LyraL’eau est glaciale, plus lourde que la nuit. Elle m’enlace avec une lenteur de bête, me prend d’abord les chevilles, puis les cuisses, et chaque mouvement devient un combat, un arrachement. Je bats des bras, mais mes gestes ne sont plus que des lambeaux de nage. Mes muscles brûlent comme des braises, mes poumons hurlent. La mer m’entoure, vaste et sans visage, comme un ventre obscur qui m’avale peu à peu.La corde n’est plus là. Le pont n’est plus là. Cassandre n’est plus qu’un éclat de lumière au-dessus de moi, quelque part, très loin. Le monde s’est réduit à l’eau et à moi, à ce froid qui m’ouvre la chair, à ce sel qui s’infiltre partout, jusque dans mes souvenirs.J’avale une première gorgée d’eau. Elle est amère, métallique, comme du sang. Elle racle ma gorge et descend dans mes poumons avec la lenteur d’un poison. Je tousse, mais la mer revient aussitôt, s’infiltre, persiste, s’accroche à moi comme des mains invisibles. Je nage encore, je bats l’eau, mais mes gestes sont ceu
Huling Na-update : 2025-10-05 Magbasa pa