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Chapitre 6 – Ce qu’on ne dit pas au matin

작가: Eternel
last update 최신 업데이트: 2025-07-09 18:14:00

Mila

Il commence à bouger.

Doucement. Puis plus fort.

Ses hanches claquent contre les miennes.

Mes ongles griffent son dos.

Mes jambes le serrent.

Je veux qu’il entre plus encore.

Plus fort.

Plus loin.

Il grogne. Il jure.

Il gémit mon prénom. Encore. Encore. Encore.

Il me retourne. Il me prend par derrière.

Je colle ma poitrine au drap.

Et il me possède avec une force animale.

Puis il me ramène à lui.

Assise sur ses cuisses.

Je le chevauche. Je le regarde droit dans les yeux.

Et c’est moi qui le prends.

Il me serre. Il m’embrasse à la gorge. À la bouche. À l’âme.

— Tu ne partiras plus, je murmure.

Il sourit. Tremblant.

— Jamais.

Quand on jouit, ensemble, c’est violent.

C’est viscéral.

C’est trop.

Et pourtant…

On recommence.

Encore.

Plus tard.

Plus doucement.

Comme une pluie après la foudre.

Quand l’aube glisse derrière les rideaux, il me tient toujours dans ses bras.

Et cette fois, je sais.

Je ne suis plus seule.

9h06 – Chambre 1322 – Hôtel de Tokyo

Je suis réveillée, mais je ne bouge pas.

Je reste couchée sur le côté, le drap léger collé à ma peau encore fiévreuse, les muscles engourdis. La lumière du matin filtre à travers les rideaux opaques, douce, presque irréelle, comme si la ville elle-même avait décidé de ralentir pour ne pas briser l’instant.

Son bras repose encore sur ma hanche, comme une ancre.

Lourd. Brûlant.

Mais ce n’est plus une prise.

C’est un souvenir.

Il est là, dans mon dos. Je sens chaque millimètre de son torse contre ma colonne, sa respiration lente, contrôlée. Trop contrôlée.

Et je me demande s’il dort encore…

Ou s’il fait semblant.

S’il pense déjà à la suite.

À l’évitement.

Au protocole.

À tout ce qu’on ne devra pas dire, pas montrer.

Moi, je pense à son souffle contre ma gorge. À ses doigts qui ont glissé sur ma peau comme une promesse qu’on n’osera jamais tenir.

Je pense à cette nuit.

À chaque gémissement étouffé.

À chaque silence rempli d’une vérité plus vaste que n’importe quel mot.

Et maintenant, je suis là.

Le corps vidé.

L’esprit saturé.

Le cœur incertain.

On a tout donné hier. Dans le noir, dans le silence, dans l’urgence.

Mais le jour, lui, réclame des réponses.

Et je ne sais pas si je les veux.

Je ferme les yeux. Je respire.

Mais je ne sens plus le vertige.

Juste un vide. Une attente.

Je pense à la Mila d’hier soir. Celle qui défaisait ses boutons avec la tête haute. Celle qui ne tremblait pas. Celle qui ouvrait les bras sans demander d’où venait la tempête.

Elle me paraît loin.

Insolente. Courageuse.

Peut-être stupide.

Je ne voulais pas m’attacher.

Je ne voulais pas ressentir.

Je voulais juste… brûler.

Pour une fois. Pour moi.

Et maintenant je suis en cendres.

Je frôle sa main. Il réagit. Il resserre doucement son bras autour de moi. Son nez glisse dans mes cheveux.

C’est doux. Presque tendre.

Et c’est là que ça fait mal.

Parce que je veux que ça reste.

Mais je sais que ça ne peut pas.

— Mila… murmure-t-il.

Sa voix est rauque, comme s’il sortait d’un rêve trop lourd.

Je ne réponds pas.

Je veux qu’il parle.

Mais je sais déjà ce qu’il va dire.

— Tu es réveillée.

Je hoche la tête.

Je sens son hésitation.

Son cœur bat vite, plus vite que tout à l’heure.

— Faut qu’on parle, je souffle.

— Je sais.

Il se redresse légèrement. Je sens ses yeux sur moi. Je ne me retourne pas.

Je veux qu’il me voie ainsi : nue, offerte, mais déjà loin.

Je veux qu’il comprenne ce que c’est, d’avoir eu tout… et de ne plus savoir quoi en faire.

— Ce qu’on a fait cette nuit… c’était pas rien, Mila.

Il cherche ses mots. Il les pèse. Comme un homme qui sait qu’il va frapper là où ça fait mal. Mais qui y va quand même.

— Mais ça complique tout.

Je ferme les yeux.

Oui.

Bien sûr.

La règle numéro un. Ne jamais coucher avec un supérieur. Ne jamais briser la ligne. Ne jamais laisser le cœur s’infiltrer dans l’uniforme.

— Tu regrettes ? je murmure.

Il secoue la tête. Je le vois dans le miroir, plus loin.

Nu, encore, debout dans la lumière pâle du matin.

— Non. Jamais. Mais je sais ce que ça implique. On va devoir voler ensemble encore. Et si ça se sait…

— Et ? je souffle.

Il détourne le regard. Il s’éloigne. Il cherche son pantalon.

Il revient Nolan Elven. Celui des protocoles. Celui des barrières. Celui qui ne dérape jamais.

Et moi, je reste nue.

Nue de tout.

Surtout de lui.

— Il faut qu’on soit discrets. Qu’on mette des limites.

Des limites.

Ce mot me frappe plus violemment que tout ce qu’il aurait pu dire.

Comme si on pouvait délimiter ce qu’on a vécu cette nuit.

Comme si on pouvait enfermer dans une boîte ce feu-là.

Je me lève, moi aussi. Mon corps est lent. Chaque muscle se souvient de lui. De ses prises. De ses cris. De son souffle.

Mais moi, je ne dis rien.

Je m’habille.

Je redeviens Mila Rives. L’hôtesse modèle.

— Des limites… tu veux dire quoi ? Qu’on s’oublie ?

— Je veux dire qu’on ne peut pas tout mélanger. Pas dans cet univers-là. Pas maintenant.

Je noue mes cheveux. Je ne pleure pas. Pas encore.

Je suis en colère.

Pas contre lui.

Contre moi.

Parce que j’y ai cru.

Même un peu.

Même pour quelques heures.

— Trop tard, je dis simplement.

Il se fige.

Je l’observe dans le miroir. Il est magnifique. Fatigué. Perdu.

Mais pas pour moi.

— Je t’ai déjà laissé entrer. Jusqu’à la dernière faille. Tu peux pas revenir en arrière.

Il ne dit rien.

Et c’est ça, le plus cruel.

Je prends mon sac.

Je quitte la chambre.

Pas en hôtesse.

Pas en amante.

En femme.

Brûlée.

Et vivante.

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