Chapitre 3 : La décente en enfer.
Mais elle était seule. Seule contre tous. Merrick s'éclaircit la gorge, appelant à l'ordre.
— Nous allons procéder à un vote, déclara-t-il solennellement.
Que ceux qui souhaitent confier provisoirement le rôle d’Alpha à Draven lèvent la main.
Un, deux, trois bras se levèrent.
Puis cinq.
Puis dix.
Elisara observa, impuissante, le flot des mains levées. Des visages familiers. Des amis de son père. Des alliés, qu’elle croyait fidèles.
Son cœur se brisa un peu plus à chaque main dressée.
À la fin, il ne resta qu'une poignée de bras baissés.
Insuffisants.
Draven sourit, triomphant, et s'inclina légèrement.
— Je vous remercie pour votre confiance.
Merrick, le visage grave, hocha lentement la tête.
— La décision est prise. Draven sera notre Alpha par intérim, jusqu'à ce qu’Elisara prenne un compagnon.
Le ton était sans appel.
Elisara se leva d’un bond, la colère la brûlant de l’intérieur.
— Vous êtes en train de livrer la meute à l’enfer ! lança-t-elle, sa voix tremblante de rage. Vous ne savez pas ce que vous faites !
Un silence de mort suivit son éclat.
Draven la regarda, un éclat amusé dans les yeux.
— Peut-être, chuchota-t-il assez fort pour qu’elle seule l’entende, mais cet enfer sera désormais notre foyer... ma douce Elisara.
Elle serra les poings, sentant la colère et la terreur s’entremêler dans ses veines.
— Je sais ce que tu as fait, lâcha-t-elle d'une voix dure, tendue comme une corde prête à se rompre.
Draven arqua un sourcil, feignant l’étonnement.
— Oh ? Accuser un Alpha sans preuve est dangereux, ma douce Elisara, susurra-t-il avec une douceur moqueuse.
Elle fit un pas en avant, bravement, même si ses jambes tremblaient sous elle.
— Je t'ai vu, cracha-t-elle, la voix vibrante de haine.
Je t'ai vu planter ta lame dans le ventre de mon père !
Ses mots claquèrent dans l'air comme un fouet.
Un silence pesant s'abattit entre eux. Draven la fixa, son regard noir se durcissant l’espace d’un battement de cœur. Puis, lentement, il sourit.
— Des paroles sans témoins, murmura-t-il. Ce n'est pas suffisant. Personne ne te croira. Et puis... soupira-t-il en s'approchant encore, je n'ai qu'une seule mission désormais : conquérir ton cœur, Elisara. Nous ferons un magnifique couple, toi et moi.
Elisara sentit l'envie de vomir lui nouer la gorge.
Elle serra les dents si fort qu’elle en eut mal à la mâchoire.
— Tu peux toujours rêver, gronda-t-elle d'une voix glaciale.
Le regard de Draven s'assombrit brièvement, mais son sourire ne faiblit pas. Il tendit une main vers son visage, ses doigts approchant lentement de sa joue, comme pour effleurer sa peau.
Elisara recula d'un pas sec, le feu dans les yeux.
— Pas touche ! Crache-la-t-elle. Retire tes sales pattes de moi !
Mais Draven ignora son ordre. Ses doigts se tendirent encore, insistant, frôlant presque sa joue.
— Allons, dit-il d'une voix basse et doucereuse.
Tu es une fille adorable. Pourquoi être si... malpolie ?
La rage explosa en elle. D'un geste vif, instinctif, Elisara leva la main et gifla Draven de toutes ses forces.
Le claquement résonna dans la salle comme un coup de tonnerre.
Draven recula d'un pas sous l'impact, la tête tournée par la violence du geste. Pendant un instant, le silence fut total.
Quand il se redressa, son visage n'était plus que rage contenue. Sa mâchoire était crispée, ses yeux flamboyaient de haine.
Il avança vers elle d’un pas lourd, menaçant.
— Je suis l'Alpha, gronda-t-il d'une voix grave, grondante.
Tout pouvoir m'a été conféré. Ne l'oublie jamais, Elisara.
Il se détourna brusquement et claqua des doigts. Un garde en armure, un colosse brutal, surgit de l’ombre.
— Enfermez-la, ordonna Draven d'une voix glacée. Jusqu'à nouvel ordre.
Elisara écarquilla les yeux, le souffle coupé.
— Sale petite garce, ajouta-t-il entre ses dents serrées, sans même la regarder.
Le garde s'avança brutalement vers elle, ses grandes mains la saisissant au bras.
— Lâchez-moi ! hurla-t-elle en se débattant furieusement.
Elle frappa, griffa, donna des coups de pied, son instinct de survie prenant le dessus.
Mais le soldat, plus fort, la maintenait sans difficulté, la tirant sans ménagement vers la sortie.
Ses cheveux se défirent, tombant en mèches folles autour de son visage marqué par la peur et la colère.
Son cœur battait à tout rompre.
Elle lança un dernier regard haineux à Draven, qui la suivait du regard, les bras croisés sur sa poitrine, le visage marqué par un mépris absolu.
Il allait tout détruire. Il allait souiller la mémoire de son père. Et elle était seule. Seule et enfermée.
Alors qu'on l'emportait dans les couloirs sombres, Elisara jura intérieurement que jamais elle ne lui donnerait ce qu'il voulait.
Jamais.
Même s’il lui fallait mourir pour le prouver.
Chapitre 58 : Vengeance L’ambiance dans le repaire de Driven était glaciale, épaisse de silence et de rancune. Assis dans un vieux fauteuil, un bol de soupe à moitié entamé entre les mains, Driven gardait les yeux fixés sur le feu mourant de la cheminée. Son torse nu laissait apparaître des cicatrices récentes, souvenirs de sa dernière confrontation avec Riven.Il porta lentement la cuillère à ses lèvres, grimaçant à chaque mouvement — son corps, bien que guéri, portait encore les marques du chaos.La porte s’ouvrit doucement dans un grincement. Un homme mince, vêtu sobrement, entra sans bruit. L’espion.Driven tourna lentement la tête vers lui, posant le bol sur une table basse. Son regard était tranchant comme une lame.— Tu es enfin là… murmura-t-il. Des nouvelles de notre cher Alpha ?L’espion hocha la tête, gardant la voix basse, presque confidentielle :— Oui. Riven et Elisara se sont mariés. Il est désormais officiellement Alpha King de la meute de la Lune Blanche… et aussi l
Chapitre 57 : Chambre nuptiale La chambre était plongée dans une lumière tamisée. Des bougies allumées parsemaient la pièce, diffusant un doux parfum de musc et de fleurs sauvages. Sur le lit, un drap blanc brodé aux symboles de la meute. L’atmosphère était chaude, intime, presque sacrée.Élisara entra la première, pieds nus, dans une robe fluide qui épousait sa silhouette. Ses cheveux étaient encore tressés de petites perles de lune, et son regard brillait d’un mélange de timidité et de désir.Riven la rejoignit peu après, refermant doucement la porte derrière lui. Il portait une simple chemise entrouverte, révélant la ligne de ses muscles et les cicatrices de ses batailles. Mais ce soir, il n’était ni alpha, ni guerrier. Il était simplement son homme.Un moment de silence s’installa entre eux, presque solennel. Leurs regards se croisèrent. Aucun mot ne fut échangé tout de suite. Riven s’approcha lentement d’elle, caressant du bout des doigts une mèche de ses cheveux.— Tu es magnif
Chapitre 56 : la cérémonie Du mariage Le silence régnait dans la pièce, seulement troublé par le froissement de la robe blanche qu’Élisara effleurait du bout des doigts. Elle se tenait devant le grand miroir ovale en bois clair, ses yeux posés sur son reflet. Son visage était lumineux, encadré par ses boucles brunes tombant en cascade sur ses épaules dénudées. La robe, fluide et élégante, mettait en valeur sa silhouette tout en douceur. Une couronne de fleurs sauvages ornait sa tête, symbolisant la terre, la nature, la meute.Elle caressa son ventre, puis sourit légèrement.— C’est fou, souffla-t-elle doucement. La deuxième fois que je me marie en moins d’un mois…La voix familière et calme de sa louve intérieure, Tea, s’éleva dans son esprit, chaleureuse et sereine.— Oui, mais cette fois… tu épouses l’homme que tu aimes. Ton véritable lien.Élisara baissa les yeux, les paupières frémissantes.— C’est vrai. Riven. Je n’aurais jamais cru que ça finirait comme ça. Lui et moi, unis… da
Chapitre 55 : Épouse Moi Les feuilles de l’arbre sacré frémissaient dans le silence, comme si elles chantaient une bénédiction ancienne. Tout autour, la forêt retenait son souffle.Riven attendait déjà là, debout, vêtu d’une chemise sombre entrouverte sur le torse, les pieds nus dans l’herbe fraîche. L’anneau dans sa poche semblait brûler contre sa peau, lourd de sens, brûlant d’émotion.Il entendit ses pas avant de la voir.Elisara apparut entre les troncs, vêtue d’une robe fluide couleur ivoire, les cheveux détachés, libres. Elle s’arrêta en le voyant, intriguée par la lueur dans ses yeux.— Tu voulais me parler ? murmura-t-elle.Il hocha lentement la tête, un sourire tendre aux lèvres. Il s’approcha d’elle, prit doucement sa main, puis la guida sous l’arbre.— Tu te souviens de cet endroit ? demanda-t-il, sa voix basse, vibrante.— Bien sûr… C’est ici que tu m’as embrassée la première fois, dit-elle en souriant, les joues rougissant légèrement.Il s’agenouilla alors. Lentement. D
Chapitre 54 : La mainLe portail gronda doucement en s’ouvrant. Les pneus du véhicule crissèrent sur le gravier. Riven coupa le moteur, mais ne bougea pas immédiatement. Il resta assis là, les mains crispées sur le volant, le cœur alourdi de souvenirs et de doutes. Puis, il sortit, une petite valise à la main, et inspira profondément l’air familier.Les lumières de la maison étaient encore allumées. En entrant, une odeur douce d’herbes chaudes et de miel lui chatouilla les narines. Dans le salon, Elisara était installée en tailleur sur le canapé, un plaid autour des épaules, les yeux rivés vers la porte.Quand elle le vit, elle bondit aussitôt sur ses pieds, les yeux brillants de soulagement.— Riven !Elle accourut vers lui, le serra contre elle avec force.— Tu m’as tellement manqué, murmura-t-elle, le nez enfoui contre son torse.— Toi aussi, dit-il en posant une main sur sa nuque, inspirant son odeur comme une bouffée d’oxygène.Elle se recula un peu, l’observant avec attention.—
Chapitre 53 : ParisLa voiture noire s’arrêta devant une maison élégante, discrète et bien gardée. Une barrière en fer forgé protégeait la bâtisse, dissimulée derrière une haie parfaitement taillée. Riven descendit en premier, vêtu sobrement, mais son allure imposante trahissait sa nature dominante. À ses côtés, sa mère sortit à son tour, les traits tirés, les mains nerveusement croisées devant elle.— C’est ici, murmura-t-elle. Anna et lui vivent là depuis plusieurs années. Il n’a jamais manqué de rien.Riven resta silencieux. Son cœur battait à une vitesse qu’aucune course de loup n’avait jamais provoquée. Il allait voir son fils. Son sang. Sa chair.Ils passèrent le portail, précédés par un majordome que la mère de Riven avait contacté à l’avance. La porte s’ouvrit sur une femme belle, mais fatiguée. Anna. Ses yeux s'écarquillèrent en voyant Riven. Un souffle lui échappa.— Riven…— Anna.Un silence lourd s’installa, plein d’anciens souvenirs, d’inachevés, de douleurs étouffées.—