Lahat ng Kabanata ng Les trois reines sauvages : Kabanata 21 - Kabanata 30

Mais la nuit tombe.Et avec elle, un murmure.Un souffle étrange glisse sur le temple.Les torches s’éteignent une à une, sans que personne ne les touche.L’obscurité nous avale sans violence.Elle nous enveloppe.Comme un linceul.Et dans l’ombre, une voix s’élève.Froide. Ancienne. Inhumaine.Voix — "Le Cercle est ouvert."**Amara entre.Vêtue de noir.Les symboles qu’elle a tracés sur sa peau brillent d’une lumière pâle.Comme des cicatrices vivantes.Elle ne dit rien.Elle n’a pas besoin.Quelque chose commence.Quelque chose qu’on ne pourra pas arrêter.Et dans les yeux d’Eryx, quand il franchit la porte, je vois qu’il a compris.Ce n’est plus une épreuve.C’est une sentence.Et nous sommes les témoins.Ou les victimes.**Demain n’existe plus.Il ne reste que ce chant ancien, murmuré dans les couloirs du temple.Le chant du jugement.Et il porte nos noms.SeleneLa nuit n’a pas de fin.Elle s’étire comme un fil de fer barbelé, entaillant chaque heure.Pas de lune. Pas d’étoiles

SeleneLe monde craque sous mes pieds.Chaque respiration est un combat.Chaque battement de cœur un défi lancé à l'inévitable.La brume avance, lourde, vorace. Elle efface le ciel, les montagnes, le sol lui-même. Nous sommes seuls dans une mer d'oubli. Seuls face à ce qui vient. Le cercle brille faiblement à mes pieds, comme la dernière étoile d'un ciel condamné.Je serre les poings.Mon corps tremble, pas de peur, mais d'attente.Car je sais que je ne peux plus reculer.Je suis l'ouverture. Le seuil. Le fil sur lequel le destin vacille.Je sens Thalia derrière moi. Solide. Silencieuse. Sa présence est un mur contre le néant.Eryx est là aussi, un pas plus loin. Perdu entre la colère et la foi.Amara s'est reculée, les yeux fermés, comme si elle lisait dans la brume elle-même.Puis je le sens.Lui.Le Vide.Pas un cri. Pas un rugissement.Un effacement. Une faim silencieuse.Et soudain, il est là.Le VideUne silhouette, plus absence que présence.Un corps qui n’en est pas un.Un mas

SeleneLe monde n’existe plus.Il n’y a que la chute.Le vertige d’un abîme sans fond, sans forme, sans fin.Le battement sourd de mon cœur, éclatant comme un tambour de guerre dans l’immensité du vide.Nous tombons — mais pas seuls.Le fil d’or vibre contre ma paume, relié à Eryx, Thalia, Amara.Un lien ténu, fragile comme un souffle, mais inaltérable.Chaque pulsation est un serment battant contre l’oubli, une corde tendue au-dessus de la fin.Chaque battement résonne dans mes veines comme un dernier espoir refusant de mourir.Un instant suspendu. Une fraction d’éternité où le monde hésite entre l’être et le néant.Puis l'impact.La terre s'ouvre sous nous, dans un grondement sourd qui fend la chair et l’âme.Un cri silencieux lacère l’espace, un hurlement que seul l'âme entend et que le cœur saigne d'entendre.Je me relève en premier, genoux saignants, souffle coupé, les sens éclatés en éclats tranchants.Chaque muscle de mon corps proteste, chaque battement de mon cœur me rappelle

SeleneJe m’avance, pas après pas, vers la pousse fragile.Chaque mouvement semble résonner jusque dans la trame même du monde, comme si la moindre erreur pouvait briser ce miracle naissant.Chaque respiration arrache l’air à un futur incertain, hésitant, vacillant sur un fil invisible.Sous mes pas, la terre est tiède, vivante, frémissante d’une énergie que je croyais morte depuis longtemps.Le silence est si dense qu’il semble vibrer autour de nous, suspendant le temps, étouffant jusqu’au battement de mon cœur.Mes doigts effleurent la tige minuscule.Elle pulse contre ma peau — faible, tenace, vibrante d’une vie qui refuse d’abdiquer.Un battement de cœur dans un monde brisé, un pouls entêté dans l’immense silence.Autour de moi, l’air lui-même paraît plus dense, chargé d’électricité, d’une attente fébrile.Chaque grain de cendre, chaque éclat de lumière semble suspendu, regardant, retenant son souffle.ThaliaElle s’agenouille près de moi, sa main blessée posée sur son genou.Ses

SeleneLe jour avance, mais il ne ressemble à aucun autre. Le ciel semble avoir oublié ses blessures, le vent chante avec une voix neuve. Pourtant, malgré cette accalmie, je sens le grondement sourd des promesses non tenues, des dieux endormis, des forces anciennes qui, peut-être, n’ont pas dit leur dernier mot. Mais je n’ai plus peur. Cette peur-là, je l’ai laissée dans les cendres, là où mon ancienne vie s’est effondrée.J’avance entre les sillons, caressant d’un geste les pousses fragiles qui émergent de la terre retournée. Chaque bourgeon est une victoire, chaque tige une réponse silencieuse aux cris que nous avons poussés. Nous avons défié la mort. Nous avons tenu debout quand tout voulait nous plier. Maintenant, il nous faut vivre. Et vivre, c’est se battre autrement. C’est apprendre à bâtir au lieu de détruire. À espérer, même quand l’ombre rôde encore.Mes doigts se referment sur une pousse plus verte que les autres, et je la tiens un instant comme un talisman. Elle tremble, m