Lahat ng Kabanata ng Pas De Place Pour La Romance: Kabanata 21 - Kabanata 30

Point de vue de ChristianLes dossiers sont un mensonge que je me raconte quand je ne veux pas réfléchir. Je peux rester assis à trier des papiers jusqu'à l'aube et, pendant un moment, les chiffres et les notes noient la partie de moi qui se réveille encore au milieu de la nuit, les oreilles bourdonnantes.Ce soir, je fais semblant d'être un homme qui doit organiser un portefeuille. Le bureau est trop silencieux et je feuillette un dossier scellé parce que s'occuper est plus rassurant qu'être honnête.Une photo glisse de la pile et atterrit sur le bureau comme une petite accusation. Je n'ai pas besoin de la regarder longtemps pour savoir ce que c'est. Son visage est figé dans un instant de lumière : un rire entrouvert, les cheveux défaits, les yeux fixés sur quelque chose que je n'ai jamais appris à remettre en ordre. La voir, c'est comme une blessure au cœur d'un souvenir.Je secoue la tête parce que le mouvement est un vol utile. Bouger les muscles et nier la douleur. Le souvenir me

Point de vue de RossJe me dis que je vais rester rationnel.Je me dis que je serai le frère raisonnable, le calme, avec une éthique tranchée par le café et l'envie de réparer les choses sans tout faire exploser. Puis je m'assieds à la table de la cuisine, mon ordinateur portable ouvert, et les mots d'Hazel tournent en boucle dans ma tête comme un disque rayé.Elle me raconte tout. Tous les détails stupides et terribles : le sexe avec Christian, la façon dont il l'a abandonnée, les messages. J'ai la bouche sèche dès qu'elle prononce le mot « sexe », et je n'en suis pas fier. Je ne devrais pas être jaloux. J'ai vingt-cinq ans. Je ne suis plus un enfant. Mais il y a en moi un instinct animal qui déteste être à la merci de quelqu'un d'autre, surtout quand il s'agit de mon frère.Nous sommes frères, certes, même sang, même front dégarni, mais nous sommes comme deux îles. La maison est un archipel luxueux et nous nous envoyons à peine des cartes postales. Christian et moi, on se comprend à

Point de vue d'HazelLa pièce vacille. J'entends au loin le bruit de la ville, la vie normale d'une bourgade qui ignore tout du complot qui se trame.« Du chantage ? » Le mot sonne froid et insignifiant dans ma bouche.« Le chantage, ce n'est pas tout », dit-il. « C'est un moyen de pression. Des choses indicibles, présentées comme des factures. Ils me disent ce qui arrivera si je ne leur obéis pas. Ils me disent ce qu'ils feront aux gens que je laisse approcher de moi. »Mes doigts se crispent sur la photo dans ma poche, si fort que le papier se froisse. « Ils veulent que je sois impliquée », dis-je d'une voix faible, furieuse et choquée à la fois. « Ils me disent ça, ou… »« Ils veulent un moyen de pression », dit-il. « Ils veulent quelqu'un qui me connaît. Quelqu'un d'évident. » Il finit par me regarder, et ce ne sont plus les mêmes yeux amusés et cruels que dans le couloir, à la fête. Ils sont fatigués et terrifiés. « Tu es trop évidente, Hazel. Tu es tout ce qu'ils peuvent utilise

Point de vue de RossJe ne panique pas.La panique, c'est pour ceux qui ont le temps. J'ai des réunions, des présentations, un rituel matinal d'espresso qui relève plus du religieux que du spirituel. La panique, c'est le chaos, le bruit, l'inconfort. Mais le visage de Sabina dans la cage d'escalier fait naître en moi une sorte de douceur, de bêtise, et soudain, une urgence absolue.« Ross », siffle-t-elle quand je lui attrape le bras. « Je suis désolée. Je ne savais pas comment te le dire. »« Tu suivais le bureau de Christian ? » je demande sans détour. Ma voix est un peu plus forte que le calme ambiant, car je veux des réponses, et tout de suite.Elle me fait contourner une colonne comme si elle esquivait des ragots et baisse la voix jusqu'à ce que notre conversation devienne privée, entre deux personnes qui peuvent encore faire semblant de ne pas être sur le point d'être dévorées vivantes par la machine Linden. « Je m'inquiétais pour Hazel », dit-elle. « Elle est bizarre, plus nerv

Point de vue de RossJe ne sais pas à quoi je m'attends en prenant le dossier sur le bureau de Tyne. Une trace écrite, une entrée de registre, une justification corporative ennuyeuse qui me permettra de dormir tranquille cette nuit. Ce à quoi je ne m'attends pas, c'est la façon dont mes doigts se referment dessus, comme un interrupteur qui déclenche tout.Ross Tyne commence, d'une voix calme et maîtrisée, celle qu'il utilise quand il veut que tout soit parfaitement en ordre.Je tire brusquement. Le dossier glisse. Pendant une seconde, il n'y a que moi et ce mince presse-papier dans mes mains, et l'idée ridicule et stupide que le reste sera bien rangé.Je l'ouvre d'un coup sec, car l'alternative est d'attendre que des adultes me disent ce que je sais déjà en code. Les premières images qui me frappent sont cliniques, dénuées de toute dignité. Des photos d'enquête, le genre qu'on ne regarde pas deux fois, sauf nécessité. Ce ne sont pas des images sanglantes, ce sont des preuves. Des chev