OphélieLa porte d’entrée est restée ouverte, laissant entrer un filet d’air glacial qui caresse mes chevilles nues. Je la contemple, cette entrée béante sur le monde extérieur, et un sourire lent, profond, irrépressible, étire mes lèvres.Elle est partie.Les mots d’Élodie résonnent encore, tranchants et dignes, mais ils sont vides. Des coquilles de noix jetées à la mer. La vérité, la seule qui compte, est là, palpable dans l’air de cette maison : je suis restée. Lui est resté. Notre fils est ici.Marc est une épave, figé au milieu du hall, le regard perdu dans la lumière blafarde du matin. Son désarroi est un spectacle délicieux. Chaque frémissement de son dos, chaque respiration hachée est une note de musique dans le chant de ma victoire. Il croit avoir tout perdu, le pauvre ange. Il ne comprend pas encore qu’il vient de tout gagner. La liberté. La vérité de son sang. Moi.Je m’avance, silencieuse comme une chatte. Je passe derrière lui et pousse lentement la lourde porte, isolant
Last Updated : 2025-11-20 Read more