LIDIAJe glisse jusqu’à une chaise et m’y effondre comme une poupée de chiffon dont on aurait coupé les fils. Mes doigts tremblent autour d’un mouchoir, que je plisse sans y penser. Je voudrais me lever et aller dans la chambre, m’approcher de Gracias, tenir sa main, sentir son pouls. Mais quelque chose me retient : la peur d’être un intrus dans cette fragilité, la peur de voir le regard des médecins, les tubes, la ligne intraveineuse.Je pense à la manière dont la vie se construit parfois dans des gestes minuscules , des petits rituels de tous les jours , et maintenant tout cela est consumé. Je pense à ce ventre qui ne se développera pas, aux prénoms non choisis, aux projets qui restaient en suspens. Des images banales se mettent à peser comme des pierres : une poussette, un nom sur une liste, une chambre peinte en jaune. Elles sont toutes des fantômes qui se retirent, effacées d’un coup.Je regarde Ezran. Sa colonne droite, sa mâchoire serrée. Il ne pleure pas. Il ne crie pas. Mais
Last Updated : 2025-09-19 Read more