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Chapitre 5 – L’aube derrière les rideaux

ผู้เขียน: Eternel
last update ปรับปรุงล่าสุด: 2025-06-30 00:42:12

Mila

6h58 – Hôtel de transit Tokyo

La lumière du matin est grise et lourde.

Comme moi.

Je n’ai pas fermé l’œil.

Le vol s’est terminé dans un silence épais. Professionnel. Irréprochable.

Nolan n’a pas croisé mon regard une seule fois.

Mais je l’ai senti.

Je l’ai senti derrière moi pendant le débarquement.

Je l’ai senti quand il a effleuré mon épaule dans le couloir de sortie.

Je l’ai senti surtout… quand il m’a ignorée volontairement dans la navette.

Et maintenant, je suis là.

Dans cette chambre impersonnelle, étage 12, odeur de désinfectant et de fatigue collée à la peau.

Je me suis effondrée sur le lit sans enlever mes talons.

J’ai les jambes encore tendues.

Le ventre noué.

Le sexe douloureux de ce qu’il n’a pas terminé.

Il m’a laissée là-haut.

Incomplète.

Explosive.

Et je le hais pour ça.

Mais je le veux encore plus.

Je ferme les yeux.

Je revois son visage dans la lumière du cockpit.

Sa mâchoire tendue.

Son regard au bord de la rupture.

Il avait craqué.

Pour un instant.

Pour un battement.

Puis il s’est refermé.

Comme une porte blindée.

Mais moi, je suis restée ouverte.

Je suis toujours ouverte.

Je me lève. Je retire lentement mon uniforme. Le tissu tombe sur la moquette comme une peau trop lourde. Je prends une douche brûlante. Elle ne me lave de rien.

Je m’habille à nouveau. Sobrement.

Un jean. Une chemise ample. Rien qui appelle.

Et pourtant.

Chaque pas que je fais dans le couloir de l’hôtel résonne comme une invitation.

Je sais que ses quartiers sont à l’étage au-dessus.

Je ne suis pas censée y aller.

Je ne suis même pas censée y penser.

Mais je passe devant l’ascenseur. Je m’arrête.

Un battement. Deux.

Je presse le bouton.

Étage 13.

Le couloir est désert. Les lumières sont douces, filtrées.

Je marche lentement.

J’ai l’impression d’être nue.

Devant la porte 1322, je m’arrête.

Je tends la main.

Je frappe. Deux coups.

Silence.

Puis… un bruit. Lenteur. Verrou.

Et la porte s’ouvre.

Il est là.

Nolan.

Torse nu.

Pantalon noir. Pieds nus.

Ses cheveux sont encore humides.

Ses yeux me scannent sans un mot.

Il ne dit rien.

Moi non plus.

J’entre. Il referme derrière moi.

On reste à distance.

Quelques mètres.

Un gouffre.

— Pourquoi t’es là, Mila ? demande-t-il enfin, sa voix rauque, abîmée.

Je le regarde. Je respire. Je me tiens droite.

— Parce que tu m’as laissée à moitié nue. À moitié folle. À moitié tienne.

Il ferme les yeux. Juste une seconde.

Puis il fait un pas. Lentement. Comme s’il marchait sur une faille.

— Tu crois que je ne te sens pas ? Que je ne te veux pas ?

Tu crois que j’ai pas passé le vol entier à me retenir de te ramener ici ?

Je m’avance à mon tour. Nos souffles se croisent.

— Alors fais-le.

Silence.

— Termine ce que t’as commencé.

Il me fixe.

— Non. Pas comme ça.

Je fronce les sourcils.

Il tend la main. Elle tremble légèrement.

— Je vais te le faire lentement, Mila.

Je vais te défaire couche après couche.

Pas pour te baiser. Pour te posséder.

Je frémis.

Il approche encore. Son doigt effleure ma joue.

— Tu veux ça ? Tu veux que je te prenne jusqu’à ce que tu ne sois plus qu’à moi ?

Je hoche la tête.

Une fois. Deux.

Il pose son front contre le mien.

— Alors enlève ta chemise.

Je m’exécute.

Doucement.

Ses mains s’emparent de mes poignets. Il les embrasse. Il les explore.

Et je comprends.

Ce n’est pas un jeu.

Pas une distraction.

C’est une chute.

À deux.

Mila

7h21 – Chambre 1322 – Hôtel de Tokyo

Ses doigts sont autour de mes poignets.

Ils sont fermes. Ancrés.

Mais il ne me retient pas.

Il m’invite.

Et moi… je ne recule pas.

Je me tiens face à lui, poitrine levée, respiration hachée, comme prête à l’impact.

Il ne m’a pas encore touchée vraiment. Pas avec la totalité de ce qu’il est.

Et pourtant je me sens déjà possédée.

C’est dans la façon dont il me regarde. Dont il m’écoute respirer.

Dont il attend.

Alors je lui donne la clé.

Un à un, je défais les boutons de ma chemise.

Lentement.

Jusqu’à ce qu’elle glisse de mes épaules et tombe sur le parquet dans un froissement doux.

Mon soutien-gorge suit. Sans qu’il le demande.

Mes seins se dévoilent, dressés par l’attente, le manque, l’envie contenue.

Il ne dit rien.

Mais son regard, lui, gémit.

Ses mains remontent.

Ses paumes glissent sur ma peau comme si elles avaient été faites pour moi.

Ma nuque, mes épaules, mes clavicules…

Chaque caresse est lente. Chargée. C’est une reconnaissance autant qu’une conquête.

Son front reste posé contre le mien.

Je ferme les yeux.

Et je frémis quand ses lèvres viennent enfin chercher ma peau.

Un premier baiser, sous ma mâchoire. Puis un autre, plus bas, entre mes seins.

Il prend son temps. Il descend, me contourne, me frôle de ses lèvres, de son souffle, de la pulpe de ses doigts.

Il me fait fondre à petit feu.

— Tu es en train de me tuer, Mila.

Sa voix. Mon prénom.

Je suis à deux doigts de pleurer. D’abandon.

Mais je me redresse. Je me colle contre lui. Mon torse nu contre son torse brûlant.

Et je le force à m’embrasser.

Et là… c’est une tempête.

Nos bouches s’unissent avec la rage d’un manque trop longtemps retenu.

Il m’aspire. Il me vole.

Sa langue rencontre la mienne, exigeante, profonde.

Ses mains m’enserrent. Il me soulève.

Mes jambes l’enlacent.

Il me porte jusqu’au lit.

Le matelas nous accueille dans un choc feutré. Il m’allonge avec une lenteur déchirante, comme s’il déposait une arme dangereuse.

Puis il se redresse.

Il me regarde.

Comme on regarde quelque chose qu’on n’a pas le droit de posséder.

Mais qu’on va prendre quand même.

Il défait mon jean. Doucement. Mais sans pause.

Il me regarde tout le long.

Jusqu’à ce que je ne sois plus qu’une peau nue offerte au chaos.

Il s’agenouille.

Entre mes jambes.

Et là, je perds toute force.

Il caresse l’intérieur de mes cuisses avec une tendresse presque douloureuse.

Puis il écarte lentement mes jambes.

Ma culotte glisse le long de mes hanches, de mes genoux, de mes chevilles.

Je suis nue.

Entièrement.

Et c’est la première fois de ma vie que je me sens vraiment vue.

— Ne bouge pas.

Sa voix me traverse.

Il se penche.

Et sa bouche vient se poser contre moi.

Là où je suis la plus ouverte. La plus vulnérable.

Et tout explose.

Sa langue explore. Doucement. Puis plus profondément.

Ses lèvres aspirent. Ses doigts m’écartent avec une précision presque cruelle.

Il me mange. Littéralement.

Et je n’ai plus de mots.

Ma tête roule sur l’oreiller. Mon dos se cambre. Mes cuisses tremblent.

Je gémis. Fort.

Il me tient en place.

Il me déguste comme si j’étais le seul repas qu’il aurait jamais.

— Tu es parfaite comme ça, souffle-t-il, haletant.

Ouverte. Tremblante. À moi.

J’atteins un premier sommet.

Et je n’en reviens pas.

Il ne s’arrête que lorsque je le supplie de venir.

De me prendre.

Il se redresse. Il retire tout.

Son pantalon. Son boxer.

Il est magnifique. Solide. Présent. Irréel.

Je ne peux pas détacher mes yeux.

Il s’approche.

Et ses mains s’ancrent dans mes hanches.

— Regarde-moi, Mila.

Je veux que tu me voies… quand je te prends.

Et il me pénètre.

D’un seul mouvement.

Lent. Lent. Lent.

Mais profond.

Je pousse un cri.

Il m’arrache un gémissement que je ne savais pas pouvoir faire.

Il est là. En moi. Entier.

Et il ne bouge pas.

— Respire, murmure-t-il.

Je le regarde.

Et je me noie.

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