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Chapitre 71 — Le Silence et l'Écho

Penulis: L'invincible
last update Terakhir Diperbarui: 2025-11-18 18:11:05

AYA

Le monde se rétrécit. Il se réduit à ce carré de parquet ciré entre nous deux, à l’espace infranchissable que son silence est en train de creuser. Les lustres ne scintillent plus, les murmures de la foule ne sont plus qu’un bourdonnement étouffé, comme si l’on m’avait plongée la tête sous l’eau.

Je le regarde. Je regarde Salvador. Mon rocher. L’homme dont les mensonges, même par omission, viennent de transformer notre victoire en un champ de ruines.

— Salvador ?

Ma voix est rauque, à peine audible. Elle semble venir de très loin. De l’autre côté de la mer. Du ventre du bateau où je me recroquevillais, certaine que le pire était derrière moi. Quelle naïveté.

Le visage de Salvador est de marbre. Seuls ses yeux trahissent la tempête. Une terreur ancienne, une culpabilité que je croyais réservée à nos nuits les plus sombres. Il ne regarde pas Marco, l’homme hurlant, l’ivresse de la haine. Il me regarde, moi. Et dans ses yeux, je vois la confirmation.

La vérité est un goût de cendre et
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    AYAL'aube point à peine quand la porte de "L'Écho" grince. Je me précipite du bureau où je surveillais les moniteurs, le cœur battant à tout rompre. Salvatore entre, son manteau sombre trempé par la rosée matinale. Dans ses bras, une forme frêle enveloppée dans un tissu sale.Kadidia.Le souffle me manque. Je vois les ecchymoses qui maculent son visage même dans la pénombre, la façon dont son corps est inerte, brisé. Et je vois les yeux de Salvatore. Ce ne sont plus les yeux de l'homme que j'aime. Ce sont des yeux qui ont regardé l'enfer et qui en sont revenus changés à jamais.— Appelle le médecin, dit-il d'une voix rauque, usée.Je hoche la tête, incapable de former des mots. Giulia, qui veillait avec moi, sort son téléphone.Salvatore monte directement dans la chambre préparée. Je le suis, mes pas silencieux sur les marches. Il dépose Kadidia sur le lit avec une précaution infinie, comme si elle pouvait se briser davantage.— Issa ? demande-t-il sans me regarder.— Il dort. Le méd

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