Le lendemain, la pluie tomba d’un seul tenant, longue, fine, sans colère.Au port comme à l’estuaire, elle s’étendit sur les toits, les routes, les vitres, les mains — une pluie de mémoire, qui ne lave rien mais rappelle.Noor s’éveilla tôt, portée par le bruit régulier des gouttes sur le toit de zinc.Elle se leva sans hâte, s’habilla chaudement, et marcha jusqu’à la salle, parapluie fermé : il lui semblait que marcher sous la pluie faisait mieux entendre ce qu’elle avait à dire.À l’intérieur, tout tenait.Le sel au sol avait formé de petites marées sèches, fines vagues d’écume blanche qui trahissaient le passage du vent de la veille.Sur la vitre, aucune buée.Mais au centre, un point clair, circulaire, d’où partaient de légers filaments : comme un pouls.Éliane arriva, les cheveux trempés.— Tu as vu ? demanda-t-elle, sans ôter son manteau.— Oui.— C’est nouveau ?— C’est le sel qui respire, répondit Noor.Elles restèrent un moment immobiles, regardant le point au centre de la vi
Terakhir Diperbarui : 2025-10-21 Baca selengkapnya