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CLÉMENCEChaque pas vers l’église est un vertige. Le blanc de ma robe éclate dans le soleil levant, mais chaque reflet semble danser sur ma peau avec une intensité que je n’avais jamais connue. Le vent soulève légèrement les pans du tissu, comme pour me rappeler que rien n’est immuable, que tout peut basculer. Mon cœur bat à une cadence que je ne contrôle plus. Il n’est plus mon cœur : il est le rythme même de cette journée, celui d’un monde en suspens, prêt à exploser.Les femmes du village m’entourent encore, ajustant chaque plis, chaque ruban. Leurs doigts sont précis, leurs gestes millimétrés, mais derrière chaque sourire, je devine un frisson, une attente. Leurs voix sont un chœur qui s’entrelace à mon propre souffle :— Tiens-toi droite.— Inspire.— N’oublie pas qui tu es.Et moi, je m’efforce de me souvenir. Mais un frisson court le long de ma nuque. Quelque chose guette. Pas de menace tangible, juste une conscience de la fragilité de cet instant. Comme un souffle qui traverse

Gabriel Le silence a repris possession de la chambre. Les bougies se sont presque toutes éteintes, ne laissant que quelques flammes vacillantes, prêtes à se dissoudre dans l’aube qui filtre déjà par la fenêtre étroite. L’air est encore chaud, chargé de notre sueur, de nos halètements, des cris et des soupirs de la nuit passée. Les draps collent à nos peaux encore moites, mais nous ne cherchons pas à nous en libérer. Nous restons emmêlés, l’un contre l’autre, comme si le moindre mouvement pouvait briser le sortilège qui nous tient.Clémence est blottie contre moi, son souffle caressant ma poitrine, son cœur battant en rythme avec le mien. Ses cheveux sombres, humides, s’étalent comme une vague sur ma peau, parfois chatouillant mes lèvres, parfois masquant son visage que je dévoile d’un geste tendre. Je la contemple, incapable de détourner les yeux. Ses paupières s’ouvrent à moitié, lourdes de fatigue et d’extase, et son regard vient se poser sur moi avec une intensité qui me transperc

SilviaJe retiens un gémissement.Il se lève. Lentement. S’approche. Ses doigts glissent le long de ma nuque. Puis s’arrêtent à l’échancrure de mon chemisier.Il ne le déboutonne pas. Il ne me dénude pas.Il attend.Et je comprends.Il attend que ce soit moi.Que je cède.Alors, d’une main tremblante, je défais un bouton. Puis deux. Puis je m’arrête.Il penche la tête. Son regard me transperce.— Je vous veux docile, mais jamais soumise, Silvia. Je veux que chaque geste vienne de vous.Il s’éloigne.Et détache mes poignets.Je suis libre. Mais je ne bouge pas.Il revient à son bureau. Note quelque chose dans son carnet. Puis lève à peine les yeux.— Revenez ce soir. Dix-huit heures. Sans culotte.Il me congédie d’un simple mouvement de la main.Je me lève, les jambes fléchissantes. Ma peau brûle. Mon entrejambe est trempée. Et je n’ai jamais été touchée.Mais tout en moi hurle déjà pour la suite.La journée semble s’étirer à l’infini. Chaque heure est une torture. Chaque minute, une f

SilviaIl m’embrasse. Lentement. Férocement. Sa langue ordonne, guide, exige. Il ne m’embrasse pas comme un amant. Il m’imprègne.Puis il se retire. Ses yeux brillent.— Ce soir, tu ne dormiras pas dans mon lit. Tu dormiras dans la chambre rouge.Je frissonne.— Tu y entreras nue. Tu y resteras seule. Tu attendras. Sans savoir ce que je ferai. Ni quand je viendrai.Je le fixe, les lèvres entrouvertes.— Et si je… si j’ai peur ?Il s’approche de mon oreille.— Alors, c’est que tu es prête.La porte s’est refermée derrière moi. Sans bruit. Sans retour.Je suis nue. Menottée. Et seule.Devant moi, la chambre rouge.Elle n’a rien d’un cliché. Ce n’est pas un décor de fantasme. C’est un monde pensé. Contrôlé. Parfaitement maîtrisé.Les murs sont tendus de velours sombre. Pas rouge criard. Rouge profond, presque noir. Le sol est couvert d’un tapis épais, et au centre, un lit bas, sans draps.Contre le mur, un banc de bois. Une croix. Des chaînes suspendues au plafond. Un miroir immense. Et

SilviaIl trempe un morceau de pain dans la sauce. Me le tend. Directement.Je le prends entre mes lèvres. Il me regarde l’avaler. Il sait. Il imagine.Je suis en feu.Puis, à la fin du dessert, il me dit :— Debout.Je me lève. Mes jambes fléchissent à peine. Il me rattrape par la taille. Son regard s’assombrit.— Tu as déjà joui, n’est-ce pas ?Je rougis. Je hoche la tête.Une fois. Peut-être deux. Discrètement. Silencieusement.— Petite dévergondée.Il prend ma main. M’emmène vers les toilettes du restaurant.Ceux réservés aux clients VIP. Un couloir. Une porte verrouillée.À peine entrés, il me plaque contre le mur.— Ouvre la bouche.Je m’exécute. Il y glisse deux doigts. Humides de moi.Je gémit autour. Il les retire lentement. Les porte à ses lèvres. Goûte.— Tu es parfaite.Il m’agenouille. Soulève ma robe. Écarte mes cuisses. Retire le plug. D’un geste. Je retiens un cri.— Tu vas maintenant jouir pour moi. Encore. Contre ce mur. Et tu vas te taire.Il glisse ses doigts en mo