LOGINCertains amours ne sauvent pas. Ils consument, ils orent. Quand on s’abandonne volontairement à la tentation, sous couvert de douleur et de manque, il n’existe plus aucun retour possible. Nathan est l’abîme. Un vertige sombre, dangereux, auquel personne ne survit indemne. Élise est ce refuge fragile et silencieux qu’il désirait sans jamais en avoir conscience. Trop douce pour ce monde brutal, trop discrète pour comprendre qu’elle marche déjà au bord du gouffre. Faible en apparence, Élise acceptera-t-elle de tomber dans l’abîme par amour ? Et Nathan, perché au sommet de ses ténèbres, sera-t-il capable de quitter l’obscurité pour rejoindre sa lumière ? Ou bien cette passion brûlante n’est-elle qu’un piège, une illusion cruelle déguisée en promesse ? À la frontière de l’amour et de la haine, Nathan et Élise jouent leur dernière carte, misant tout sur une passion violente, enivrante et destructrice. Séduis-moi… si tu l’oses
View MoreChapitre 1 : Avant la chute
LE POINT DE VUE D'Élise
Si j'avais su.
Ces trois mots me hantent depuis des mois maintenant, tournant en boucle dans ma tête comme une prière inutile, un regret stérile. Si j'avais su que cette soirée marquerait le début de ma descente. Si j'avais su que croiser son regard changerait le cours de mon existence. Si j'avais su qu'on ne survit pas intact à Nathan Rivière.
Mais peut-être que je le savais, au fond. Peut-être qu'une part de moi, cette part sombre et suicidaire que je m'efforçais d'ignorer depuis des années, pressentait déjà le gouffre qui s'ouvrait sous mes pieds.
Je vais vous raconter notre histoire. Non pas parce qu'elle est belle, romantique ou inspirante. Mais parce qu'elle est vraie. Brutalement, douloureusement vraie. Et parce que raconter est la seule façon que j'ai trouvée d'essayer de comprendre comment j'en suis arrivée là. Comment la femme invisible que j'étais a fini par se consumer entièrement dans les flammes d'un homme qui ne savait rien faire d'autre que détruire.
Cette histoire commence un vendredi soir de novembre, lors d'un vernissage dans une galerie huppée du 8ème arrondissement. Une de ces soirées mondaines que je détestais, remplies de gens qui parlaient fort pour ne rien dire, un verre de champagne à la main et un sourire factice aux lèvres.
Je n'aurais jamais dû y aller.
Chloé, ma meilleure amie et accessoirement mon exacte opposée, avait insisté pendant des semaines. "Tu ne peux pas continuer à t'enterrer vivante, Élise. Tu as vingt-huit ans, pas quatre-vingts. Il faut que tu sortes, que tu vives un peu."
Vivre. Le mot résonnait comme une accusation. Comme si je ne vivais pas déjà. Différemment, certes. Discrètement. Mais n'était-ce pas une forme de vie aussi? Cette existence rangée, prévisible, sans éclats ni surprises? Mon studio silencieux, mes livres, mon travail d'éditrice qui me permettait de rester dans l'ombre tout en côtoyant les histoires des autres.
J'aimais l'ombre. Elle me protégeait. Du regard des gens, des questions, des attentes. Après ce qui s'était passé avec Julien trois ans plus tôt, j'avais compris que l'invisibilité était ma meilleure alliée. On ne peut pas vous briser le cœur si personne ne vous remarque.
Mais Chloé ne l'entendait pas de cette oreille. Et par lassitude, par affection pour elle, ou peut-être par une curiosité morbide que je n'osais pas m'avouer, j'avais fini par accepter.
La galerie Beaumont était exactement ce que j'imaginais. Des murs blancs immaculés, des œuvres contemporaines que je ne comprenais pas, et une foule élégante qui semblait sortie d'un magazine de luxe. Je portais une robe noire simple, mes cheveux châtains attachés en un chignon bas, et je me fondais parfaitement dans le décor. Transparente. Comme toujours.
Chloé papillonnait déjà de groupe en groupe, resplendissante dans sa robe rouge qui attirait tous les regards. Elle avait ce don que je n'aurais jamais : exister sans effort, rayonner naturellement. Moi, j'étais près du buffet, un verre d'eau à la main, observant la scène avec ce détachement poli qui me servait de bouclier.
C'est à ce moment-là que je l'ai vu pour la première fois.
Nathan.
Il se tenait de l'autre côté de la salle, adossé contre le mur avec une désinvolture arrogante, comme s'il possédait les lieux. Grand, les épaules larges moulées dans un costume noir parfaitement coupé, les cheveux sombres légèrement en bataille. Même de loin, il dégageait quelque chose de magnétique et de dangereux à la fois. Une présence brute qui contrastait violemment avec l'atmosphère feutrée de la galerie.
Il ne souriait pas. Il observait l'assemblée avec une expression indéchiffrable, presque cynique, comme s'il jugeait chacun et trouvait tout le monde insignifiant. Dans sa main, un verre de whisky qu'il ne buvait pas. Ses yeux gris balayaient la foule avec une lenteur calculée.
Je détournai rapidement le regard. Des hommes comme lui, j'avais appris à les éviter. Trop intenses, trop imprévisibles. Dangereux.
Mais quelque chose en moi avait déjà tilté. Une alarme sourde, primitive. Le genre d'instinct qui vous dit de fuir avant même de comprendre pourquoi.
J'aurais dû l'écouter.
"Tu as vu qui est là?" siffla Chloé en surgissant à mes côtés, les yeux brillants d'excitation.
Je secouai la tête.
"Nathan Rivière. Le Nathan Rivière. Propriétaire de la boîte de nuit la plus exclusive de Paris, investisseur dans l'immobilier de luxe, et accessoirement l'homme le plus sulfureux de la capitale."
Je fronçai les sourcils. "Sulfureux?"
Chloé se pencha vers moi, baissant la voix comme si elle partageait un secret délicieux.
"On raconte qu'il a bâti son empire sur des ruines. Qu'il détruit tout ce qu'il touche. Les affaires comme les femmes. Il a une réputation... disons... de prédateur. Brillant, séduisant, absolument irrésistible, mais toxique jusqu'à l'os. Toutes celles qui se sont approchées de lui en sont ressorties brisées."
Mon cœur se serra étrangement. "Charmant portrait."
"Je sais." Chloé but une gorgée de champagne, l'œil pétillant. "Mais regarde-le. Tu ne peux pas nier qu'il est magnifique. Comme un tableau interdit qu'on meurt d'envie de toucher."
Je refusai de regarder dans sa direction. J'avais déjà assez vu.
"Les tableaux interdits finissent souvent par déclencher des incendies," murmurai-je.
Chloé rit. "Toujours aussi dramatique. Détends-toi, Élise. Ce n'est pas comme si tu allais finir dans son lit."
Non. Bien sûr que non. Des hommes comme Nathan Rivière ne remarquaient pas des femmes comme moi.
C'est exactement ce que je me répétais quand je sentis un regard peser sur moi. Lourd. Insistant. Brûlant.
Je levai lentement les yeux.
Et je le trouvai.
Nathan Rivière me fixait. Pas avec la curiosité polie de quelqu'un qui observe une inconnue. Non. Il me dévisageait avec une intensité qui me coupa le souffle, comme s'il pouvait lire à travers moi, voir toutes les failles que je cachais si soigneusement.
Ses yeux gris étaient aussi froids qu'une lame. Et pourtant, quelque chose y brûlait. Quelque chose de sombre et de vorace.
Je me figeai, incapable de détourner le regard.
Le bruit de la galerie s'estompa. Les conversations, la musique d'ambiance, tout disparut. Il n'y avait plus que lui et moi, séparés par vingt mètres et un gouffre invisible.
Un sourire lent, presque cruel, étira ses lèvres.
Et je sus, avec une certitude terrifiante, que ma vie venait de basculer.
Si j'avais su, j'aurais fui cette galerie en courant. J'aurais changé de ville, de pays, d'identité.
Mais je suis restée figée, hypnotisée par ce regard qui me promettait tout et rien à la fois.
Prisonnière avant même d'avoir compris que j'étais chassée.
Chapitre 5 : La lutte intérieureLE POINT DE VUE D'ÉliseLa carte reste dans mon sac pendant cinq jours.Cinq jours où elle brûle un trou invisible dans le cuir. Cinq jours où je la sens peser comme du plomb. Cinq jours de bataille acharnée entre ma raison et ce désir sombre qui a pris racine en moi.Je ne dors presque plus. Mes nuits sont peuplées de rêves fiévreux où Nathan apparaît, me touche, me possède. Je me réveille en sueur, le corps tremblant, haïssant la facilité avec laquelle il s'est installé dans mon subconscient.Au travail, je suis une ombre de moi-même. Sarah me demande trois fois si je vais bien. Je mens trois fois. Comment lui expliquer qu'un homme que j'ai rencontré deux fois a réussi à faire ce que personne n'avait fait en trois ans : me faire perdre le contrôle?Chloé insiste pour qu'on se voie. Je décline. Je sais qu'elle lira sur mon visage ce que je refuse d'admettre. Qu'elle me posera des questions auxquelles je n'ai pas de réponses acceptables.Le samedi aprè
Chapitre 4 : Le hasard n'existe pasLE POINT DE VUE DE ÉliseTrois jours passent sans nouvelles de lui.Trois jours pendant lesquels je me convaincs que c'était juste une rencontre sans importance. Que Nathan Rivière a probablement déjà oublié mon existence. Qu'il devait avoir des dizaines de femmes bien plus intéressantes que moi dans sa vie. Des femmes belles, confiantes, sophistiquées.Pas une petite éditrice transparente qui passe ses soirées seule avec des livres.Je devrais être soulagée. Je le suis, d'ailleurs. Enfin, je crois.Alors pourquoi est-ce que je vérifie mon téléphone toutes les dix minutes? Pourquoi est-ce que mon cœur fait un bond à chaque notification? Pourquoi est-ce que je scrute chaque visage dans la rue, espérant secrètement reconnaître le sien?C'est pathétique. Je le sais. Et pourtant, je ne peux pas m'en empêcher.Le mercredi soir, épuisée par cette semaine chaotique, je décide de m'accorder un moment de répit. Ma librairie préférée, La Page Tournée, a organ
Chapitre 3 : L'invasionLE POINT DE VUE D'Élise Tout est flou autour de moi, comme si seuls Nathan et moi existions vraiment. Il est là, devant moi, torse nu, ses muscles dessinés sous sa peau comme une sculpture vivante. Ses yeux gris brillent dans la pénombre, deux braises incandescentes fixées sur moi."Tu savais que je viendrais," dit-il, et sa voix résonne dans tout mon corps.Je recule d'un pas. Puis d'un autre. Mais il avance, lentement, sûrement, comme un fauve qui joue avec sa proie avant de la dévorer."Je... je ne veux pas...""Menteuse."Le mot claque comme un fouet. Et avant que je puisse réagir, il est sur moi. Ses mains agrippent mes hanches avec une force possessive qui me coupe le souffle. Il me plaque contre un mur que je n'avais pas vu venir, son corps dur pressé contre le mien."Tu trembles," murmure-t-il contre ma gorge. "De peur ou de désir?""Les deux," j'avoue dans un souffle.Il rit. Un rire grave, sombre, qui vibre contre ma peau."Bien. C'est exactement là
Chapitre 2 : Le prédateurLE POINT DE VUE DE ÉliseIl traverse la salle.Vers moi.Mon cœur s'emballe dans ma poitrine. Chaque pas qu'il fait résonne dans mes oreilles comme un battement de tambour annonçant une exécution. La foule s'écarte naturellement devant lui, comme si les gens sentaient instinctivement qu'il valait mieux ne pas se trouver sur son chemin."Oh mon Dieu," souffle Chloé à côté de moi. "Il vient par ici. Élise, il te regarde."Je veux fuir. Chaque cellule de mon corps me hurle de partir, de me fondre dans la masse, de disparaître comme je sais si bien le faire. Mais mes pieds sont cloués au sol. Mes jambes ont oublié comment fonctionner.Nathan Rivière s'approche avec une grâce féline, prédatrice. Il ne me quitte pas des yeux une seule seconde, et ce regard gris acier me transperce comme s'il pouvait voir directement dans mon âme. Voir toutes les choses que j'y cache.Il s'arrête devant moi. Trop près. Bien trop près pour être poli. Je peux sentir son parfum, boisé












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