Lahat ng Kabanata ng SOUVIENS-TOI DE MOI NUE : Kabanata 241 - Kabanata 250

LYRALa porte s’ouvre brusquement.Deux silhouettes s’avancent dans la lumière blanche du couloir : mon père et mon frère.Leurs visages se figent en me voyant.Le silence qui suit est déchirant.Je lis dans leurs yeux la même stupeur, la même peur que dans celui d’Alexandre.Mon père porte toujours cette allure rigide, ce mélange de fierté et de fatigue.Mais là, il tremble.Son regard glisse sur moi, s’arrête sur ma main, sur mon visage, sur chaque détail, comme s’il craignait que tout disparaisse s’il cligne des yeux.— …Lyra ?Ma gorge se serre.Sa voix.Cette voix que je n’avais pas entendue depuis des mois.Je hoche la tête, incapable de parler.Une larme roule sur sa joue. Il s’avance d’un pas, puis s’immobilise.Entre nous, il y a cette barrière invisible de doute et d’incrédulité.ALEXANDRELe père de Lyra reste debout près du lit, blême.Lucas, lui, a cette expression que je redoute : celle du doute mêlé à la haine.J’ai vu beaucoup d’hommes perdre pied, mais rarement quelqu

LUCAS— Elle s’enfuit vers l’aile nord !Je crie sans même reprendre mon souffle, déjà lancé dans le couloir.Les gardes s’éparpillent, les radios grésillent. Les néons diffusent une lumière livide, blafarde, qui fait briller les flaques de verre tombées de la vitre brisée.Je cours.Le couloir résonne du bruit de mes pas, du vrombissement des alarmes, du martèlement de mon cœur.Cassandre ou ce qu’elle est devenue a déjà une longueur d’avance.Une silhouette rapide, fuyante, en blouse blanche tâchée de sang.— Sécurisez les sorties ! hurle Adrian dans son téléphone.— La police est prévenue ! répond une voix à l’autre bout du couloir.Je franchis la porte battante, le souffle court.Chaque couloir semble se répéter à l’infini, chaque ombre ressemble à la sienne.Mais je la vois enfin : au bout du hall, elle titube, glisse contre le mur, puis disparaît dans la salle de désinfection.Je sors mon arme de service , celle que je n’ai pas utilisée depuis le jour où tout a basculé.Cette fo

ALEXANDRELa nuit a enfin avalé le vacarme.Le silence s’est installé comme une marée lente, recouvrant les cris, les ordres, les bruits de pas dans les couloirs.Ce silence-là n’est plus une menace. Il a quelque chose de doux, d’humain, comme un souffle revenu après l’apnée.Lyra est allongée, les yeux ouverts.La lumière du couloir filtre à travers la porte entrouverte, dessinant sur son visage des ombres légères.Elle ne dort pas, je le vois à sa respiration trop irrégulière.Elle lutte contre ses pensées. Contre les images.Je m’approche sans bruit.— Tu devrais te reposer, murmuré-je.Elle tourne la tête vers moi. Ses yeux cherchent les miens, comme pour s’assurer que je ne suis pas une illusion.— J’essaie, dit-elle dans un souffle.Je m’assieds au bord du lit.La voir là, dans cette lumière pâle, si calme en apparence, alors qu’à l’intérieur tout doit hurler… c’est presque insupportable.Je lui remonte la couverture sur les épaules. Mes doigts frôlent sa joue, hésitants.— Je r

LYRAJe n’aurais jamais cru que la lumière du jour puisse encore entrer ici avec autant de douceur.Le soleil d’avril filtre à travers les stores, se dépose sur les draps blancs, sur les fleurs posées à la fenêtre.Dans cette chambre d’hôpital, tout paraît suspendu : le bourdonnement discret des machines, les pas lointains dans le couloir, et cette odeur à la fois froide et rassurante du désinfectant mêlé à celle du café que Lucas a été chercher.Sur la tablette, entre deux gobelets d’eau, reposent les clichés de l’échographie.Je les regarde encore et encore, incapable de m’en lasser.Ce petit être-là, ce cœur qui bat sous mon ventre… dans un mois, il sera là.Ici.Au milieu de tout ça, malgré tout ça.— Tu rêves encore ?Je tourne la tête : Lucas est adossé au mur, les bras croisés, un sourire tendre au coin des lèvres.Ses yeux brillent d’une fatigue douce, mais c’est la première fois depuis longtemps que j’y lis de la paix.— Un peu, dis-je. C’est permis, non ?— Surtout aujourd’h

CASSANDRELe matin s’étire lentement, tiède et bruyant.Une lumière pâle filtre à travers les barreaux.Je n’ai pas dormi.Je n’en ai pas besoin.Le sommeil, c’est pour ceux qui ont encore des rêves. Moi, je n’ai plus que des plans.Une gardienne frappe la porte de ma cellule.— Levez-vous , dans la cour , dans dix minutes.Sa voix est dure, mécanique.Je me redresse, passe la main dans mes cheveux, lisse ma tenue grise.Tout dans cet uniforme respire la soumission : le tissu rêche, les coutures, l’absence de miroir véritable.Mais même ainsi, je garde une forme de grâce.Une reine en exil reste une reine.Quand la porte s’ouvre, l’air du couloir me frappe comme une gifle.Froid, saturé d’odeurs : sueur, désinfectant, métal.Les autres détenues sortent en file, têtes basses, gestes saccadés.Moi, je marche lentement.Je sens les regards.Elles savent déjà qui je suis.La cour s’étend comme un terrain d’arène : un carré de ciment cerné de murs hauts, hérissés de barbelés.Le ciel est g