ÉlianeLa conscience revient par vagues, lourdes et nauséeuses. Une douleur sourde bat derrière mes tempes. Une odeur âcre de poussière, d’huile et de renfermé. Le froid du métal me mord les poignets.Je garde les yeux fermés. J’écoute.Le silence n’est pas total. Un lointain bourdonnement de ville. Un claquement de talons, régulier, sur du béton, qui se rapproche puis s’éloigne. Une respiration qui n’est pas la mienne, calme, presque feutrée. Une présence.Je me souviens.La place.La bousculade. La femme « aimable ». La piqûre, soudaine, dans le creux du bras, déguisée en geste de soutien. L’étourdissement foudroyant. Des bras qui m’enserraient. Des voix étouffées. Puis plus rien.Et maintenant, ici.J’entrouvre les paupières, à peine, filtrant la lumière crue d’un néon qui grésille quelque part au-dessus. Un espace industriel, un entrepôt désaffecté. Des cartons éventrés, des machines rouillées sous des bâches. Et elle.Delphine Vane.Elle est adossée à un bureau métallique, les bra
Last Updated : 2025-12-24 Read more