All Chapters of Le Regret du PDG : reviens, mon amour: Chapter 131 - Chapter 140

Le lendemain matin, la lumière douce de l’hôpital filtrait à travers les stores. J’étais assise au bord du lit de Dante, les mains posées sur sa couverture, observant chaque mouvement, chaque respiration. Son regard, lorsqu’il me vit, s’illumina d’une étincelle que je n’avais pas vue depuis une éternité.— Lila… murmura-t-il enfin, d’une voix rauque mais distincte.Mon cœur fit un bond. Il avait parlé ! Après tant de jours de silence, entendre sa voix fut comme une mélodie.— Dante… je… répondis-je, un sourire illuminant mon visage. Je suis si heureuse que tu parles enfin.Il esquissa un petit sourire, faible mais sincère, et serra doucement ma main.— Comment vas-tu ? demanda-t-il avec une pointe de timidité, un sourire hésitant.— Je vais bien… enfin, mieux maintenant que je te vois réveillé, répondis-je, incapable de contenir ma joie.Son sourire s’agrandit, et je sentis qu’il était sincèrement reconnaissant de ma présence.— Merci d’être restée si longtemps à mes côtés… dit-il, la

Le trajet de retour fut silencieux. Dante avait insisté pour me raccompagner, et je n’avais pas trouvé la force de refuser. Le vent glissait contre les vitres, la ville défilait, mais tout semblait si lointain, comme si j’avais déjà un pied ailleurs.Je jetais un coup d’œil à Dante. Il fixait la route devant lui, les mains crispées sur le volant. Son profil, éclairé par les lampadaires, trahissait une tension contenue. Peut-être savait-il déjà ce que j’allais annoncer. Peut-être le sentait-il.Arrivés devant la maison de mes parents, il coupa le moteur. Il inspira profondément avant de se tourner vers moi.— Lila… merci d’être venue avec moi. Ce soir… restera gravé, quoi qu’il arrive.Je hochai la tête, incapable de répondre. Mes émotions menaçaient de déborder à chaque seconde.Il descendit de la voiture, fit le tour et m’ouvrit la portière. Ce geste chevaleresque, si simple, me fit sourire tristement. Il me suivit jusqu’à la porte d’entrée. Mon père ouvrit, surpris de nous voir ense

Le soleil islandais n’est pas vraiment un soleil. C’est une boule pâle, timide, qui flotte au-dessus des montagnes comme si elle n’était pas sûre d’avoir envie de se lever. Un peu comme moi, autrefois.Sauf qu’aujourd’hui, il y a deux minuscules créatures dans ma vie qui ne me laissent jamais dormir plus tard que sept heures.— Maman ! Maman, Mila a pris ma chaussette !— C’est pas vrai ! C’est la mienne, elle sent bon !Je pousse un soupir — un de ceux qui cachent mal un sourire. Voilà comment commence chacune de mes journées : par une querelle à propos d’un objet aussi insignifiant qu’une chaussette, une cuillère, ou la dernière crêpe du petit-déjeuner.Je me glisse hors du lit, enroulée dans ma robe de chambre, les cheveux en bataille. Mon reflet dans le miroir me fait rire : écrivain à succès, oui… mais visiblement incapable de dompter une mèche rebelle.— Bon, les lutines, on respire, dis-je en ouvrant la porte de leur chambre. On va régler cette affaire de chaussette comme des

Je poussai un soupir tremblant et fermai les yeux.L’air froid piquait mes joues.Autour de moi, la rivière murmurait comme pour m’apaiser.— Je suis vraiment irrécupérable, murmurais-je.Un bruit de pas sur les graviers me fit sursauter.Je levai la tête.— Livia !Bjorn.Encore lui.Évidemment.Il descendait le petit sentier, essoufflé, les joues rouges, son bonnet à pompon bleu de travers.Il me vit, leva les bras comme s’il venait de retrouver un trésor enfoui.— Ah ! Je te tiens enfin ! Tu ignores mes appels, tu coupes ton téléphone… Tu veux me rendre fou ?— C’est déjà fait, répondis-je d’un ton sec.Il s’arrêta devant moi, les mains sur les hanches, le souffle court.— On doit parler, Livia. Tout de suite.— Non, Bjorn. Ce n’est pas le moment.— Justement, c’est le moment parfait !Je roulai des yeux.— Tu n’as donc pas compris ce que je t’ai dit tout à l’heure ? Ce texte n’est pas à publier.Il secoua la tête, les yeux brillants.— Tu n’as pas lu ce que j’ai lu. Ce livre… c’es

L’Islande s’éveillait lentement sous une lumière dorée.Les rayons pâles du matin filtraient à travers la buée qui couvrait les vitres du petit café du port, à Reykjavik. Les pêcheurs finissaient leur première tournée, les touristes s’éveillaient encore engourdis de la veille, et dans un coin discret, un homme au pull en laine épaisse pianotait nerveusement sur son ordinateur.Bjorn avait hésité toute la nuit.Il s’était retourné dans son lit, s’était levé, avait relu des passages du manuscrit de Livia Hale — ou plutôt, de Lila Anderson — et à chaque phrase, à chaque ligne, il avait senti son cœur battre plus fort.Il n’arrivait pas à y croire : cette histoire n’était pas une fiction. C’était sa vie. Celle d’une femme qui avait tout perdu, trahie par l’homme qu’elle aimait, humiliée, condamnée, puis renaissant de ses cendres dans un pays de glace et de silence.C’était un roman à couper le souffle. Et c’était, Bjorn en était convaincu, un roman qui pouvait changer le monde.— Je ne tr