AstaLa nuit s’étire comme une cicatrice qu’on rouvre volontairement.Je n’ai pas dormi. L’insomnie a des parfums de lucidité.Le miroir, lui, ne ment pas : il me renvoie une image que j’ai polie, sculptée, domptée. Calme, prête.Chaque matin, je m’y dresse comme on se dresse face à un champ de bataille.Le manoir ronfle doucement, repu de secrets. Moi, je m’habille de silence.Un manteau noir, mes pas feutrés dans les couloirs encore engourdis.Je ne vais pas vers lui , pas encore.Je vais vers elle.Vers Fazy.Fazy, la vipère vêtue d’élégance.L’ancienne confidente, la favorite qui se croyait éternelle.Celle qui connaît trop de dossiers, trop de visages, trop de soupirs échangés dans l’ombre des couloirs.Elle et moi, nous partageons une haine civilisée. Une guerre sans cris, tissée d’ironie et de regards.Mais ce soir, cette haine trouve un ennemi commun : la nouvelle.Cette femme en bas, Sofia, respiration étrangère qui menace notre équilibre.Je traverse le couloir des portraits
Last Updated : 2025-10-27 Read more