CASSANDRETout revient par fragments.L’odeur du métal avant celle du sang.La brûlure sur le flanc, la morsure de l’air, le drap qu’on déchire. Et puis la lumière, violente, blanche, qui m’arrache à la nuit.Je respire avec peine. Chaque souffle accroche la douleur comme une ronce. Autour de moi, des silhouettes se penchent, chuchotent, ordonnent. Des gestes précis, rapides. Des mots médicaux qui glissent comme des éclats de verre.Je comprends que je suis vivante. Et que quelqu’un, quelque part, doit en être furieux.Je ferme les yeux. Les images se superposent : le couloir, la voix derrière moi, le bruit mat, l’odeur , celle, âcre, de la peur mêlée à un parfum familier. Oui, je sais.Ce n’était pas un inconnu, pas un hasard.C’était une commande.Je reviens lentement à la surface du monde, avec cette lucidité acérée que la douleur provoque. Le corps hurle, mais l’esprit, lui, se met à calculer. J’ai connu des labyrinthes plus obscurs que celui-ci : la peur ne me paralyse pas, elle
Huling Na-update : 2025-10-25 Magbasa pa