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La porte venait à peine de claquer que Camilla s’écroula sur le tapis, secouée de sanglots. Sa poitrine se soulevait par saccades, et ses mains tremblaient encore du choc de la confrontation. Elle ne remarqua pas tout de suite Léna qui s’approchait doucement. — Cam… souffla-t-elle, inquiète, en s’agenouillant à ses côtés. Camilla leva vers elle un visage ravagé, ses yeux rougis baignés de larmes. — C’est fini, Léna… J’ai mis un terme à tout ça. Léna fronça les sourcils, décontenancée. — Quoi ? Tu… tu as rompu avec Seth ? Mais pourquoi ? Camilla hocha la tête, incapable d’arrêter ses pleurs. — Parce que… il m’a avoué des choses horribles. Sabrina… Damien… tout ce passé. Je ne peux pas… je ne peux pas accepter ça. Léna la prit par les épaules, essayant de capter son regard. — D’accord, mais Camilla, est-ce que tu as écouté jusqu’au bout ? Camilla secoua la tête avec vigueur. — Je n’avais plus la force. Il m’a suffi de l’entendre dire qu’il avait trahi Damien pour comprendre.

La nuit était tombée lorsque Camilla s’arrêta devant l’entrée du cimetière. La brise froide lui fouettait le visage, et ses mains tremblaient en serrant le papier que Madame E lui avait remis. Depuis toutes ces années, elle avait nourri mille suppositions sur le sort de son père, et maintenant, elle allait enfin découvrir la vérité.Elle avança prudemment, le long des allées silencieuses, observant les pierres tombales. Chaque pas semblait résonner dans la nuit, chaque souffle d’air laissait un frisson sur sa peau. Elle cherchait désespérément un nom, un indice, jusqu’à ce que, au détour d’une allée, elle aperçoive la pierre qui portait enfin son nom : « Jean N’doye  ».Elle s’agenouilla, posant ses mains sur le marbre froid, les larmes roulant sur ses joues.— Papa… murmura-t-elle, la voix brisée. Je… je pensais que tu nous avais abandonnés… que tu avais choisi une autre vie… que tu nous avais laissés…Les sanglots l’empêchaient de continuer. La colère et le chagrin se mêlaient dans

Le silence s’installa dans le bureau de Madame E, lourd, presque suffocant. Seth était entré, droit, impeccable dans son costume, mais quelque chose avait changé dans son regard. Fini l’étincelle douce, fini la chaleur. Ses yeux étaient redevenus ceux qu’on décrivait jadis : froids, distants, presque arrogants. Leurs regards se croisèrent une nouvelle fois. Une fraction de seconde, Camila crut voir une lueur d’hésitation, mais elle disparut aussitôt, remplacée par une barrière glaciale. Il s’installa lourdement face à sa tante, sans même accorder un signe de tête ou un mot de salut à Camila. Elle resta figée, choquée par cette indifférence calculée. — Alors, dit-il d’une voix basse et tranchante, de quoi s’agit-il exactement ? Quelle est cette mission ? Madame E arqua un sourcil. Elle avait remarqué le changement, mais choisit de ne pas commenter. Après tout, Seth était un maître dans l’art de porter des masques. — Très bien, répondit-elle, entrons dans le vif du sujet. Cette mi

Le hall de l’hôtel où se déroulait la rencontre respirait le luxe discret. Marbre ivoire, lustres étincelants, fauteuils capitonnés… chaque détail criait la puissance et la richesse. Camila arriva la première. Elle avait pris soin de choisir un tailleur sombre, sobre mais élégant, qui soulignait sa silhouette sans paraître ostentatoire. Ses talons claquaient doucement sur le sol, mais ses mains, elles, tremblaient à peine. Elle s’installa dans un fauteuil près de la salle de réunion. Chaque minute qui passait ajoutait du poids à son souffle. Quand enfin la porte du hall s’ouvrit, son cœur manqua un battement. Seth venait d’entrer. Il portait son trois-pièces sombre, parfaitement ajusté, chemise blanche et cravate soyeuse. Ses cheveux parfaitement coupés et sa barbe courte, parfaitement entretenue, accentuait ses traits durs. Mais plus encore que son apparence, c’était son aura qui glaça l’air : une assurance prédatrice, glaciale, irrésistible. Même les serveurs s’arrêtèrent un inst

Quelques jours plus tard ,Henri Valmont contacta Seth par téléphone. Sa voix, posée mais légèrement distante, trahissait une curiosité prudente. — Seth, dit-il, j’aimerais que toi et Camila veniez chez moi ce soir pour reparler des détails du projet. Je compte sur vous deux pour être là. Seth acquiesça sans hésiter, raccrocha, et se tourna vers Camila quelques heures plus tard pour l’informer de l’invitation. Camila avait toujours trouvé que le luxe pouvait être intimidant, mais l’arrivée à la résidence des Valmont ce soir-là lui donna le vertige. Les portes massives en chêne poli s’ouvrirent sur un hall où les lustres en cristal diffusaient une lumière chaude, et les tapis épais étouffaient le bruit de ses talons. Elle inspira profondément, serrant son sac contre elle, consciente que ce dîner marquait la dernière semaine de son contrat avec Madame E. Chaque geste, chaque mot allait compter. Quelques minutes après son arrivée, Seth entra, séparément. Son costume sombre parfaiteme