All Chapters of Toi, encore et toujours : Chapter 71 - Chapter 75

Je prépare un exposé avec Nadia dans une salle de travail du campus, mais nous passons plus de temps à nous amuser qu’à faire des recherches. Nos manuels d’agronomie restent ouverts, oubliés, tandis que nous rions de tout et de rien. La conversation glisse naturellement vers Gabriel et moi, vers ces moments doux dans le parc, nos moments intimes, ces silences pleins de tendresse. Mais je préfère arrêter de parler de nous, curieuse de ce qui se passe dans la vie de ma meilleure amie.— Et toi, avec Angelo ? demandai-je, un sourire taquin aux lèvres.— On flirte, on se taquine, il me raccompagne souvent, mais il n’y a encore rien eu, répond-elle, un peu gênée.— Fais un pas vers lui, sois un peu plus entreprenante !— T’es folle ou quoi ? s’exclame-t-elle, les yeux écarquillés.— Tu sais, on va partir en voyage d’études. Ce sera le meilleur moment pour tenter quelque chose.Elle hésite, triturant une mèche de ses cheveux bouclés. Puis elle soupire.— Je ne sais pas… Il a son caractère,

En rentrant, je sens que Gabriel est plus silencieux que d’habitude. Un peu distrait, presque froid, il tire nerveusement sur sa cigarette, le regard perdu dans la fumée. Une boule d’inquiétude se forme dans ma poitrine.— Tout va bien ? demandé-je, ma voix hésitante.Il soupire, me regarde et esquisse un sourire crispé.— Ça va, chérie, ne t’inquiète pas, dit-il, mais son ton manque de chaleur.Après un moment, il continue :— Tu vas à la fête organisée demain ?— Je ne pense pas. Et toi, tu y vas ? réponds-je, esquivant son regard.— J’ai promis d’aider, alors je dois y aller. Pourquoi tu n’y vas pas ? Tu adores danser, insiste-t-il, une pointe d’hésitation dans la voix.— Il y aura Elena, et je savais que tu y serais. Je ne suis pas maso, non plus, répliqué-je, un peu plus sèchement que prévu.Il esquisse un sourire crispé, mais ne répond pas. Au bout de quelques minutes de silence, lourd et oppressant, il reprend, la voix basse :— Pourquoi tu restes ?— Je ne comprends pas, murmu

J’entre dans la salle de cours et je le vois. Mon cœur bat à la chamade, un tumulte d’émotions mêlant colère, désir et douleur. J’ai cette envie, à peine contenue, d’aller le secouer, de lui demander des explications sur la bagarre, sur Elena, sur cette pause qui me déchire. Mais il est là, concentré, dans son monde, indifférent au cahue autour de lui, comme si rien ne pouvait l’atteindre.Je vois Nadia s’asseoir à côté d’Angelo, et un léger sourire me traverse. Elle a enfin suivi mon conseil, et cette pensée m’apporte une brève lueur de chaleur. Je m’installe, et Éric se met à côté de moi, surprenant mon regard.— Qu’est-ce que tu fais là ? demandé-je, la voix teintée de méfiance.— Visiblement, toi et Gabriel, vous êtes en froid, répond-il avec un haussement d’épaules. À voir sa tête, il va m’ignorer tout le cours et me lancer des regards noirs à chaque fois que je réagirai. Donc, je préfère rester avec toi.— Tu fais ce que tu veux, dis-je sans le moindre entrain, le regard fixé su