Chapitre 4 : La cellule
La porte de la cellule claqua derrière elle avec un bruit sourd et métallique. Le garde verrouilla la lourde serrure d'un geste brutal sans même lui adresser un regard, puis s’éloigna dans le couloir, ses bottes martelant les pierres froides.
Elisara resta immobile un moment, les bras ballants, la tête baissée. La cellule était minuscule, à peine assez grande pour contenir une paillasse miteuse et un seau crasseux dans un coin. L'odeur d'humidité lui donnait la nausée.
Elle serra ses bras autour de son corps, tremblante — de colère, de peur, et de froid.
"Tea ? » appela-t-elle dans son esprit, d’une voix intérieure presque brisée.
Un instant de silence. Puis une présence familière, douce mais forte, s’éveilla dans les recoins de son âme.
" Je suis là, ma belle." La voix de Tea résonna dans sa conscience, chaude, réconfortante. "Je suis toujours là."
Les larmes montèrent aux yeux d’Elisara. Elle s’assit à même le sol glacé, ramenant ses genoux contre elle.
"Que vais-je faire ? "pensa-t-elle, la gorge serrée.
" Ils m'ont tout pris. Il... il va détruire notre meute..."
" Pas tant que tu respireras encore" , murmura Tea avec une force tranquille. "Nous devons fuir, Elisara. Avant qu’il ne soit trop tard."
Elle hocha la tête faiblement, même si personne ne pouvait la voir.
"Mais comment ?" répondit-elle en pensée, désespérée.
"La cellule est verrouillée... Les couloirs sont gardés... Et je suis seule..."
Un grondement sourd vibra à travers leur lien.
"Tu n'es jamais seule", dit Tea. "Je suis toi. Nous sommes deux cœurs dans un même corps."
Elisara ferma les yeux, essayant d'apaiser les battements désordonnés de son cœur.
"Draven est rusé", souffla-t-elle intérieurement.
"Il a tout prévu. Il sait que je suis un danger pour lui..."
"Justement", coupa Tea d'une voix vibrante.
Il sous-estime ta force. Il croit que tu es faible. Fragile. Ce sera ton arme.
Elisara sentit une étincelle d’espoir, petite mais tenace, s’allumer dans son ventre.
Que proposes-tu ? demanda-t-elle en inspirant profondément.
Tea sembla réfléchir quelques secondes, le lien entre elles vibrant doucement.
Il nous faut une diversion. Quelque chose qui détournera l'attention des gardes. Ensuite, il faudra trouver une faiblesse dans la cellule. Une pierre disjointe, une serrure mal entretenue... Tu dois chercher. Observer. Te concentrer.
Elisara acquiesça intérieurement.
De l'autre côté....
Les lourdes portes du domaine de la Lune Blanche grinçaient sous la brise du soir quand Riven pénétra dans la cour.
Son manteau sombre claquait contre ses bottes, et son regard acéré, couleur d’orage, balayait les lieux.
Il avait connu cet endroit vibrant de vie, de respect, sous l’autorité sage de Kaelen. Aujourd'hui, une atmosphère pesante, presque étouffante, s'accrochait aux pierres grises comme une malédiction.
Riven franchit les marches menant aux quartiers privés d'Elisara sans perdre de temps.
Deux gardes l'arrêtèrent à l'entrée.
— Qui va là ? lança l’un d’une voix sèche.
Riven releva le menton, imposant.
Sa carrure de guerrier, ses yeux durs et sa réputation n’étaient plus à prouver.
— Riven de la Meute d’Argent. Je suis venu présenter mes condoléances à Elisara, dit-il d'une voix grave, contenue, mais tranchante comme la lame d'un poignard.
Les deux gardes échangèrent un regard, mal à l'aise.
— Elle n’est pas ici, répondit finalement l'un d'eux, évitant son regard.
Les sourcils de Riven se froncèrent légèrement. Un mauvais pressentiment lui tordit l'estomac.
— Pas ici ? répéta-t-il, son ton baissant d'un cran, devenant plus froid. Où est-elle ?
Le silence s'éternisa, gênant.
Un troisième homme, plus jeune, s'approcha en se grattant l'arrière de la tête, nerveux.
— Depuis la mort de l'ancien Alpha… c’est… Draven qui a pris la tête de la meute, murmura-t-il.
Le cœur de Riven se raidit.
Draven ? Ce nom sonnait comme du poison à ses oreilles.
Il inspira lentement, maîtrisant la rage qui montait en lui.
— Je vois, dit-il, la mâchoire serrée.
Il s’approcha d’un pas du jeune garde, réduisant la distance entre eux, imposant toute sa présence.
— Et Elisara ? demanda-t-il d’une voix basse, dangereusement calme. Où est-elle ?
Le jeune garde blêmit légèrement sous l'intensité de son regard.
— Euh… dans une cellule, je crois... bégaya-t-il.
— Une cellule ? gronda Riven, sa voix vibrant de colère contenue. Pourquoi ?!
Le garde haussa les épaules, hésitant.
— Je ne sais pas vraiment, bredouilla-t-il. Des histoires… des tensions avec le nouvel Alpha…
Riven plissa les yeux.
Il glissa la main dans la poche intérieure de sa veste et en sortit une liasse de billets bien pliée. Sans un mot, il tendit l'argent au garde, qui le regarda avec convoitise.
Le garçon jeta un regard rapide autour de lui avant de saisir les billets, qu’il dissimula maladroitement sous sa tunique.
Son visage se détendit aussitôt, affichant un sourire un peu trop large.
— À ce qu'on dit, souffla-t-il dans un murmure complice, il y aurait eu une dispute entre Elisara et le nouveau Alpha. Peut-être qu'elle a refusé de se soumettre. Ou autre chose... Bref, ça a dégénéré.
Riven crispa les poings, son sang bouillant dans ses veines.
Elle s'est battue seule contre ce serpent... et ils l'ont jetée dans une cage comme une criminelle.
Il inspira profondément pour se contenir, ses doigts tremblant d'une rage sourde.
— Je vois, dit-il d'une voix basse, rauque.
Il fit un pas en arrière, récupérant un semblant de calme, même si à l’intérieur, une tempête faisait rage.
— Je vais aller lui rendre visite, ajouta-t-il en lançant un regard perçant au garde.
Le garçon opina précipitamment.
— Oui, oui ! Bien sûr. Troisième couloir, à gauche après la salle d'armes.
Riven hocha la tête sans un mot de plus.
Il tourna les talons, sa silhouette disparaissant dans l'ombre du couloir.
À chaque pas, sa colère se forgeait en une résolution glaciale : Il allait la retrouver. Et peut être, juste peut-être pouvoir la libérer de sa cellule.
Et si Draven croyait qu’il pouvait s’approprier Elisara et la meute de la Lune Blanche sans payer le prix... Il se trompait lourdement.
Chapitre 66 : La Purge des CendresLa nuit était tombée depuis longtemps, mais Riven refusait de repartir tant que Driven ne serait pas réduit à néant.Ils avaient transporté le corps dans une clairière reculée, loin des regards, là où la magie ancestrale des anciens loups rendait les flammes plus puissantes, plus définitives. Une pierre noire, brisée en son sommet, se dressait au centre du lieu — autel de purification pour les créatures impures.Riven, torse nu, les bras couverts du sang de la bataille, plaça le corps de Driven sur le tas de bois sacré. Il n'avait plus une once de pitié dans les yeux.— Tu as brisé des familles. Tu as volé des vies. Tu as voulu prendre ce qui ne t’appartenait pas. Et tu as tué mon père…Il recula, et fit un geste lent. Le feu jaillit de ses paumes. Ce n’était pas un feu ordinaire. C’était la flamme lunaire, celle transmise de génération en génération aux chefs de meute. Une flamme bleue et blanche, dévorante, irréversible.Le bois s’embrasa en silenc
Chapitre 65 : Le Refuge des Cœurs BrisésLe fracas des armes s'était tu, emportant avec lui les cris de guerre et les hurlements sauvages. Le champ de bataille, désormais silencieux, baignait dans une brume de poussière et de sang. Des corps gisaient au sol, vaincus, figés à jamais dans la violence de leur dernier souffle.Riven, agenouillé près du corps inerte de son père, la tête baissée, les bras ballants, ne bougeait plus. Son cœur, meurtri, cognait douloureusement contre sa poitrine. La silhouette imposante de l’homme qui l’avait élevé, guidé, aimé… n’était plus qu’un souvenir en train de se refroidir.— Papa…Une petite voix brisa le silence, tremblante et pressée.— Papa !William courait, les joues encore mouillées de larmes, ses petits bras écartés comme pour se propulser plus vite. Il se jeta contre Riven, qui n’eut que le réflexe de le rattraper malgré ses blessures. Son fils. Son fils vivant. Entier. Dans ses bras.Il le serra avec une force tremblante, l’étreinte d’un hom
Chapitre 64 : Le Sang de la Meute /L’Éveil de la Louve L’odeur de métal, d’humidité et de poussière stagnait dans l’air alors que Riven franchissait les derniers mètres qui le séparaient de Driven. Ses bottes claquaient sur le sol de béton brut, chaque pas résonnant comme un compte à rebours macabre. Il faisait sombre, mais il pouvait sentir sa présence… pesante, vicieuse. Il n’eut pas besoin de le chercher : Driven sortit de l’ombre, un sourire malsain aux lèvres, le visage déformé par les cicatrices et la haine.— T’as osé venir, lança Driven, ses yeux sombres brillants de satisfaction. Mais t’es pas seul, n’est-ce pas, frère Alpha ?Riven ne répondit pas. Il s’avança, tendu, les poings serrés, prêt à n’importe quoi.— Je t’ai dit de venir seul. Tu n’écoutes toujours pas. C’est pour ça que tu perds toujours tout, Riven, cracha Driven avec un calme cruel. Mais j’ai prévu. J’ai toujours un plan.Il claqua des doigts. Une lumière blafarde illumina la salle. Derrière une grille de fer
Chapitre 63 : Ramenez mon fils Riven referma brutalement son téléphone, les poings serrés, le visage fermé par une rage froide. L’air autour de lui vibrait de sa puissance d’Alpha, prête à déborder. Il se tourna vers son père, qui avait entendu assez pour comprendre la gravité de la situation.— Je dois y aller. Maintenant. Seul. Driven ne veut voir que moi.— Il est fou, Riven ! gronda son père. Tu ne peux pas y aller seul. C’est suicidaire.— Si je n’y vais pas seul, il les tuera tous les deux. Tu veux vraiment qu’on parie la vie de mon fils et de ma femme sur ça ?L’Alpha aîné s’approcha, le regard brûlant de détermination.— Alors on fait autrement. Tu iras à sa rencontre, comme il veut. Mais tu ne seras pas seul. Je serai là. Et on prendra un autre guerrier d’élite. Il ne nous verra pas. Il n’en saura rien. Mais si les choses tournent mal, on interviendra.Riven serra la mâchoire, le regard rivé au sol. Il savait que son père avait raison. Il hocha lentement la tête.— D’accord.
Chapitre 62 : Un jeu perfideUne lumière crue filtre à travers un hublot minuscule, projetant des ombres froides sur les murs en béton. Une odeur d’humidité mêlée à celle du métal flotte dans l’air.Élisara ouvrit lentement les yeux. Sa tête lui faisait mal, comme si elle avait été frappée ou droguée. En tentant de bouger, elle se rendit compte que ses poignets et ses chevilles étaient solidement attachés à une chaise métallique. Le froid du métal contre sa peau la fit frissonner.Elle leva les yeux, paniquée, scrutant l’endroit : un sous-sol, sans fenêtre, avec des chaînes aux murs. Un entrepôt réaménagé ? Une cave ? Elle ne savait pas exactement.Tout ce dont elle se souvenait, c’était ces bras musclés et puissants qui l’avaient ceinturée par derrière… puis l’odeur chimique d’un tissu contre son nez. Ensuite, le noir total.— Driven !, cria-t-elle soudain, la voix déchirante. Je sais que c’est toi ! Espèce de lâche ! Montre-toi !Elle se débattit de toutes ses forces, faisant grince
Chapitre 61 : DOUBLE ENLÈVEMENTRiven raccrocha, le visage figé, les traits tendus comme de la pierre. Il resta debout, immobile, le regard perdu dans le vide.Élisara, assise sur le bord du lit en train de se coiffer, le fixa longuement.— Riven… Qu’est-ce qu’il se passe ? demanda-t-elle doucement.— Rien, répondit-il trop vite. C’est juste… un appel de Paris. Un détail.Mais Élisara n’était pas dupe. Elle se leva, s’approcha de lui et posa sa main sur son torse.— Tu trembles… Tes yeux ont changé. Ton énergie a changé. Dis-moi ce qui se passe.Un long silence les enveloppa. Puis, Riven baissa les yeux, soupira profondément… et céda.— Il n’y a plus de raison de te le cacher, dit-il d’un ton rauque. Ils ont pris mon fils. Driven a pris mon fils.Élisara recula d’un pas, choquée.— Ton… fils ?— Oui, murmura-t-il. Il s’appelle William. Il vit à Paris. J’ai appris son existence la semaine dernière, quand ma mère me l’a avoué. C’est pour ça que je suis allé là-bas. Pour le voir.— Tu m’