ÉlodieLe matin est gris. Un gris chargé, lourd de nuages bas, comme si le ciel hésitait lui aussi. Il ne pleut pas encore, mais l’humidité s’insinue déjà sous la peau, collante, oppressante. J’entends la rumeur lointaine de la ville qui se réveille des moteurs, des klaxons, des cris étouffés mais ici, dans cette chambre, il n’y a que lui et moi. Encore.Je suis blottie contre lui, ma joue contre sa clavicule, sa main posée dans mon dos. Le monde commence déjà à s’infiltrer dans les fissures. Les obligations, les souvenirs, les menaces. La réalité, celle qu’on repousse, celle qu’on nie. Mais elle est là, entêtante.Je sens Damien bouger. Ses doigts glissent sur ma nuque, un geste presque distrait, presque tendre. Mais je le connais trop bien pour être dupe. Ce n’est pas une caresse. C’est une ancre. Un adieu déguisé.Il pense déjà à tout ce qu’il ne dit pas. À ce qu’il tait pour me protéger. Ou peut-être pour se protéger lui-même. Parce que dire, c’est reconnaître. C’est risquer de pe
Terakhir Diperbarui : 2025-05-25 Baca selengkapnya