Home / Mafia / Amour à balles réelles / Chapitre 25 — L'Appel de la Proie

Share

Chapitre 25 — L'Appel de la Proie

Author: Déesse
last update Last Updated: 2025-10-30 02:21:18

Le Prédateur

La porte claque, isolant le son de sa respiration haletante, de l'image de son corps frêle et droit qui défie encore les lois de la physique et les miennes. L'écho de sa voix rauque, chargée de venin et de vérité, me vrille les tempes.

Dégoût , pourriture , vide.

Ces mots ne sont pas nouveaux. Je les ai vus dans les regards de mes ennemis, entendus dans les murmures de ceux qui me craignent. Mais jamais ils n'ont été lancés avec une telle conviction, une telle pureté désespérée. Ils prennent un poids nouveau, une réalité acérée qui cherche une faille dans mon armure.

Une vibration contre ma poitrine. Mon téléphone. Une sonnerie stridente, préprogrammée pour les urgences absolues. La réalité, ce monde que je pensais tenir en laisse, m'arrache brutalement à cette pièce, à elle.

Je sors l'appareil, la lueur de l'écran éclairant la pénombre du couloir.

—Parle.

La voix de Marco, mon second, est tendue, coupante.

—L'affaire Dranov. Ils ont bougé plus tôt que prévu. Le convoi es
Continue to read this book for free
Scan code to download App
Locked Chapter

Latest chapter

  • Amour à balles réelles    Chapitre 44 — Le Sang sur le Marbre

    SofiaLa robe est un chef-d'œuvre de perversion. Une création de soie ivoire qui m'épouse comme une seconde peau, moulant chaque courbe avant de s'évaser en une traîne murmurante. Un symbole de pureté ironique pour la prisonnière que je suis. Les bijoux que Leonardo a fait apporter , un collier de diamants froids comme son regard , pèsent à mon cou comme un carcan.La réception bat son plein dans les salons de marbre et d'or. Un étalage obscène de richesse et de pouvoir. Des hommes aux costumes sombres et aux poignées de main lourdes de sous-entendus. Des femmes parées comme des idoles, leurs rires trop aigus, leurs yeux trop vifs. Je les observe, cette faune qui gravite autour de la pourriture, et un mépris viscéral me noue l'estomac.Leonardo est au centre de tout, un roi dans son royaume. À ses côtés, Nadia. Pâle, belle et fragile comme une porcelaine, elle serre contre elle un Vittorio emmailloté dans des laines précieuses. Son sourire est figé, un masque de circonstance qui ne pa

  • Amour à balles réelles    Chapitre 43 — L'Ombre du Père

    SofiaLa chambre sent le cire et le sang séché. L'odeur de la naissance persiste, entêtante, se mêlant au parfum de la peur. Nadia repose, épuisée, son fils , Vittorio , blotti contre elle comme un petit animal à l'agonie. Elle a gagné une bataille, celle de la survie. Mais la guerre, je le sens dans l'air qui vibre, ne fait que commencer.La porte de ma propre chambre s'ouvre sans prévenir. Je n'ai pas besoin de me retourner. Sa présence déforme l'espace, alourdit l'atmosphère.Leonardo.Il ne dit rien d'abord. Je reste face à la fenêtre, dos à lui, refusant de lui accorder la satisfaction de ma peur. Je compte ses pas sur le parquet. Lents. Mesurés. Il s'arrête juste derrière moi, si près que la chaleur de son corps traverse la soie de ma chemise de nuit.— Tu as entendu, murmure-t-il, sa voix un râle bas qui caresse ma nuque. Mon fils. Mon héritier.Je serre les poings. Sa chair. Sa victoire. Tout, dans cette maison, doit porter son empreinte, être une extension de sa volonté.— Fé

  • Amour à balles réelles    Chapitre 42 — Les Liens du Sang

    LeonardoLe cri du nouveau-né a traversé les murs de la villa comme une lame. Un son aigu, vulnétaire, qui m'a arraché à mes comptes et à mes plans de vengeance. Vittorio. Le nom s'est imposé à moi avant même que je ne le voie. Victoire. Une victoire amère, arrachée à une femme qui me hait, dans une chambre d'infirmerie qui sent le sang et la peur.Je me tiens sur le seuil, observant le tableau. Nadia, brisée, triomphante, serrant contre elle le fruit de notre union forcée. Elle croit que quelque chose a changé. Je vois la nouvelle fermeté dans son regard, la façon dont ses doigts se crispent sur le linge qui enveloppe l'enfant comme s'il s'agissait d'un trésor qu'on pourrait lui voler.Elle a raison.Je m'approche. L'air est lourd, chargé des senteurs métalliques du sang et de la sueur. La sage-femme s'efface, silencieuse comme un meuble. Mon regard se pose sur le bébé. Petit, rouge, les traits encore déformés par l'effort de la naissance. Un étranger. Un morceau de ma chair, de mon

  • Amour à balles réelles    Chapitre 41 — Le Cri de l'Innocence

    NadiaLa douleur est une marée noire. Elle monte, engloutit tout, puis se retire, me laissant pantelante sur les draps de soie de ma chambre. Une chambre qui est une cage dorée, mais une cage tout de même. Depuis l'incident avec Sofia, je vis cloîtrée ici, sous surveillance. Je ne suis pas au sous-sol avec Asta et l'autre , ma condition me "protège" de ce châtiment ultime. Mais parfois, je me demande si l'obscurité humide ne serait pas préférable à cette lumière froide qui éclaire mon isolement.La douleur qui me tenaille maintenant est d'une autre nature. Plus profonde, plus primale. Elle ne vient pas de la peur ou de l'humiliation, mais de mon ventre. Un étau de feu qui se resserre, se relâche, et se resserre encore avec une régularité de cauchemar.C'est trop tôt. De plusieurs semaines.Un gémissement s'échappe de mes lèvres. Je serre les poings sur l'édredon, les jointures blanches. Chaque contraction est un rappel. Un rappel de la vie qui s'accroche en moi, malgré tout. Malgré la

  • Amour à balles réelles    Chapitre 40 — La Leçon

    SofiaLes invités sont partis. Leurs rires étouffés, leurs regards lourds de sous-entendus se sont évanouis dans la nuit sicilienne. Le silence qui règne maintenant dans la villa est bien plus menaçant que leur bruit. C'est un silence qui attend. Qui guette.Je suis toujours debout près de la cheminée. Les cendres chaudes crépitent, un écho lointain du feu qui couve en moi. Ma nuque, là où ses doigts se sont refermés, brûle comme s'il y avait imprimé une marque au fer rouge. Ses mots résonnent dans mon crâne. "Tu vas me supplier à genoux... pour que je continue."Non. Jamais.La porte du salon s'ouvre sans un bruit. Je n'ai pas besoin de me retourner pour savoir que c'est lui. Je sens son présence comme une pression qui déforme l'air, un orage sur le point d'éclater.Il ne dit rien. Il vient se poster derrière moi, si près que la chaleur de son corps traverse la fine soie de ma robe. Je garde les yeux fixés sur les braises, refusant de lui accorder ma peur, refusant même de bouger.—

  • Amour à balles réelles    Chapitre 39 — Le Festin des Vautours

    SofiaLe silence qui suit mes mots est plus lourd que tous les bruits du monde. Il pèse sur l'assemblée, écrasant le cliquetis des couverts et la respiration des convives. Je tiens le regard d'Aldo, je ne le lâche pas. Je vois la surprise se muer en irritation, puis en une froide évaluation. Je ne suis plus juste un objet. Je suis une menace qui parle.Leonardo, à côté de moi, est un bloc de tension contenue. Je peux sentir la chaleur de sa colère irradier vers moi. Puis, il rit. Un rire bas, feutré, qui ne semble concerner que lui et moi.— Tu vois, Aldo ? Je t'avais prévenu. Un esprit de guerrière.Sa main se pose sur la mienne, posée sur la table. Une prise ferme, possessive, censée être un rappel à l'ordre. Sa peau contre la mienne est une brûlure. Je ne retire pas ma main. Je la laisse là, inerte, un morceau de bois froid. Mon mépris est un mur entre sa chair et la mienne.— Elle a du cran, c'est vrai, grommelle Aldo, détournant finalement le regard. Mais le cran, sans pouvoir, n

More Chapters
Explore and read good novels for free
Free access to a vast number of good novels on GoodNovel app. Download the books you like and read anywhere & anytime.
Read books for free on the app
SCAN CODE TO READ ON APP
DMCA.com Protection Status