Tous les chapitres de : Chapitre 11 - Chapitre 20

William’s POVÇa fait un moment depuis l’accident, mais je n’arrive pas à chasser cette journée de ma tête. L’accident de voiture n’était pas grave, Shirley avait tout géré—réparations, paiements—et semblait agir comme si de rien n’était. Pendant un instant, j’avais cru qu’on allait retourner à nos vies séparées, comme si rien ne s’était passé. Moi, plongé dans mon travail, elle… eh bien, elle continuerait sa vie comme avant.Mais elle est impossible à oublier. Je vois toujours son visage, ses yeux qui brillaient de détermination lors de notre débat ce jour-là. C’était censé être un simple échange professionnel, un challenge sain… et pourtant, je me suis surpris à être plus attiré par elle que je ne l’aurais cru. Il y avait quelque chose en elle. J’ai toujours admiré son intelligence, sa confiance. À l’université, nous étions si semblables, mais toujours opposés dans nos discussions, nos différences tranchantes. Mais je n’avais jamais admis à moi-même combien je rêvais qu’on se retrou

POV de ShirleyJ’attendais ce moment. La vérité. La dure et froide vérité sur tout ce qui se passait derrière mon dos. Quand le rapport du détective privé est enfin arrivé, j’ai ouvert l’enveloppe avec des mains tremblantes, incapable de prévoir le poids de ce que j’étais sur le point de découvrir. L’encre sur le papier pesait sur ma poitrine comme du plomb.Ce que j’ai vu dans ces documents m’a fait tomber le cœur dans l’estomac. Mon mari, Steven, dépensait de l’argent sans compter — de l’argent de notre compte commun — pour des choses qui n’avaient absolument rien à voir avec moi ou notre famille. Le compte censé être partagé entre nous, pour nos factures, pour l’avenir de notre fille, avait été vidé. Pas pour des vacances ou des sorties familiales. Non. Il l’avait utilisé pour acheter des biens immobiliers pour une autre femme, pour acheter des bijoux — des cadeaux extravagants, coûteux, qui n’étaient jamais pour moi.Je n’arrivais pas à m’arrêter de lire. Mes yeux parcouraient les

POV de ShirleyLe restaurant était intime, la douce lueur des bougies sur la table projetant des ombres sur nos visages. Le murmure des conversations autour de nous ne comblait en rien le vide entre Steven et moi. Nous parlions peu. Les quelques mots échangés étaient polis, presque robotiques — des banalités superficielles. Steven se concentrait sur son assiette, levant parfois les yeux, mais ne croisant jamais vraiment mon regard.L’air était lourd, épais et suffocant. J’essayais de me distraire avec le menu, mais les mots se mélangeaient dans mon esprit. Ce dîner était censé être une célébration, un moment pour se reconnecter. Au lieu de cela, c’était une performance.Quand l’addition est arrivée, Steven a immédiatement tendu sa carte de crédit. Il n’a pas hésité, mais lorsque le serveur l’a passée, il y a eu une longue pause avant que le serveur ne parle.— Je suis désolé, monsieur, dit le serveur, poli mais ferme. Il semble que votre carte ait dépassé la limite de crédit. Elle a é

POV de StevenDernièrement, Emma commençait à devenir… plus confiante. J’avais toujours su qu’elle n’était pas la plus brillante, mais je ne pouvais nier qu’elle avait un don pour me divertir. Au début, c’était juste une question de chimie, de connexion physique que nous savions tous les deux existante. Emma comprenait exactement ce dont j’avais besoin — quelque chose que Shirley ne pouvait jamais me donner. Avec elle, tout était calme, prévisible. C’était une bonne épouse, oui, mais elle n’était pas excitante. Elle ne savait pas comment maintenir l’intérêt, rendre les choses… intéressantes.Ça n’avait pas d’importance. Je ne cherchais pas l’aventure à la maison, après tout. Shirley avait sa place, et Emma avait la sienne.Quand je suis revenu de mon voyage d’affaires, je ne m’attendais pas à ce que Shirley vienne me chercher à l’aéroport. D’habitude, elle restait à la maison, préparait le dîner, s’occupait de la maison, comme une bonne épouse. C’était son domaine de prédilection. Alo

POV de StevenJe pensais que l’appel reçu ce matin serait la confirmation que j’attendais depuis des semaines — l’investisseur me donnant enfin le feu vert. Mais quand je décrochai, au lieu des félicitations espérées, j’entendis ces mots froids et décourageants : mon plus gros investisseur se retirait.Peu importe combien j’essayai de raisonner, de les convaincre, la ligne resta silencieuse, à l’exception de leur dernière phrase, ferme et sans appel :— Nous avons pris notre décision. Les fonds seront retirés. Aucune discussion supplémentaire.Je sentis mon sang bouillir alors que je posais le téléphone.Ma tête tournait de frustration. Comment cela pouvait-il arriver ? Tout allait parfaitement jusqu’à présent. Les profits de l’entreprise montaient en flèche, et l’investissement de cet investisseur devait être la dernière pièce pour assurer notre avenir. Après ce tour de financement, nous étions sur le point d’entrer en bourse. Je pouvais presque goûter les milliards qui allaient bien