SofiaLe silence qui suit mes mots est plus lourd que tous les bruits du monde. Il pèse sur l'assemblée, écrasant le cliquetis des couverts et la respiration des convives. Je tiens le regard d'Aldo, je ne le lâche pas. Je vois la surprise se muer en irritation, puis en une froide évaluation. Je ne suis plus juste un objet. Je suis une menace qui parle.Leonardo, à côté de moi, est un bloc de tension contenue. Je peux sentir la chaleur de sa colère irradier vers moi. Puis, il rit. Un rire bas, feutré, qui ne semble concerner que lui et moi.— Tu vois, Aldo ? Je t'avais prévenu. Un esprit de guerrière.Sa main se pose sur la mienne, posée sur la table. Une prise ferme, possessive, censée être un rappel à l'ordre. Sa peau contre la mienne est une brûlure. Je ne retire pas ma main. Je la laisse là, inerte, un morceau de bois froid. Mon mépris est un mur entre sa chair et la mienne.— Elle a du cran, c'est vrai, grommelle Aldo, détournant finalement le regard. Mais le cran, sans pouvoir, n
Last Updated : 2025-11-10 Read more