Semua Bab L'amante invisible du PDG: Bab 81 - Bab 90

Le matin même, Mila était plongée dans la relecture d’un rapport sur les investissements en Asie quand son téléphone interne sonna. La sonnerie, brève et métallique, résonna dans le silence de son bureau.— Oui ?La voix de Clara, rapide, neutre : — Mila, le PDG a demandé ta présence pour le déjeuner de midi.Mila se figea. — Moi ?— Toi, confirma Clara. Réunion privée avec quelques investisseurs. Le directeur stratégie sera là aussi. On veut montrer une nouvelle génération du département.Mila serra le combiné plus fort. Ses paumes devinrent moites. Elle n’avait aucune raison d’être invitée à ce genre de déjeuner. C’était un terrain réservé aux cadres supérieurs.— Est-ce que… c’est lui qui a spécifiquement demandé mon nom ?Clara marqua une hésitation imperceptible. — Oui.Le silence dura une seconde de trop.— Tu devrais te préparer, ajouta Clara. Et Mila… sois prudente.Le restaurant choisi par Reyford Corp. pour ce déjeuner n’avait rien d’anodin. Niché au dernier étage d’un hô

La presse avait tranché.Le matin même, les kiosques déversaient leurs titres en lettres massives, accompagnés de la photo floue devenue virale.« Qui est la femme derrière le PDG ? »Les mots claquaient comme un verdict. Plus question de rumeur isolée : désormais, c’était un sujet national.Dans le hall de Reyford Corp., Mila sentit la différence avant même d’avoir franchi le portique. Les regards se levaient. Certains la saluaient plus poliment que d’habitude, trop poliment. D’autres chuchotaient dans son dos, feignant de consulter leurs tablettes. Chaque pas sur la marbrerie résonnait comme une preuve contre elle.Son badge clignota au lecteur. L’ascenseur l’engloutit, silence tendu, miroir cruel. Elle vit son reflet : une femme crispée, qui serrait son sac comme une bouée. Ses yeux avaient cette fatigue nerveuse qu’aucun maquillage ne parvenait à masquer.Le trajet jusqu’au département stratégie lui parut interminable. Les conversations s’interrompaient à son passage, puis reprena

Partie 1 : L’accalmie trompeuseUne semaine s’était écoulée depuis le vernissage d’Ethan et les remous médiatiques qui avaient suivi. Le silence imposé par Alec avait fini par porter ses fruits : Reyford Corp s’était repliée derrière des communiqués sobres, les actionnaires avaient reçu l’assurance qu’aucun “scandale” n’entacherait durablement l’image du groupe. Et surtout, la presse, toujours avide de nouveauté, avait trouvé d’autres proies : une fusion ratée entre deux banques, un ministre compromis, un mariage princier.Mila en avait presque respiré mieux. Les couloirs de la tour semblaient avoir retrouvé leur tempo régulier, ce mélange de pas feutrés, de coups de téléphone précipités, de portes qui se ferment sans un mot. Les regards posés sur elle restaient lourds, mais moins insistants. Une curiosité résiduelle, pas encore du mépris. Elle s’était promis de rester prudente, de se fondre à nouveau dans l’anonymat du travail bien fait.Pourtant, ce soir-là, en quittant le bureau, u

L’ascenseur se referma derrière Mila dans un chuintement métallique. Elle inspira l’air saturé de parfum de climatisation, mais ses poumons refusaient de se remplir. Depuis la veille, chaque pas dans la tour Reyford ressemblait à une traversée de champ de mines.La photo. Toujours la photo.Elle l’avait vue partout : sur les écrans des collègues, dans les notifications insistantes d’Émilie, dans les messages trop curieux de ses anciens camarades. Un cliché net, irréfutable, qui avait circulé comme une traînée de poudre. Son visage. Celui d’Alec. Un regard entre eux, figé dans le temps, interprété comme une preuve.Mila serra son sac contre son flanc. Dans l’open space, les conversations s’interrompaient parfois quand elle passait. Puis reprenaient, plus basses, comme une coulée de rumeurs. Ses talons claquaient trop fort sur la moquette, son parfum lui paraissait trop marqué. Tout était démesuré, suspect.À la porte de son bureau, elle trouva un courrier plié en deux, sans envelop

Le matin avait commencé comme les autres. Du moins, Mila avait voulu le croire. Le ciel de la ville, couvert d’une brume pâle, se reflétait dans les vitres infinies de la tour Reyford. Elle avait traversé le hall en serrant contre elle son sac, comme si ce simple geste pouvait suffire à la protéger du regard des autres. Les murmures n’avaient pas cessé depuis les photos : chaque pas résonnait d’un poids supplémentaire, chaque sourire qu’elle croisait pouvait cacher un jugement.Elle se disait qu’avec un peu de chance, la presse finirait par s’épuiser. Elle avait tort.À peine installée dans son bureau, un message s’afficha sur son écran, sec et bref :« Mlle Andrews, le directeur vous attend immédiatement. »Un frisson remonta le long de son échine. Les convocations d’Alec Reyford n’avaient jamais rien d’ordinaire. Elle se leva, inspira profondément, et traversa les couloirs sans oser relever les yeux.La porte sombre de son bureau se dressait devant elle comme l’entrée d’un tribunal.