais.

Mon front touche presque le mur, mon dos s’arque sous son regard, une chaleur insidieuse se répand dans mon ventre.

Un silence.

Long, pesant.

Puis un bruit sec.

Le cuir claque contre ma peau nue, vif, précis.

Je retiens un cri, mes doigts se crispent contre le mur.

La douleur est brûlante, mais elle s’entremêle à autre chose.

Quelque chose que je ne veux pas nommer.

— Tu es parfaite comme ça.

Sa voix est rauque, empreinte d’un désir contenu.

Il recommence.

Plus fort.

Mon souffle se brise, mon corps tremble sous l’intensité de ses gestes.

Il me teste. Me pousse.

Et je ne recule pas.

Je le sens s’approcher, sa main glisse dans mes cheve

ux, tirant doucement en arrière, m’obligeant à relever la tête.

Ses lèvres frôlent mon oreille.

— À moi, Maëlys.

Son murmure me consume.

Je ferme les yeux, abandonnant enfin la dernière barrière.

Je suis à lui.

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