All Chapters of Menottée par le mariage: Chapter 61 - Chapter 70

Point de vue d'Adrien« Elle demeure ma femme. Pas la sienne. J'ai des droits sur elle. »Cette pensée m'a rongé, implacable et féroce. Derrière cette porte close, tout pouvait se produire. L'image de Siana le choisissant volontairement, le laissant pénétrer dans les espaces qui m'appartenaient jadis, m'a fait bouillir le sang. Mes poings se serraient tandis que la jalousie s'est nouée en une boule sombre et amère dans ma poitrine.Mais je me suis rappelé cette vérité froide et inéluctable : ses affaires ne me concernaient plus. J'avais signé les papiers du divorce. Bientôt, dans quelques mois, je serais libre de construire une vie avec Joanna et notre enfant.Je me suis répété ce fait comme un mantra désespéré, essayant d'apaiser la douleur qui rongeait mon orgueil. Les choix de Siana ne devraient plus avoir d'importance pour moi. Ils n'en auraient plus.Prenant une profonde inspiration, j'ai rajusté mes vêtements et j'ai forcé mes émotions à retourner dans leur cage. Avec toute

Point de vue d'Adrien« Arrête de mentir, Joanna. J'ai tout entendu. Dis-moi la vérité, pourquoi as-tu simulé ta grossesse ? », ai-je demandé d'une voix tremblante de colère.Le visage de Joanna est devenu livide, mais elle a vite tenté de retrouver son sang-froid. « Je... j'ai fait semblant uniquement pour que tu reviennes vers moi et que tu quittes Siana. », a-t-elle balbutié nerveusement, d'une voix hésitante.Cet aveu m'a frappé comme un coup de poing dans le ventre. Avec les poings serrés, je me suis efforcé de garder mon calme. « Et les mensonges sur l'infidélité de Siana ? Les histoires que tu m'as racontées ? Je connais la vérité maintenant, Joanna. Je sais que tu mens depuis des années, alors arrête ces conneries. »Ses yeux se sont affolés, cherchant une échappatoire qui n'existait pas. « Adrien, j'ai fait ça pour nous. », a-t-elle insisté, le désespoir perçant dans sa voix. « Tu ne sais pas à quel point Siana est rusée. Elle essaie toujours de me prendre ce qui m'apparti

Point de vue de SianaAprès cette matinée mouvementée avec Adrien et Alessandro, j'ai décidé qu'il me fallait une pause : une journée loin du bureau pour mettre de l'ordre dans mes pensées. Mais tandis que je tournais en rond dans mon appartement, le poids du travail inachevé planait au-dessus de moi. À contrecœur, j'ai changé d'avis et je me suis dirigée vers le bureau.Il était presque 11 heures quand je suis arrivée, le soleil matinal déjà haut dans le ciel, projetant des ombres nettes sur la façade vitrée du bâtiment. Le bourdonnement familier de la vie de bureau m'a accueillie alors que je marchais vers mon box. Les employés s'affairaient, tapant sur leurs claviers et échangeant des conversations à voix basse. Mon regard s'est posé sur Eléane, assise à son bureau, avec le front plissé de concentration tandis qu'elle fixait l'écran de son ordinateur portable.Je me suis approchée d'elle, croisant les bras sur ma poitrine. « Où étais-tu hier soir ? Je me faisais du souci pour toi

Point de vue de SianaLa voix familière, profonde et veloutée a rempli le silence de mon bureau, provoquant un frisson inattendu le long de ma colonne vertébrale.« Bonjour, Siana. »J'ai serré le combiné plus fort dans ma main, mon cœur manquant un battement pour des raisons que je ne voulais pas admettre. Son ton était assuré, empreint de chaleur et d'une pointe d'espièglerie. Alessandro Dante ne montrait jamais d'hésitation.« Je suppose que tu as reçu le bouquet ? »« Oui. » J'ai gardé une voix posée, dissimulant mon trouble persistant. « C'était... inattendu. »Un silence a suivi, chargé de pensées informulées. Je pouvais presque imaginer le léger sourire se dessinant sur ses lèvres.« Parfois les meilleures choses le sont. », a-t-il dit avec aisance.Je me suis adossée à mon fauteuil, mes doigts s'enroulant machinalement autour du fil du téléphone. « Est-ce ta façon de me persuader de dîner avec toi ? »« Te persuader ? » Sa voix est devenue enjouée. « J'espérais que tu

Point de vue de SianaLa présence d'Adrien emplissait la pièce, sa large silhouette était tendue, mais ses yeux débordaient d'une douceur désespérée qui contredisait son arrogance habituelle. Il a fait un pas en avant. Sa voix était basse et suppliante.« Siana, tu m'as dit que tu me pardonnais, n'est-ce pas ? » Ses doigts se sont refermés sur ma main, fermes mais tremblants. « Alors, ma chérie, pourquoi ne peux-tu pas revenir au manoir et rester avec moi ? »Je suis restée clouée sur place, avec le souffle coupé. Ses mots, ce terme affectueux que j'avais tant désiré entendre autrefois, me semblaient maintenant vides de sens.« Je t'ai dit que je te pardonne, Adrien », ai-je répondu, soutenant son regard, « mais je ne peux pas oublier ce que tu m'as fait. Je ne peux pas oublier ta façon de me traiter. Je ne peux pas retourner vivre avec toi et faire comme si rien ne s'était passé. »Son visage s'est tordu, le chagrin creusant des rides profondes sur ses traits parfaits.« Siana,