Lahat ng Kabanata ng La nouvelle épouse de Don Romano: Kabanata 21 - Kabanata 30

LUCIALa première chose que je sentis fut la douleur dans ma tête. Puis vint le froid.« Ugh. Qu’est-ce que… ? » grognai-je faiblement.Le froid remonta le long de mes bras, mordant sous ma peau, suivi par l’odeur âcre de l’essence. Rien que cette odeur me donna la nausée.J’essayai de bouger et réalisai que mes poignets étaient attachés, pas trop serrés, mais juste assez pour faire mal.J’ouvris les yeux.La pièce était sombre, une seule ampoule pendait du plafond, oscillant lentement comme une étoile mourante. Des murs en béton. Des tuyaux rouillés. Des ombres qui bougeaient. Ma gorge était sèche et ma langue épaisse à cause de ce qu’ils avaient utilisé pour m’assommer.J’avalai difficilement. « Allô ? »Silence.Puis, quelque part tout près, une porte grinça. Des voix d’hommes, deux ou trois peut-être, parlant italien, basses et étouffées à travers le métal. Je ne saisis que la fin de leur conversation.« ...non dire nulla finché non arriva. » Ne dis rien avant qu’il n’arrive.Des

LUCIAL’horloge murale indiquait vingt-six minutes après huit quand je fermai les yeux.« Juste vingt minutes », me dis-je. C’était tout ce dont j’avais besoin.La légère odeur de poudre à canon s’accrochait encore à mes cheveux. J’avais lavé le sang de mes mains, enfilé un peignoir, et je m’étais assise au bord du lit, fixant le même point sur le mur jusqu’à ce que la fatigue transforme tout en une brume pâle.Je ne réalisai même pas que je m’étais assoupie avant d’entendre frapper.Un coup sec mais poli. Trop poli pour être ignoré.« Ughhh, allez-vous-en », grommelai-je, essayant de me couvrir les oreilles et de replonger dans le sommeil.« Lucia ? »La voix de Zia Emilia traversa la porte, chaude, chantante, teintée d’inquiétude.Oh non. Le bal.« J’arrive ! »Je me levai et ouvris la porte.Elle entra comme une bourrasque de parfum et de soie, ses yeux me scrutant de la tête aux pieds. « Tu es réveillée. Grâce à Dieu. J’ai cru que tu avais pris quelque chose pour dormir une semain

LUCIAOu peut-être…La pensée prit racine avant que je puisse l’arrêter, et une graine de malice commença à germer, se frayant un chemin à travers mon irritation.Ou peut-être que je n’avais pas besoin de rester ici comme une statue obéissante en attendant son retour.Peut-être que je n’avais pas besoin de quatre gardes suivant chacun de mes souffles comme des chiens de chasse. Peut-être que, juste pour une nuit, je pouvais avoir un moment à moi.La salle de bal brillait devant moi, pleine d’étrangers portant des sourires aussi faux que les diamants autour de leurs cous. L’absence de Romano avait laissé un vide tranquille autour de moi, un vide que mes gardes remplissaient de leurs regards silencieux et vigilants. Ugh.Quatre d’entre eux. Beaucoup trop proches.Il me fallait un moyen de les semer.Je posai mon verre et inspirai lentement. Puis je me tournai vers eux.« Messieurs, » commençai-je avec un sourire poli, « essayez de ne pas respirer dans ma nuque. Cela gâche le mystère. »

LUCIAPendant quelques brèves et magnifiques minutes, j’ai cru que la tempête était passée.La musique avait repris, des rires polis résonnaient à travers la salle de bal comme si mon humiliation avait déjà été soigneusement pliée dans les commérages et oubliée.Poétique. Et typique de ce monde.Mais je savais mieux que ça.Dans ce monde, rien n’est jamais oublié, surtout pas le sang sur la soie, même quand ce n’est que du vin.Aucune naïveté ne me ferait croire que tous ceux ici, dans la salle de bal, ne se demandaient pas secrètement qui j’étais exactement et comment j’étais arrivée là.Je me tenais près d’une des colonnes de marbre, la robe abîmée lourde contre ma peau. Mon verre était vide, ma patience plus fine que la dentelle à mes poignets.Mon masque, autrefois oublié à mes côtés, était de nouveau sur mon visage. Il n’y aurait plus de place pour les ragots.Quiconque voulait voir de plus près la mystérieuse femme avec du « sang » sur ses vêtements allait devoir faire des effor

LUCIALe vin rouge coula froid le long de ma colonne vertébrale, imbibant la soie, lourd et collant contre ma peau.Je luttais contre le frisson qui menaçait de s’emparer visiblement de mon corps.Pendant une seconde, il faillit gagner.Non. Je refuse d’être une faiblesse. Ni pour lui, ni pour moi-même. Pensai-je, tandis que des gouttes de vin glissaient sur mon corps.Des exclamations parcoururent la salle, des petits sons horrifiés qui emplirent le silence comme un tonnerre lointain.Pendant une seconde parfaite, personne ne bougea.Ni les musiciens, leurs archets suspendus dans les airs.Ni les invités, leurs masques incrustés de pierres précieuses brillant sous les lustres.Pas même Romano.Il se tenait là, me fixant, l’expression indéchiffrable, les yeux brûlants comme la lumière d’une tempête derrière une vitre.Je ressentis tout à la fois. Le poids de chaque regard. Le froid de l’air sur ma peau trempée. Le vertige d’adrénaline me disant que j’avais fait quelque chose d’irréver