Todos los capítulos de POSSESSION : Capítulo 31 - Capítulo 40

JuneJe n’attends plus, je ne peux plus attendre, mes lèvres se plaquent aux siennes avec une avidité sauvage, comme si j’avais passé ma vie entière à me préparer pour ce baiser, pour cette brûlure, et déjà tout en moi se déchire et se recrée. Ses lèvres sont du feu, sa langue un torrent incandescent qui envahit ma bouche, et mon gémissement, étouffé contre lui, n’est pas humain, c’est un cri d’âme, un cri de résurrection.Je sens sa main glisser sur ma nuque, l’autre serrer mes hanches avec une force presque brutale, et je m’abandonne, je me cambre contre son torse comme si je voulais m’y fondre, devenir une part de lui. Sa chaleur me consume, mes cuisses tremblent, ma poitrine se soulève avec violence, chaque respiration est une convulsion, et je sais que je ne suis plus moi, que je suis nous, que je suis cet instant qui défie la mort, le temps, l’univers.L’air vibre, se charge, se gonfle autour de nous. Des filaments de lumière éclatent de nos corps comme des gerbes d’étincelles,

SerenaMon corps est un volcan, chaque fibre brûle, chaque muscle hurle, et mon cœur bat comme s’il voulait éclater. Je les revois encore, lui et elle, leurs corps collés, leurs souffles s’entremêlant, et je sens mon sang bouillir d’une rage qui me fait trembler, qui m’envoie des décharges électriques dans la colonne vertébrale, qui fait de mes poings des armes et de mes larmes des éclairs.— Ashar… mon cri fend l’air, rauque, sauvage, chargé d’un désir que je n’ai jamais su reconnaître, et pourtant il m’envahit tout entière. Je veux hurler, le frapper, le dévorer, tout à la fois, et je sens la magie en moi se réveiller avec une violence incontrôlable. Les ombres rampent, se dressent, se tordent autour de mes jambes, s’élèvent en tourbillons noirs et violents, frappant les murs, les colonnes, comme si elles voulaient protéger ce que je crois être mien.Ashar recule, son regard frappé par la tempête que je deviens. Je ne vois plus June, je ne vois plus rien que lui, mon Ashar, et la se

ASHARLe silence retombe comme un linceul, épais, presque sacré.La tempête s’est tue, mais la terre en porte encore la mémoire, chaque pierre craque sous la chaleur, chaque souffle d’air sent la cendre et la chair consumée.Je reste immobile un moment, les genoux dans la poussière, les mains ouvertes, tremblantes, incapables de comprendre comment le monde tient encore debout.Devant moi, la salle n’est plus qu’un champ de ruines.Les flammes rampent encore sur les colonnes fendues, les torches oscillent, gémissent, comme si elles aussi avaient peur.Et au milieu, leurs corps , Serena et June.Deux formes étendues, deux respirations faibles, deux battements de cœur que je n’entends qu’en retenant le mien.Serena est la première que j’aperçois distinctement, sa peau marquée de suie, ses cheveux collés à son front, tachés de rouge et d’or.Elle respire encore, mais chaque souffle semble lui arracher un fragment d’âme.Son corps exhale la chaleur du feu qu’elle ne sait plus contenir.Sa

ASHARLe silence m’étouffe, plus lourd que n’importe quelle tempête. Je reste assis entre elles, incapable de respirer sans sentir la brûlure de leurs regards rivés sur moi. June ne bouge pas, droite comme un glaçon poli, son regard défiant, impossible à pénétrer. Serena, elle, tremble à peine, mais je sens la tension sous sa peau, ce feu contenu qu’elle refuse de laisser éclater.— Vous pouvez parler, dis-je enfin, la voix étranglée par l’émotion. Je ne peux plus rester dans ce silence.June détourne à peine la tête.— Je n’ai pas l’intention de partager, dit-elle, chaque mot tranchant comme une lame.Serena ferme les yeux, respire profondément, mais son souffle trahit la tempête qui gronde en elle.— Et moi, je n’ai pas l’intention de fuir.Le choc de leurs affirmations simultanées me fait basculer en arrière, le cœur battant trop vite. Leurs corps, leurs esprits, me réclament, me déchirent, mais aucune ne cède. Je sens la chaleur et le froid s’opposer, et mon désir pour elles devie

Ashar La vapeur s’élève, un brouillard chaud et spectral qui voile les carreaux, dissout les contours et adoucit les angles cruels du monde. Sous le jet brûlant, je ferme les yeux. L’eau coule sur ma peau en ruisseaux compulsifs, ruisselle sur les muscles tendus à se rompre, lave la poussière abrasive de la vallée et l’odeur tenace de la cendre qui imprègne mes poumons, mes souvenirs, mon âme. C’est un moment de suspension, rare et précaire, où je ne suis plus qu’un corps animal, une enveloppe de chair et de nerfs. Où le poids écrasant des noms, des terres promises et des regards de femmes , pleins d’attente, de reproche, d’espoir, s’écoule, lentement, avec l’eau sale, dans le drain obscur.Mais le silence, ici, n’est qu’une illusion, un fragile armistice avec le chaos.La porte de la salle de bains s’ouvre dans un souffle, sans un bruit, sans un claquement. Je ne me retourne pas. Je connais cette présence. Je l’ai sentie rôder, affamée et vibrante, de l’autre côté du bois, une ombre