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Chapitre 3

UN RÊVE DE PETITE FILLE …

Ce n’est pas possible ! « Comment ai-je pu être aussi bête pour me positionner derrière le véhicule de cet imbécile ?! » criai-je constamment à l'intérieur de moi. Il fallait que ce soit lui, j’étais complètement bouleversée.

— C…c'est pas ton problème, bafouillai-je en me relevant.

— Tu veux que je t'encule en vrai ? questionna-t-il d’une voix pesante.

— Enculer ? Qui ça ? demandai-je telle une débile en me retournant, il parle à quelqu'un derrière m...

— Ferme ta gueule ! Là tu sais que t'es dans la merde !?

Les filles arrivent à ce moment, au moment où le ton montait, vu qu'il commençait à s'excité tout seul.

— Mais vous faites quoi là ? Vous êtes sérieuses ou quoi ? questionna Idrissa.

— On est venue pour…

Abla se fait vite coupée par un énorme bruit assourdissant, accompagné de cris et de bouteilles de verres s'éclatant à terre. Par peur, nous nous baissons avec les filles, envahies de stress. Idrissa s’en va en disant : « On réglera ça tout à l'heure ! ».

Mais il se prend pour qui ? Je rêve ! Nous courons vers un endroit plus désert, c'était vraiment trop flippant ! Je commençais déjà à regretter d'en avoir fait qu'à ma tête. J'appréhendais que ce connard aille en parler à mon grand frère. Vraiment, il m'énerve, je ne l'aime pas, faites qu'il se fasse battre merde ! Dans le noir, nous voyons que des silhouettes remuées et n’entendons que les échanges d’insultes. Cachées derrière un grand buisson depuis plusieurs minutes maintenant, nous nous relevons pour jeter un coup d’œil. Le silence commence à s'installé, la guerre est terminée. Nous avançons doucement vers les gens, en effet il y a du monde qui est descendu, avec un tel raffut, c’est compliqué de trouver le sommeil.

Je distingue au loin Nassim, Souley et Idrissa qui avancent. Souley est plus loin, Nassim et Idrissa marchent ensemble boitant de la jambe. Mon grand frère n'étant pas présent, on les rejoint, même si je ne voulais pas vu qu'il y avait Idrissa et je n’allais pas pouvoir rester calme. Nassim nous voit arrivé, puis fronce les sourcils, je sais qu'il allait me faire la gueule, mais je m'en fou complètement.

— Tu cherches la mort toi c'est ça ? demanda Nassim, tu l’as trouvé, elle va t'emmener tout d’suite.

— Ô c'est bon commence pas, regardes ta jambe, râlai-je en montrant sa jambe.

Il me dévisage et ne dit rien. Il était sous les nerfs et je comprends, mais là, il fallait absolument qu'il aille à l'hôpital. On peut apercevoir une longue hémorragie sans fin au niveau de sa cuisse, c’est inquiétant.

— Déjà, expliques-moi tu fou quoi ici ? interrogea-t-il.

— Arrête de fui…

— TU FOU QUOI ICI ? J'me répète pas ! W’Allah* je rigole pas avec toi Amy, vociféra-t-il.

W’Allah* : Jurer par Allah (Dieu). Interjection souvent utilisée pour souligner la véracité de ses propos.

Idrissa arrive voyant Nassim crier.

— Eh vas-y ! Quand tu seras calmé, on essaiera d'avoir une discussion normale, parce que si c'est pour faire ton cinéma, laisse tomber, dis-je.

— Je savais que ça allait mal se passer, marmonna Abla.

— Je savais que c'était un truc louche leur..., murmurai-je.

— W’Allah ferme ta gueule ! FERME TA GUEULE AMY ! tonna Nassim, t'es en train de...t'es en train de m'énerver bêtement là ! La vie d'ma mère ! Je t’avais prévenu en plus, je t’avais prévenu putain !

— C’est bon Nassim ! Qu'est-ce que t'as à la jambe ? m’enquis-je.

— Wah putain ! Me parle pas ! Rentre chez toi avant que j'te baffe, ordonna-t-il en s’en allant.

— T'es une gamine, grandis un peu Amy, ajouta Idrissa d’un ton moqueur.

— Qu'est-ce tu m'veux toi ? Ne parles pas avec moi, répliquai-je.

— Par contre fais pas la folle, je rigole mais je vais pas rire avec toi longtemps.

— Je m’en fou de ta vie mec, traces ta route !

— Avec une jambe pétée ou pas je t’encule sur place, enchaîna Idrissa en s’approchant, arrête de faire la grande...

— Tu crois faire peur à qui ? Vas-y bouge de là, l’interrompis-je.

Idrissa s’avance d’un air déterminé, mais un mec le retient, il s’arrête alors et me dévisage.

— Tu sais que t'es dans la merde ?! Fais la folle vas-y. Ton frère il sait que t'es là ? ricana-t-il, tu veux faire la grande !? Vas-y continue mais reparles-moi encore une fois comme ça dans ta vie, je te monte en l'air ! C'est bon ? Tu crois je suis ton pigeon moi ? Tu sais très bien de quoi je suis capable Amy alors fais attention à ta gueule, menaça-t-il en se retournant. Sale merde va !

Il s’en va et Abla m'applaudit en me regardant, je la regarde à mon tour.

— Bravo mademoiselle Amy ! J'suis morte ! Tu vas te faire niquer ! se moqua Abla.

— Tu es chiante ! C'est bon ! On y va, ajoutais-je en riant.

— Mais non, attends, on te félicite !

Je vous promets que si j'avais la force de frapper Idrissa à mort il serait raide mort ! Nous décidons de rentrer, Fathim avait l'air absente et très pensive. Je me retourne alors vers elle.

— Ça va Fathim ? Tu n’as pas l'air très bien, demandai-je.

— Oui t'inquiète ça va, répondit-elle.

Nous rentrons chacune chez soi vers une heure du matin. J’ouvre la porte qui n’est pas verrouillée à double tour. Mince ! Adama est là ! Il me demandera où j'étais, c’est sûr. Je savais surtout qu'il allait découvrir que je l'ai suivi. Idrissa rompra vite le silence.

— T'étais pas à la maison toi ? interrogea Adama.

— Euh...non, je...

La sonnerie d'un téléphone retentit, ce qui m'interrompt dans ma phrase que je n'étais d'ailleurs pas prête à sortir. C'est son téléphone, il répond à son appel et me regarde en fronçant les sourcils. Deux minutes après il raccroche, se lève, me gifle, se rassoit et me fixe.

— Tu t'fou de ma gueule ? questionna-t-il.

— Mais, pourquoi tu me gifles ? Qu'est-ce qu'il y a ?

Je savais très bien de quoi il me parlait.

— Tu t'fou encore de ma gueule ?

— Non...mais, Adama on n’a rien fait de mal, expliquai-je.

— OK, pourquoi t'étais là-bas ?

Je le regarde mais je ne réponds pas, je n’avais pas d’excuse. Je n’allais pas lui dire : « Ouais alors en fait je vous ai suivi pour mener une enquête », ce serait absurde.

— T'as de la chance j’ai pas envie de débattre, ni envie qu'il t'arrive quelque chose donc la prochaine fois que j'entends un autre truc comme ça, w’Allah Amy t'es dans la merde, finit-il.

Je me lève du canapé et me rends dans ma chambre. Sans l’intervention d’Idrissa, mon frère n’aurait jamais su si j'avais une bonne excuse. Néanmoins, il voulait que je perde donc il a balancé. Je me brosse les dents, me vêtis de mon pyjama puis m'endors vers deux heures.

                         Fathim DIAW

Dois-je le lui annoncer maintenant ? Plus tard ? Ce secret lui ferait-elle plaisir ?

Je suis Fathim Diaw, la meilleure amie d’Amy. J'ai un petit secret qui me lie avec quelqu'un et cette personne est très chère à ses yeux. Je compte le lui dire un jour mais à vrai dire, c'est très compliqué. Je ne sais pas quelle sera sa réaction. Mauvaise ? Bonne ? Je ne sais pas. Alors en fait, je suis en couple avec Adama.

Nous sommes en couple ça fait maintenant onze mois et c'est du sérieux. Nous nous sommes cachés, caché notre relation et caché notre amour. Il faudra un jour ou l'autre que je le dise à Amy.

          Hier soir ...

Après avoir fini de manger au restaurant O'Tacos, nous sommes chacune rentrées chez soi. Je rentre alors tranquillement chez moi, les écouteurs aux oreilles.

Soudain ! Une personne que je n'ai pas aperçue, m'attrape fortement les cheveux en me les tirant vers l'arrière, je tombe brusquement par terre. Je ne voyais pas cette personne, mais elle avait l'air énervée. Je fais la déduction que c’est un homme quand elle commence à me battre.

— SALE PUTE ! TOI W’ALLAH J'VAIS TE NIQUÉ ! SUR LA VIE DE MA MÈRE T'ES UNE SALOPE FATHIM ! TU FAIS TA GROSSE PUTE AVEC DES GARS MAINTENANT ?! tonna-t-il contre moi.

J'ai reconnu cette voix, cette voix que j'ai tant aimée, c'était la voix de Sofiane. Sofiane est mon ex. Nous avons été un an ensemble puis je l'ai quittée, pour des suffisantes et bonnes raisons. Il a vingt-deux ans, c'est un algérien et il est très beau physiquement. Il ne m'a pas oublié mais moi oui, il m'aime encore mais moi non, plus maintenant. Aux dernières nouvelles, il vit qu’avec son frère, vu que ses parents sont décédés. Depuis ces décès, je ne l’ai plus vu à Preetwood, il a disparu. Ça a dû être une nouvelle très difficile pour lui.

Me tenant toujours par les cheveux, il me laisse par terre.

— Pourquoi tu me fais ça Fathim ? POURQUOI ? il reprit en me battant de plus en plus fort. JE T'AI FAIS QUOI MOI ?! il reprit. DIS-MOI PUTAIN !

— AH ! SOFI... Sofiane...a.…arrête s'il te plaît..., sanglotai-je.

— FERME TA GUEULE ! hurla-t-il.

— Je…

— TU BAISES AVEC ADAMA C'PÉDÉ EN PLUS !? PUTAIN SUR LE CORAN T'ES UNE PUTE !

Il me lâche et me fixe essouffler. Les sourcils froncés, il adoucit son regard en me voyant.

— Putain, chuchota-t-il.

— Ah ! me plaignais-je.

— J'suis fou de toi Fathim, pourquoi tu m'fais ça ? demanda Sofiane.

Le nez et l'arcade ensanglantés, je me lève pour lui faire face et l’observe à mon tour.

— Sofiane...tu m'aime et tu me frappe ?

Il ne dit rien sur le moment et me fixe seulement. Ensuite il s'en va en disant : « J'ai pas finis ». Pourquoi me faisait-il subir ça ? Je ne le reconnaissais pas. Serait-ce la mort de ses parents qui l’a fait devenir ainsi ?

Perdue dans mes pensées, une immense souffrance aux côtes me parcourt, je tombe. Je commence à pleurer, j'avais trop mal. Il m'avait frappé très fort au niveau des côtes. Je cherche un banc et m'assois dessus en larmes. J'appelle Adama pour qu'il me raccompagne chez moi, je ne voulais absolument pas rentrer seule. Il répond très vite.

— Allô ?

— Allô c'est...c'est Fathim, tu peux me rejoindre en bas ?

— Attends.

— Attendre ?

Il revient au téléphone.

— Vas-y dis-moi. Qu'est-ce qui se passe ? Pourquoi tu pleures ?

— Descends, s’il te plaît Adama, c'est Sofiane.

— Il t’a fait quoi c’bâtard ?! s’exclama-t-il, j'arrive !

Quelques minutes après, il arrive courant vers moi et l'air très énervé. Il s'assoit à mes côtés et me regarde les sourcils plissés.

— Putain ! Me dis même pas qu'il t'a frappé ?

M’interrogea-t-il en touchant mes blessures et en tournant ma tête de droite à gauche.

— OH MAIS SUR LA VIE..., il reprit, c'était quand ?

— Maintenant, il vient de partir.

Il se lève.

— Il est passé par où ?

— Adama, j'veux...j'veux pas rentrer seule, tu peux m...

— On y va, m’interrompit-il.

Il m'aide à marcher jusqu'à chez moi. Sur le palier de ma porte, j'ouvre la porte.

— Ce soir tu m'expliques, exigea-t-il.

— Ouais, me...merci.

Il me prend les hanches, je le prends dans mes bras et il me fait un bisou sur la joue. Il s'en va et moi je rentre. Je vis seule ici, il n'y a personne à la maison. Je me soigne le plus correctement possible. Le soir j'appelle Adama et lui raconte ce qui s'est produit. Il me répète qu'il me vengera. Qu’il compte le retrouver et lui faire la même chose.

          Samedi 16 septembre, Kayes …

Cet après-midi, dans une rue au cœur de la ville de Kayes au Mali, une voiture transportant deux hommes roule pour se rendre à une maison pas loin. Ils y arrivent postérieurement, l’homme assit à l’arrière descend. Il porte des lunettes de soleil et il est habillé d’un costume cravate.

— Attendez moi ici Amadou, ordonna l’homme au costume.

— D’accord monsieur Keïta, répondit Amadou.

Il s’avance jusqu’au portail de la maison et sonne. Le portail s’ouvre et il se dirige à la porte du toit de la famille Guindo. Une femme âgée lui ouvre et le fait entrer. Cet homme vient de loin, de la ville de Gao plus exactement. Monsieur Keïta est assez riche, avec des sociétés à travers tout le Mali. Il est venu jusqu’à cette demeure pour demander la main d’une jeune femme de France en mariage. Il est inquiet.

Une heure et demie après, il ressort de la maison et reçoit un appel téléphonique, il décroche.

— Allô ?

— C’est fait ? demanda la personne au bout du fil.

— Oui c’est bon. J’ai fait ce que vous m’avez dit.

— Tu vas te marier avec elle ?

— Je pense que oui je ne sais pas encore, ils ont l’air de le vouloir.

— OK c’est parfait, répliqua la personne.

— S’il vous plait, j’ai fait ce que vous m’avez dit, implora monsieur Keïta.

— Ta mission n’est pas finie, tu reverras ta famille quand ce sera terminé. Pendant ce temps fait ce qu’on te dit ou tu sais ce qui se passera.

— D’accord.

Il raccroche son téléphone, soupire et le glisse dans sa poche, puis entre dans le véhicule dans laquelle il est venu. Ils repartent…

          Seize heures, Bondy …

                         Amy GUINDO

Dans une semaine c'est mon anniversaire, un pas de plus vers la vieillesse et la mort. Hier, en pensant à ça, je me demandais si j’arriverais à faire la profession que je veux accomplir, le métier de styliste-modéliste. Ces années d’études de Bachelor me serviront, je l’espère, à déboucher dessus. Je suis seulement au début de la deuxième année et je suis satisfaite. Cette formation que je suis, dispensée en trois ans, permet d’acquérir toutes les compétences nécessaires à l’exercice du métier.

La mode est un secteur important en France. La haute couture est réservée à l’élite, les postes sont rares, alors que le prêt-à-porter représente la majorité des emplois. Trente pourcents des stylistes sont indépendants, ce qui implique, en dehors de qualités artistiques, des capacités entrepreneuriales chevillées au corps.

En première année de Bachelor, les élèves acquièrent des compétences générales en histoire de la mode, en dessin et en infostylisme. Lors de la deuxième année, les aspirants stylistes modélistes renforcent leurs compétences en dessin, en techniques de tailleur et de moulage, mais ils abordent les différents styles : femme, homme, enfant, accessoires. En troisième et dernière année du Bachelor, les élèves créent une collection complète et la font défiler devant près de mille personnes : professionnels, journalistes, créateurs...

À l’issue du Bachelor, l’aspirant styliste-modéliste obtient un titre R.N.C.P niveau deux « Styliste Designer Mode » (Bac+3), reconnus par l’État.

Comme j’avais dit, j’aime la mode, le style et les tendances. J’essaie tout le temps de nouvelles tenues, coupes de cheveux, etc. Mes professeurs disent de moi que je suis très inventive avec de bonnes et de nouvelles ressources qui pourrait me mener loin dans le métier. Je dessine beaucoup et je prends souvent en photo mes tenues vestimentaires. Mon père veut que je travaille dans l’import-export ou le commerce comme lui et mon frère. Il veut m’immiscer dans le monde du travail. Cependant, je n’en ai aucunement envie.

Mon père est chef d’une entreprise P.M.E internationale import-export, sa société se nomme Marguindo. Son abandon de ses camarades, de sa famille, son immigration en France, ses approfondissements en termes de perspective professionnelle et sa patience pour arriver jusqu’à son objectif. Il est maintenant dirigeant et à la tête de deux-cents salariés tous les jours, il y est parvenu. Il était dans une grande difficulté quand il est arrivé, dit-il, il a été prévoyant et a fait ça pour ses enfants à venir. Il s’est battu très dur et je le remercie encore aujourd’hui pour ses efforts et ses sacrifices.

Mon grand frère et Idrissa sont chefs d’une entreprise P.M.E de fabrication et commerce de mobiliers et d’électroménagers. HERMAN MEUBLECTRO FRANCE (HMF) l’ont-ils appelé. Ils font partie des entrepreneurs les plus jeunes de France. Ces deux hommes ont dû faire de longues études pour y arriver, grâce à l’aide et l’argent de mon père, ils ont pu créer leur propre entreprise. La société de mon père transporte souvent les produits à travers le monde, c’est une très bonne affaire lucrative. C’est un but qu’ils ont décidés d’atteindre ensemble dès le début du lycée. Ils n’ont jamais baissé les bras et ont toujours gardé la tête haute, en dépit des dénigrements des personnes qui n’ont jamais cru en eux. Deux petits délinquants qui ne foutent rien de leur journée à part jouer aux jeux-vidéo veulent devenir chefs d’entreprise ? Une blague.

« Pour Adama, ce sont des bavardages incessants et une insolence incontrôlable. », se plaignait l’enseignante principale d’Adama lors d’une réunion en année de seconde. Pour se défendre mon frère disait : « Elle est misandre cette prof t’façon ! Elle croit que j’suis misogyne alors que j’suis le premier à aimer les femmes ! »

Ma mère est tailleuse et vendeuse de tissus et vêtements africains. Elle tient une petite boutique où elle vend et expose sa marchandise. Sa mère (Paix à son âme) qui l’était aussi, lui a appris son savoir-faire. Elle admirait tant sa mère. La voir réparer et transformer des robes ratées faites de textile complexe, qui ne ressemblaient à rien, aussi aisément seulement avec une machine à coudre. Aujourd'hui, maman est épanouit par ce qu’elle fait et moi je l’admire à mon tour, elle rend hommage à sa génitrice en reprenant ce qu’elle aimait faire.

Assise sur le canapé au salon, ma mère suit attentivement un téléfilm sur la télévision. Je m'assieds à côté d’elle, elle me remarque, prend la télécommande et appuie sur pause.

— Amy.

— Oui ?

— Tu es célibataire ? Tu as un homme dans ta vie ? questionna ma mère.

— Maman ?!

— Quoi ? J’ai le droit de me renseigner sur la vie amoureuse de ma fille !

— Pourquoi ?

— Way ! Amy je veux juste savoir ! s’exclama-t-elle, n’ai-je pas le droit ?

— Mais si c’est juste que c’était soudain.

— Ça fait longtemps qu’on n’a pas parlé c’est normal.

— Eh bien non je n’ai aucun homme dans ma vie, avouai-je.

— Ô je ne comprends pas ! Ma si belle fille n’a toujours pas d’amour ? plaignit-elle.

— Malheureusement non.

— Tu sais, ton père est trop exigeant sur le mariage. Ne fais pas comme ton feignant de frère. Marie-toi rapidement avec un homme gentil et respectueux, pour que je puisse emmener mes petits enfants à l’école.

— Oui maman ! Mais tu sais c’est pas une blague le mariage, dis-je.

— Je le sais bien jeune femme ! s’écria-t-elle.

— Je me marierais un jour Insh'Allah.

— Peut-être Idrissa non ? plaisanta-t-elle en se levant.

Surprise par ce qu’elle vient de dire, je la regarde.

— Maman ?!

— Quoi ? Ou Nassim aussi non ? Demanda-t-elle en riant.

— Maman tu commences.

— Souley alors ? lâcha-t-elle sa dernière proposition en s’en allant. C'est bon j'arrête !

Ma mère est exceptionnelle !

Après son départ, je me mets à méditer sur ce qu’elle vient de me dire.

Le mariage.

De nos jours, le mariage n’est plus qu’une étape obligatoire pour vivre ensemble. Comme toutes les femmes, je pense, l’idée de mariage me trotte de temps en temps dans la tête. Parfois plus fortement, parfois moins…

Le mariage qu’est-ce c’est ? Une union légale d'un homme et d'une femme qui s’aiment. Bien que les lois, les normes et les cultures puissent différer à propos de cette définition, tous reconnaissent encore l'union de deux personnes.

Le mariage représente beaucoup de choses : La célébration de l’amour de deux personnes. L’engagement dans un amour fidèle. La consécration d’une vie de couple qui dure déjà depuis longtemps. La reconnaissance sociale et/ou religieuse de l’union de deux êtres. L’entrée de l’un et de l’autre dans une autre famille. La volonté de former à son tour une famille, un foyer.

Un rêve de petite fille…

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