All Chapters of mon ex, mon coloc et le cousin de ma meilleur amie: Chapter 131 - Chapter 140

NoahJe ramasse ses affaires, les vêtements trempés qui dégoulinent entre mes doigts, et je les fourre dans la machine à laver avec un bruit sourd. Elle ne dit rien. Tant mieux. Moins elle parle, moins j’ai envie de l’étrangler ou de l’embrasser. Les deux options me traversent l’esprit en même temps, et ça me déstabilise.En passant devant la table basse, je vois son pot de Nutella. Ouvert. À moitié vide. La petite cuillère est plantée dedans, comme un drapeau de révolte silencieuse. "Elle va se rendre malade à bouffer ça comme ça", je me dis en le ramassant. Je jette le pot à la poubelle avec un claquement sec, la cuillère tintant contre le métal. Un sourire me chatouille les lèvres. Elle va rage, et ça, ça me fait presque plaisir.Je vais dans sa chambre. Les draps sont en boule par terre. Elle les a enlevés, comme si elle voulait effacer toute trace de moi, de nous, de cette nuit. Je soupire, attrape un jeu de draps propres dans mon placard – les miens – et refais son lit. Méthodiq

TessaDès que j’ai franchi la porte du restaurant, l’odeur m’a saisie : grillades fumantes, herbes fraîches, ce parfum de vin rouge qui colle aux murs. Étouffant. Comme si l’air lui-même était trop lourd pour mes poumons. Mon estomac s’est noué. Je n’avais pas envie d’être là. Pas après la douche glacée, pas après ses menaces, pas après ce “nouveau départ” qu’il m’avait imposé comme on signe un contrat sous la contrainte.Et puis, il était là.Le serveur. Celui que j’avais giflé. Posté près de l’entrée, les menus alignés entre ses doigts comme des armes. Une marque rouge lui zébrait encore la joue. Nos regards se sont croisés. Le sien, mauvais, plissé de rancœur. Le mien, défiant, malgré la fatigue qui me creusait les traits. “Tu veux quoi, connard ?” ai-je pensé en soutenant son regard. Il n’a rien dit. Tant mieux. J’avais assez de merde comme ça sans ajouter une guerre ouverte avec le personnel.— Toujours les mêmes qu’on attend ! a lancé Emma en riant, un sourire trop large pour êt

tessaLe serveur. Encore lui.Tête à claques, avec sa chemise blanche impeccable mais froissée aux manches, son badge épinglé de travers, et cette marque rouge sur la joue qui n’avait pas complètement disparu, un souvenir cuisant de ma paume contre sa peau. Il est revenu pour prendre la commande, les menus tremblants légèrement dans ses mains, comme s’il craignait que je lui saute dessus à nouveau. L’air du restaurant était chargé maintenant : l’odeur des plats chauds qui sortaient des cuisines, des effluves de beurre fondu, d’ail et de vin réduit, mêlés à celle du pain frais et des bougies qui vacillaient sur les tables voisines. Les conversations bourdonnaient autour de nous, un fond sonore de rires et de verres qui tintent, mais à notre table ronde, la tension était palpable, comme une corde tendue prête à rompre.J’ai soulevé les yeux vers lui, lentement, délibérément, un sourire charmeur aux lèvres – faux, bien sûr, mais assez convaincant pour le faire blêmir. Ses doigts blanchir

TESSALe bowling est à dix minutes à pied. Dix minutes où je marche à côté d’eux sans vraiment marcher avec eux. Le bitume est froid, mes baskets claquent trop fort, comme si même le sol voulait me rappeler que je suis là, vivante, mais à moitié morte à l’intérieur.Le bâtiment clignote comme une boîte de nuit qui aurait raté sa vie. Néons bleus qui suintent, roses qui bavent. Ça sent la frite rance, la bière renversée, le désinfectant cheap et la transpiration d’ados en rut. Une odeur qui colle à la gorge.— C’est pas si mal, lance Hugo en poussant la porte comme s’il entrait au paradis.— C’est… une expérience, corrige Emma, déjà sur la défensive.Moi je ne dis rien. Je souris à moitié. Je suis ailleurs. Je suis dans la cuisine de ma tête où tout brûle doucement : sa mère qui dort dans MON lit d’appoint, son contrôle qui me suit jusque dans mes rêves, ma jalousie qui me ronge les veines, ce baiser sur la joue d’une autre que je n’ai même pas vu mais que j’imagine quand même. Noah n’

TESSASa main dans la mienne, chaude, ferme, tranquille. Moi, je suis un tremblement ambulant. Hugo ne voit rien. Emma voit tout.— Tesa, c’est toi ! hurle Hugo comme si on jouait notre vie.Je m’avance, le cœur battant dans mes oreilles.Noah reste juste derrière moi. Pas collé. Juste assez près pour que je sente sa chaleur dans mon dos. Juste assez près pour que mes mains deviennent moites.Je choisis une boule rouge. Je la tiens mal. Je le sais. Il le sait. Il ne dit rien.Je lance.Ça part en travers. Comme mon cerveau. Comme ma vie.Trois quilles tombent.— PAS MAL ! hurle Hugo. — Si, corrige Emma. C’est nul.Je souris malgré moi.Je vais chercher la seconde boule. Noah se rapproche d’un pas. Un seul. Et ça suffit à faire dérailler mon système nerveux.— Respire, murmure-t-il. — Je respire ! je siffle entre mes dents. — Non. Là tu hyperventiles.Je me retourne, furieuse.— C’est à cause de toi !Il cligne des yeux, sincèrement surpris.— Moi ?— Oui toi ! Tu… tu