GABRIELJe savais qu’il faudrait ce pas.Après la lettre, après la bénédiction secrète, après les fiançailles dans l’ombre des cierges… il fallait affronter la lumière du jour. Non plus la lumière intime de Dieu, mais celle, crue, des hommes.Toute la semaine, j’ai porté cette certitude comme une pierre au fond de ma poche. Je la sentais, lourde et lisse, chaque fois que je célébrais la messe, chaque fois que je levais les yeux vers le chœur. Je savais : il fallait parler. Dire. Ne plus cacher.Alors ce dimanche, quand l’église se remplit de chuchotements, de pas traînants, de froissements de manteaux, je sens mes jambes trembler.Les familles s’installent, les enfants s’agitent, les vieillards s’agenouillent. Tous les visages que je connais, tous ceux qui m’ont vu prier, prêcher, bénir. Ceux qui m’ont confié leurs secrets, leurs morts, leurs naissances. Ils m’attendent, confiants, certains que ma voix sera claire et solide comme toujours.Mais aujourd’hui, ma voix doit trembler.La m
Terakhir Diperbarui : 2025-09-29 Baca selengkapnya