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ADRIANNA Les premiers rayons du soleil de Rio filtrèrent à travers les hublots de l'avion, réchauffant ma joue. Les jumeaux dormaient, bien au chaud dans leurs porte-bébés après un petit-déjeuner tranquille composé de purée de fruits et de lait infantile. J'avais eu les bras chargés ces douze dernières heures, alternant entre réconforter Alessandra et Alessandro et consulter les dossiers de l'hôtel. Le ronronnement des moteurs était hypnotique, une douce berceuse au-dessus de l'Atlantique.J'ai jeté un coup d'œil à l'horloge de vol. Il faisait matin à Florence quand j'étais parti — 8:45am. Il était maintenant en milieu d'après-midi à Rio, le soleil brillant et chaud sur le tarmac. Un long voyage, mais le jet privé des Rossi l'avait rendu supportable.Par la fenêtre, j'ai aperçu l'aire d'atterrissage dédiée du Rio Regency — une bande de béton poli nichée derrière l'hôtel, entourée d'arbres luxuriants et d'une voie de service. Les invités ne s'en aperc

ADRIANNALe soleil de Rio s'était adouci lorsque je suis arrivée à la villa, disparaissant derrière les collines et baignant tout d'une chaude lumière dorée, tandis que Giovanni ouvrait ma porte et attendait que je sorte.J’ai laissé mon regard parcourir la propriété.Mon père s’était surpassé.La maison n’était pas ostentatoire ; du moins, pas selon les critères des Rossi. Mais il se trouvait dans l'un des quartiers les plus chers et les plus privés de Rio, un endroit où l'air était pur, la sécurité microscopique et silencieuse, et les maisons étaient suffisamment espacées pour que l'intimité ne soit pas négociable, mais garantie.L'allée serpentait sous des palmiers qui se balançaient doucement dans la brise. La villa elle-même mêlait pierre blanche, arches douces, volets en bois et balcons couverts de vignes fleuries. Il y avait un bâtiment attenant, sans doute pour les gardes. En somme, c'était parfait. Simple. Élégant. Sûr.La sécurité était primordiale.À l'intérieur, Tata fredo

KIRAN La villa était silencieuse quand j'y suis entré. J'ai refermé la porte derrière moi, mon esprit repassant encore en boucle la rencontre dans le jardin — sa voix, sa présence, La façon dont elle m'avait regardée, comme si j'étais une étrangère. Parce que pour elle, je l'étais. Je ne pouvais retenir le sourire qui se dessinait sur mes lèvres malgré la douleur dans ma poitrine. « Monsieur ? » Je levai les yeux et aperçus Ravi dans le couloir, tablette à la main, le visage partagé entre curiosité et inquiétude. Mon assistant personnel travaillait avec moi depuis des années, assez longtemps pour me connaître mieux que la plupart. « Oui, Ravi ? » demandai-je en me dirigeant vers l'escalier. Il inclina la tête, m'observant de son regard analytique habituel. « Tu souris. » « Vraiment ? » Je touchai ma mâchoire comme pour vérifier, même si je savais qu'il avait raison. « Oui », confirma-t-il en se mettant à mes côtés. « Et vous ne souriez ainsi que lorsque quelque chose

KIRANJe suis retourné à la fenêtre, un verre de whisky à la main, et j'ai contemplé l'obscurité. Quelque part là-bas, Adrianna dormait. Ou peut-être était-elle allongée, éveillée, à penser aux fleurs qui changent de couleur et aux légendes d'amour éternel. Peut-être pensait-elle à moi.L'étranger dans le jardin.L'homme qui l'avait regardée, qui l'avait appelée par son nom, comme s'il la connaissait.Parce que je la connaissais.Je savais que sa fleur préférée n'était ni la rose ni le lys, mais le bleuet — simple, bleu, sans prétention.Je savais qu'elle fredonnait en cuisinant et qu'elle avait beaucoup de mal à se souvenir de manger lorsqu'elle était concentrée sur quelque chose.Je savais qu'elle avait pleuré pendant trois jours d'affilée lorsque son poisson rouge était mort, alors qu'elle avait douze ans, et qu'Alessandro lui en avait acheté un nouveau en lui disant que c'était le même poisson, qui « allait juste mie

ADRIANNAL’hôtel Rossi Regency se dressait devant moi comme un joyau fané – jadis grandiose, désormais terni par des années de négligence. Une entrée principale qui paraissait défraîchie plutôt qu'accueillante.C'était mon épreuve.C'est ce que le jury attendait de moi : un échec.Je suis sortie de la voiture, Giovanni et Matteo à mes côtés, Gina juste derrière avec sa tablette et mes dossiers. Le portier a à peine levé les yeux à notre entrée, trop absorbé par son téléphone. Rien de différent de ce que j'avais vu la veille.Le hall était encore pire aujourd'hui. Le personnel de la réception discutait entre eux, aucun client en vue. L'une d'elles mangeait ce qui ressemblait à son petit-déjeuner, des miettes éparpillées sur le comptoir.« Signorina », murmura Gina à côté de moi, voyant parfaitement la même chose. « Devrais-je… »« Laisse-les », dis-je doucement. « Concentrons-nous d'abord sur la réunion. »