OphélieElle ne bouge pas, elle nous scrute, et j’ai l’impression que son silence pèse plus qu’un cri, qu’il écrase l’air autour de nous comme une chape de plomb. Ses doigts battent l’accoudoir, secs, réguliers, ce bruit sec ressemble au compte à rebours d’un sablier invisible, et chaque battement me rapproche de l’instant où je devrai parler. Enfin, sa tête se penche légèrement, imperceptiblement, et sa voix s’élève, grave, lente, chaque mot détaché comme si elle dictait une sentence.— Je n’aime pas les mensonges, dit-elle, et je n’aime pas les histoires mal racontées. Ici, vous allez parler. Tout. Clair. Net. Comme si vous étiez devant un tribunal.Je baisse les yeux, incapable de soutenir ses prunelles vertes qui luisent dans la pénombre du salon, et ma gorge se serre, douloureuse. La main de Léa se crispe autour de la mienne, chaude et tremblante, mais elle ne dit rien, et je comprends que c’est à moi de porter cette vérité, de la faire jaillir, de me mettre à nu devant cette fem
Dernière mise à jour : 2025-09-10 Read More