All Chapters of Le play boy sans cœur : Chapter 11 - Chapter 20

Chapitre 12Point de vue d’ElenieMes jambes tremblaient encore quand je m’assis lourdement sur une marche, le dos appuyé contre la rampe froide en métal. Dans mes mains, un dossier épais que j’avais dû porter depuis le huitième étage. Pour la troisième fois de la matinée, Ferdinand m’avait envoyé chercher un document « urgent » au service archives… seulement pour me demander dix minutes plus tard un autre dossier qui se trouvait au dernier étage.Il jouait avec moi. Je le savais. Ce n’était pas une coïncidence. Il aurait pu déléguer cette tâche à n’importe quel autre employé, ou simplement utiliser l’ascenseur. Mais non. Il voulait me briser. Et à mesure que les heures passaient, mes jambes se transformaient en plomb.— Mon Dieu… soufflai-je en me massant les cuisses douloureuses. Quel monstre.Mes yeux me brûlaient de fatigue. Et cette fois, je ne pus retenir les larmes qui glissèrent le long de mes joues. Chaque jour, je regrettais davantage le moment où j’avais croisé la route de

Chapitre 14Point de vue de FerdinandJe suis affalé dans mon canapé, torse nu, seulement vêtu d’un bas de jogging gris qui pend mollement sur mes hanches. Mes muscles me tirent encore, mon dos est lourd, et je sens une fatigue me ronger de la tête aux pieds. Cette semaine a été un enfer. Entre les voyages d’affaires, les réunions interminables et la pression de mes associés, j’ai l’impression que mon corps m’abandonne. Mais ce n’est pas ça le pire. Le pire, c’est que mon esprit refuse de se reposer.Je ferme les yeux un instant et je me revois dans les salles de conférence en Italie. Je revois les visages des investisseurs, leur sourire poli mais calculateur. Tous avec une idée en tête : me doubler, m’arracher une part de ce que je suis en train de bâtir. J’ai ramené des propositions, des chiffres, des maquettes, mais aucune ne m’a vraiment convaincu. J’ai besoin de plus que ça. J’ai besoin d’un regard clair, objectif, mais aussi compétent.Et dans tout mon entourage, il n’y a qu’un

Chapitre 16Point de vue d’ElenieJe n’avais jamais été aussi mal à l’aise de toute ma vie. Assise à l’arrière de la voiture de Ferdinand, je serrais le dossier contre moi, incapable de regarder autre chose que le paysage nocturne qui défilait à toute vitesse. Mon cœur battait à tout rompre et mes mains étaient moites. Chaque seconde près de lui me semblait une épreuve. Je voulais juste qu’il m’emmène jusqu’à la maison et reparte. Pas un mot, pas un regard, rien. Le silence entre nous était lourd, presque étouffant.Je tentai de me convaincre que ce n’était qu’une course rapide, juste pour déposer ce document. Mais mon esprit refusait de se calmer. Je me revoyais la veille, dans son salon, à me figer quand ses yeux m’avaient transpercée. La mémoire de ses traits parfaits, de son torse musclé et de son parfum envoûtant me faisait frissonner malgré moi. Je détestais cette sensation.Quelques minutes plus tard, la voiture s’arrêta. Je me penchai instinctivement pour sortir, le cœur batt

Chapitre 18 Point de vue d’ElenieLe samedi matin s’annonçait lumineux et paisible. Dès que je me levai, j’eus le réflexe de préparer le petit-déjeuner pour mon père. La cuisine embaumait déjà le café fraîchement moulu, les tartines grillées, le beurre fondant doucement dessus. Je posai avec soin les assiettes sur la table, disposant le jus d’orange et quelques fruits frais pour compléter le repas. Voir mon père savourer ces petites attentions simples me réchauffait le cœur. Même si j’avais parfois l’impression d’être dépassée par ma propre vie, ces moments de complicité familiale me rappelaient ce qui comptait vraiment.À côté de moi, sur le plan de travail, reposait une petite pile de friands que j’avais confectionnés pour Béthanie. Le parfum chaud et sucré qui s’en dégageait me mettait déjà en joie. Aujourd’hui, je voulais lui rendre visite dans son entreprise. Je voulais la surprendre, partager un moment privilégié, et surtout, voir comment elle allait. L’opération de mon père ap

Chapitre 20Point de vue d'Elenie J’étais assise derrière mon bureau, le front appuyé contre la tempe, les dossiers empilés comme des montagnes à escalader. La semaine prochaine, mon père allait se faire opérer. Rien que d’y penser, j’avais ce goût métallique dans la bouche. J’avais passé la nuit à relire la check‑list, à répéter mentalement l’itinéraire de l’hôpital, à vérifier les documents. Je souriais devant lui, je lui disais que tout irait bien, que les médecins savaient ce qu’ils faisaient — je faisais ce que je devais faire : rassurer. Mais dans ma poitrine, c’était une autre musique, une petite tambourine qui n’arrêtait pas. « Et si… ? » revenait comme un refrain. Et si une formalité manquait ? Et si l’anesthésie ne passait pas ? Et si je devais tout assumer après ? Ces images me secouaient la nuit.J’essayais de me concentrer sur les dossiers. J’avais mis de côté la boîte de friands que j’avais préparés pour Béthanie. Leur odeur sucrée, posée près du téléphone, me donnait u