All Chapters of Donna: Chapter 41 - Chapter 50

Les couloirs de la NYU School of Law vibraient de l’énergie d’un nouveau semestre. Les feuilles d’automne commençaient à peindre la ville de teintes ambrées et vineuses, et la brise fraîche de Manhattan s’infiltrait par les hautes fenêtres de l’université, se mêlant à l’arôme du café et du papier fraîchement imprimé. Donna Amorielle marchait, sa serviette en cuir sous le bras, ses talons claquant rythmiquement sur le sol de marbre, ses cheveux relevés en un chignon décontracté, ses yeux vifs, brillants d’une gravité qui contrastait avec le chaos qu’avait autrefois été sa vie.C’était surprenant, même pour elle, à quel point elle s’était adaptée. Le droit international, bien qu’il n’ait pas été son choix initial, semblait taillé sur mesure pour son regard acéré, son esprit stratégique forgé par les règles du monde souterrain. « Les conflits de souveraineté, les différends entre États, les traités qui ressemblaient souvent à des pactes de guerre déguisés en diplomatie… tout m’ont fascin

Le bruit des semelles des chaussures de Donna résonnait sur le trottoir, étouffé par le grondement lointain de la circulation urbaine. Maxwell marchait à ses côtés, la posture droite, le visage encore marqué par la tension qu’il portait depuis le hall de l’immeuble du Bronx. Ils s’arrêtèrent devant une Audi noire discrète, impeccablement propre, comme tout ce qui le concernait. Il ouvrit la portière côté passager d’un geste automatique, et Donna monta sans un mot.La voiture se mit en mouvement avec fluidité, se frayant un chemin à travers la circulation jusqu’à trouver les voies menant à Staten Island. Le silence régna durant les premières minutes du trajet, dense, presque tangible, jusqu’à ce que Maxwell laisse échapper un soupir plus long, comme s’il relâchait un nœud dans sa poitrine.« Je suis désolé », dit-il sans quitter la route des yeux. « Que personne ne vous ait informée de la propriété à Staten Island. Le cabinet est généralement très organisé. Ce… n’est pas courant. »Don

Dès que Donna franchit la porte du Hayden Hall, la fatigue sembla peser sur tout son corps. Elle jeta son manteau beige sur une chaise, laissa tomber son sac par terre et, sans y réfléchir à deux fois, saisit son téléphone, glissant son doigt jusqu’au contact de sa mère. Elle appuya sur le bouton d’appel vidéo et attendit, arpentant la pièce de long en large.Après quelques secondes, l’image d’Ellis apparut à l’écran, ses cheveux parfaitement tirés en arrière, bien qu’elle portât un pyjama de soie bleu marine. Son visage arborait cette expression d’alerte — celle que seules les mères savent afficher lorsque le nom de leur enfant clignote à une heure inhabituelle.« Il s’est passé quelque chose ? » demanda Ellis, directe, en fronçan

Les jours passèrent, mais malgré tous ses efforts, Dylan ne parvint pas à oublier la brune aux cheveux bouclés et aux yeux sombres qui l’avait sauvé cette nuit glaciale. C’était comme si chaque ombre projetée par l’automne new-yorkais portait un écho de sa présence. Donna. C’était tout ce qu’il savait. Donna, étudiante en doctorat de droit international. Rien de plus. Aucun nom de famille. Aucun contact. Juste une image gravée de manière obsessionnelle dans son esprit, et désormais, sur chaque page de son carnet de croquis.Par un matin froid de mardi, Dylan était assis au fond de la salle de cours d’« Esthétique et corps dans l’art contemporain », dispensé par Remy Keller, un artiste performatif connu pour utiliser du faux sang et des miroirs brisés dans ses expositions de critique sociale. Dylan, cependant, ne prêtait pas attention à Remy. Il avait son carnet de croquis sur les genoux, feignant de prendre des notes, mais en réalité, il terminait un nouveau dessin.Donna. Donna. Donn

Les dessins étaient partout.Accrochés aux troncs des arbres. Collés sur les bancs. Agrafés aux réverbères. Certains volaient au gré du vent, comme des pages arrachées d’un journal intime et disséminées aux quatre coins.C’était le même dessin. Répété. Innombrable.Son visage, multiplié à travers tout le parc.Donna sentit la pression monter. Elle serra les doigts autour de son porte-documents jusqu’à ce que ses phalanges blanchissent. Elle arracha un dessin du tronc le plus proche, puis un autre, et encore un autre. Mais c’était inutile. Ils étaient partout. Chaque pas en révélait un nouveau.Quelqu’un passa près d’elle et lança :« C’est toi, non ? La fille du dessin ? »Donna l’ignora. Elle accéléra le pas, essayant de sortir de là au plus vite, mais les dessins la suivaient comme s’ils se moquaient de son malaise.En arrivant sur le trottoir de la faculté de droit, elle pensa être à l’abri.Elle se trompait.Accrochés aux murs du bâtiment. Sur le tableau d’affichage. Sous les fenê