LouiseLe chemin du retour s’étire interminablement, semblable à ces trajets que l’on redoute sans jamais oser les écourter. La ville défile, terne, impersonnelle, indifférente à notre misérable naufrage. L’habitacle de la voiture, confiné, saturé de nos silences et des relents d’une nuit trop longue, devient une prison d’ombres et de souvenirs.Thomas garde les mains crispées sur le volant, les jointures blanchies par la tension. Son regard se perd dans la route, mais je sais qu’il ne voit rien. Ni les feux qui défilent, ni les passants pressés, ni même les lumières des vitrines qui s’allument une à une à mesure que le jour décline. Il avance, mu par une inertie qui le dépasse, comme si la simple perspective de rentrer chez nous suffisait à lui ôter la force de respirer.Quant à moi, je me tiens là, droite, immobile, les bras croisés sur ma poitrine, tentant vainement de me réchauffer. Mais le froid qui m’envahit ne vient pas de l’extérieur. Il est là, en moi, profondément ancré. Ce
Terakhir Diperbarui : 2025-07-09 Baca selengkapnya