ÉlianeL’aube n’est qu’une blessure pâle à l’horizon, une traînée de lumière malade qui saigne à travers les vitraux du hall d’entrée. Je n’ai pas dormi. Les ombres du plafond voûté ont dansé une sarabande macabre sur mon plafond, épousant les courbes de mes angoisses.Je marche sur la pointe des pieds, comme une voleuse dans ma propre vie. Le parquet froid mord mes pieds nus à travers les chaussettes fines. Le manoir, à cette heure, est un organisme qui respire à peine. Les craquements de la structure ancienne sont ses os qui gémissent. Je cherche du café, un semblant de normalité, un cordon ombilical vers le monde d’avant.La cuisine est une cathédrale de cuivre et de pierre. Immense, froide, d’une propreté chirurgicale. Aucune trace de désordre, de vie. Comme si les repas s’y matérialisaient par magie. Je trouve une cafetière, un moulin, des grains. Mes gestes sont mécaniques, le bruit du broyage, un vacarme sacrilège dans le silence.Le parfum du café commence à emplir l’air, une
Dernière mise à jour : 2025-11-08 Read More