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Amy et son mariage arrangé
Amy et son mariage arrangé
Auteur: Ganachees

Chapitre 1

 PRÉSENTATIONS

          

          Au matin du 14 septembre 2017, Bondy ...

                         Amy GUINDO

Bip…bip…bip…mon réveil sonne.

Il est dix heures pile quand je me réveille, nous sommes jeudi. Je me lève placidement du lit, me brosse les dents, puis je fais ma prière. J’effectue ensuite le ménage et finis par me laver.

Je me présente, moi c'est Amy, GUINDO Amy, enchantée. Je suis âgée de dix-huit ans, mais je me rapproche de mes dix-neuf ans. Cet âge, représente ce qui fait de vous une personne adulte responsable de ses actes, aux yeux de la société et de la loi. Malgré ça, je trouve qu’à cette période, c'est encore jeune de se marier. Je suis d'origine malienne et nigérienne. Je suis de confession musulmane, Dieu merci. Physiquement, rien d'anormal, je fais un mètre soixante-dix de taille, je pèse soixante-neuf kilos de poids, mais j’ai des formes satisfaisantes. J’ai les yeux marrons. Je suis noire et claire de peau. J'ai les cheveux peu crépus, très longs et en masse.

Au niveau de ma personnalité, je suis très calme et faiblement timide, quand je ne connais pas les individus. Arrivée à un stade où je connais d’avantage, je me libère et je deviens un peu folle et confiante.

Je suis une jeune femme généralement sans histoires et sans problèmes, je déteste ça. Je suis le genre d’être, quand une personne est fâchée contre moi, je peux lui dire de se fâcher tout seul, je m'en fiche. Je m'en fou ! Je m'en moque ! Ça m'est égal ! Je suis également une grande gamine pour les disputes qu’on me cause, quand on s’énerve contre moi, je n’y prête pas attention. C'est aussi ça qui va causer ma perte parfois je ne vous le cache pas. Néanmoins, quand je suis en tort, je le reconnais et je vais m’excuser. Habituellement, quand on pousse vraiment le bouchon trop loin, je m'énerve et quand j'ai quelque chose à dire, je ne me retiens pas. Deuxième défaut, je n'écoute jamais ! Jamais ce ne qu’on me dit. J'en fais vraiment qu'à ma tête et j'aime ça.

En ce qui concerne l’aspect sentimental, je suis célibataire depuis longtemps, je n’ai eu qu’un seul amour, qui n’était qu’un amour de jeunesse.

Je continue mes études, j'ai obtenu les principaux diplômes (Brevet, A.S.S.R 1 et 2, baccalauréat E.S avec mention, code, permis et B.A.F.A) et actuellement j’effectue un Bachelor Styliste et Modéliste dans l’école de mode parisienne Arts’Mods International, j’en suis à ma deuxième année sur trois. Quand je suis allé en vacances à Nantes, j’ai travaillé en tant que vendeuse en articles de luxe. J’étais bien rémunérée, hélas mon contrat de travail s’est achevé. J’aimerais encore besogner dans le domaine de la mode, parce que j'adore ça ! J'aime le style, la mode, les tendances, les fringues, les chaussures, le maquillage, l’art de la coiffure et les accessoires, c'est ma vie !

Sur un point familial, j'ai toujours mes parents grâce à Dieu, ce sont mon tout et j'espère les garder auprès de moi le plus longtemps possible. GUINDO Sidibé Oumou est ma mère, elle a trente-neuf ans et elle est malienne (d’ethnie Soninké). Sékou GUINDO mon père, est un malien (d’ethnie Soninké) et nigérien (d’ethnie Peul), âgé de cinquante ans. Ce sont tout deux des immigrés maliens. Mon père est parvenu en France avant ma mère qui l’a rejoint ensuite.

Mes parents sont en ce moment au travail et reviennent aux environs de dix-huit heures. Quand mon père termine, il passe chercher ma mère à sa boutique, puis ils rentrent ensemble. J’ai une petite sœur, c’est la petite dernière, la chouchoute de la famille, elle a sept ans et elle est à l’école primaire en classe de C.E.1. Elle est maintenant à l'école, ma mère l'a accompagnée ce matin.

Abdou, mon petit frère âgé de quinze ans, est actuellement en année de seconde, il vient d’entrer au lycée. C'est celui avec qui je rigole le plus chez moi, quand il ne va pas bien, il se tourne toujours vers moi. C'est un très beau garçon physiquement parlant, mais il est très chiant. Il est allé en cour, il passera chercher ma sœur à seize heures trente.

Je dévore mon déjeuner tranquillement au salon en lisant le journal du jour Les Échos, aujourd’hui je n’ai pas cours. J’entends le claquement des portes, je suppose que mon grand frère s'est enfin réveillé. Il fait son entrée dans la pièce, très agité et l’air content. Âgé de vingt-et-un an, voilà Adama, le fils aîné. Il est autant drôle que chiant, il m’embête beaucoup, quelquefois je ne le supporte pas, mais je l’aime quand même. Il est de nature protecteur et malheureusement, avec moi il est surprotecteur. Physiquement, il est grand, assez costaud mais pas énormément, il est très beau, un visage élégant, un bouc bien taillé et marron noisette de peau. Il a une situation financière et sociale stable, il est entrepreneur P.M.E commerciale avec son meilleur ami, ils dirigent tous deux une même entreprise. Il ne vend pas de drogue, oui parce qu'un mec de cité est généralement amalgamé à ce genre d'idées et peut être vu comme un dealer. Il n'est pas marié, ni en couple à ce que je sache.

Nous habitons dans un appartement F5, d’une commune française située dans le département de Seine-Saint-Denis en région d’Île-de-France, dans un petit quartier appelé Preetwood. Notre situation financière est très bonne et assez permanente, en effet, nous avons la chance d’avoir la plupart des personnes dans ma famille qui travaillent. Chez moi il y a quatre chambres, dont la mienne, celle de mes parents, celle de mes frères Abdou et Adama, qui est d'ailleurs la plus grande et la plus spacieuse, et pour finir celle de ma petite sœur. Mise à part elle, nous avons tous une télé dans nos chambres, mes frères et moi, nous avons les plus grandes télés et mes parents en ont une plus petite. Il faut savoir que chez nous, la technologie c'est ce qui nous envahit vraiment. J'ai un lit deux places, mes frères ont un lit superposé et ma sœur a un petit lit une place. Chacun a son espace.

La porte qui mène des chambres au salon se ferme. Adama arrive à ma hauteur.

— Wesh* la moche ! s’écria Adama.

— Arrête de crier bordel !

— Ça va ? demanda-t-il en riant.

— Oui et toi ?

— Toujours, dit-il en allant dans la cuisine.

Wesh* : Salut ou provocation appartenant au vocabulaire des jeunes.

Il mange sur la table, puis décampe dans sa chambre pour s’habiller, il devait s’apprêter afin d’aller au travail. Il revient une vingtaine de minutes après, vêtit d’un costard bleu marine, d’une chemise blanche, d’une cravate bleue Milano et chausser d’une paire de richelieu en cuir noir. Je l’admire tellement quand il est habillé ainsi, il est si charismatique et je peux vous dire qu’il n’est pas qu’à quarante pour cent. Il est débrouillard pour mettre sa cravate donc je n’ai pas besoin de l’aider. Il s’assied à côté de moi, maniant son téléphone.

— Plus tard dans la journée, Idrissa viendra prendre quelque chose à la maison pour le boulot, comme d'habitude je lui ai donné les clés, annonça-t-il.

— Hum ! dis-je sans y prêter attention.

— Amy !?

— Oui j’ai compris !

— OK. Bon j’y vais. Ah ! T’as fait ce que maman elle t’a demandée ? questionna-t-il.

Je le regarde en m’interrogant.

— Quoi ? m’enquis-je.

— Sortir la viande du congélo peut-être ?!

— Putain ! J’ai oublié ! Elle va m'défoncer, c'est la troisième fois en deux semaines que j'oublie. Je ne sais pas ce qu'il m'arrive à moi aussi, répondis-je en m'éloignant de lui.

Mon frère sort, je m'empresse de sortir la viande du congélateur. Je bouche le lavabo et mets de l'eau chaude à l’intérieur, puis j’y plonge le sachet afin que ça décongèle plus vite, tout en stressant. Oui, ça vous paraît bizarre de stresser juste pour ça, mais c'est la troisième fois que j'oublie et je n'aime pas que ma mère pense que je laisse passer les choses et que je ne fous rien.

Comme mon frère me l’a dit précédemment, Idrissa viendra chercher quelque chose ici aujourd’hui. Qui est Idrissa ?

J'aurais préféré ne pas le présenter en réalité, mais entamons l'énonciation de cet homme. MENTA Idrissa, le meilleur ami de mon grand frère Adama, mais avant tout, mon pire ennemi. Il est malien et guinéen. C'est un mec hyper arrogant, irrespectueux, blessant, froid, mystérieux, dédaigneux et encore j'en passe. Mais c'est surtout, un homme très violent.

Âgé de vingt-et-un an, c'est l’acolyte de mon frère, des frères de cœur depuis la classe de maternelle et ils ont grandi ensemble jusqu'à maintenant. Moi, le connaissant depuis l’école primaire, c’est au collège que j'ai commencé à le détester. Il est issu d'une famille habituelle, composée de ses deux parents et deux frères, un grand et un petit. Je suis en bons termes avec tous les membres de sa famille, sauf lui.

Nos parents sont proches et de très bons amis. Par exemple, pendant le mois du Ramadan, tous les jours, les plats défilent de chez nous à chez eux et inversement. Idrissa peut passer des heures à causer avec mes parents et Adama avec les siens. En conséquence, pour ne pas interférer dans cette agréable et bonne situation, Idrissa et moi, on ne dit rien sur le fait qu'on se déteste. À se souhaiter la mort à chacun, nous n’exprimerons rien.

Revenons-en aux faits. À la suite, en sortant de la cuisine, je reçois un appel de Nassim, mon meilleur ami, je réponds.

— Allô ?

— Ouais allô Amy, ça va ?

— Oui et toi ?

— AlHamdulilah *Dieu merci* ! Tu fais quoi là ?

— Rien pour l'instant.

— Je vais te faire sortir alors. On sort ? demanda-t-il.

— D'accord.

— Vas-y à tout à l’heure, conclu-t-il en raccrochant.

Je vous présente Nassim OUAZZANI, c’est un homme âgé de vingt-et-un an, d’origine tunisienne et marocaine et travaillant en tant qu’employé de libre-service. C'est une vraie beauté orientale, cheveux bruns et épais, yeux verts, teint bronzé et une taille aux environs d’un mètre quatre-vingt-dix. Il fait tomber toutes les filles à ses pieds. Il est de confession musulmane et il est de nature tranquille et sans histoires, mais quelquefois, nerveuse. Il est très protecteur aussi, ça peut vite en devenir complexe quand on a déjà un grand frère pareil.

En sirotant ma canette de Oasis, je fais un petit tour sur les réseaux sociaux. Ensuite, j'attends le message de Nassim. En attendant je finis Confession inachevée, un livre de Marilyn Monroe. Un petit temps après, je discerne le bruit de clé dans la serrure. Je vais voir qui c'est, c'est Idrissa. Il porte un costume bleu foncé, une chemise blanche et il est chaussé d’une paire de Richelieu marron foncé.

Je dois l'avouer, Idrissa est très bel homme : noir de peau, un visage adéquat et très bien dessiné. Une bouche brièvement pulpeuse, entourée d’une légère moustache et d’un bouc moyen, assidûment bien taillés. Il a une fossette quand il sourit et des dents bien alignées. Des sourcils noirs et courbés. Un nez court et raffiné. Un corps élégamment bâtis et conçu, fort, athlétique et assez grand. Un torse d’homme, des jambes moyennement arquées et des bras robustes mais pas gros. Surtout, ce qui fait sa beauté intense, ce sont ses yeux. Un regard ténébreux, perçant et distrait qui lui donne un charme. Des yeux d’un éclat étincelant, un peu en forme d’amande et hétérochromes, c’est-à-dire qu’il a une différence de couleur entre les deux yeux. Son œil gauche est marron et l'autre d'un bleu égyptien incroyable et étonnant, ce qui est rare chez une personne de peau noire.

Cela s’est manifesté tôt chez lui, tout comme son grand frère Ousmane, qui lui ne le cache pas. Idrissa met une lentille de couleur marron pour son œil droit, car il n’aime pas la vision que ça lui procure et le regard des gens, bien que sa mère le trouve énormément beau, m’a dit mon grand frère. De ce fait, très rare sont les personnes à les avoir vus. J’ai eu la chance de les voir une seule fois dans ma vie, un jour lorsqu’il a séjourné chez moi, nous étions enfants, il a oublié de mettre sa lentille, ce qui m’a pu laisser apercevoir son œil bleu pour la première fois. J’ai été fortement surprise et émerveillée par ses yeux, ça le rendait innocent, doux et vif.

Malgré tout cela, je le déteste, je ne pourrais vous expliquez la haine et l'aversion que j'ai envers lui. L'hostilité entre nous deux peut reprendre à tout moment. Jamais il ne faut découvrir son aversion ni à ses envieux ni à ses ennemis, dit un proverbe oriental. Malgré moi, je ne parviens à la cacher.

Jadis, il a réussi à m'inventer une très grande réputation de prostituée et cette rumeur qui est bien sûre fausse, est arrivée aux oreilles de mon grand frère. J'en ai profondément souffert et j'ai dû me battre afin qu’on comprenne que ceci n’était que mensonge. Mes parents le connaissent très bien. Quant à eux, c'est l'homme parfait et idéal, un homme respectueux, poli et courtois, connaissant les vraies valeurs de la vie. Ce qui s'avère complètement incorrect.

Nous ne nous aimons pas et nous n’arrivons pas à nous blairer, nous sentir, nous supporter ou même nous apprécier juste une seconde. Lui, me déteste car il me voit comme une jeune femme impure, immorale, qui fait n'importe quoi de sa vie, qui enchaîne les avortements et les garçons, et qui ne mérite aucun respect de personne. En préférant ne rien dire à mon frère bien sûr, puisqu'il croit qu'Adama va le découvrir de lui-même un jour, alors qu'il n'y a rien à découvrir. Ce sont des mensonges inventés et fabriqués de toute pièce. J’ai l’impression qu’il essaie de se trouver une raison pour me haïr.

De l'autre côté, moi, son personnage violent, arrogant, très insolent, qu'il soit un Don Juan et fier, m'agace énormément. Avant l’année de cinquième au collège, il n'y avait aucun problème, même si je ne l'affectionnais pas trop non plus à cette époque, c'était tenable et supportable. C'est à cette année de cinquième que tout a véritablement basculé. À vrai dire, si demain il se fait tamponner par une voiture, je n’en aurais réellement rien à faire. Revenons-en aux faits, j'espère que vous avez compris qu'avec cet homme, malgré qu'il soit très beau et charismatique, parce que je ne l'ai jamais nié, il est réellement sublime, je le déteste.

Il ferme la porte, je l’ignore et je retourne dans ma chambre. Dix minutes plus loin, je n'entends toujours pas la porte claquée, supposant qu'il n'est pas parti, je sors et je le surprends au terme d’une discussion téléphonique.

— Ouais vas-y vend là frère. Elle sert plus à rien, reprit-il, vas-y.

Il raccroche, puis moi je sors de ma cachette en faisant comme-ci j'avais entendu toute la conversation.

— Les murs ont des oreilles, annonçai-je.

— Les murs ont des oreilles, j'ferais en sorte qu'ils n'aient pas de bouche alors ferme ta gueule, rétorqua-t-il d’un ton sec.

Il sort, il est pathétique ! On bat plutôt l'ennemi par des conseils que par l'action, dit un proverbe allemand. Je me prépare, juste avant que Nassim m’envoie son message. Il faisait un peu frais dehors donc je mets une veste. Je m’arrange les cheveux et je les lisse. Quand il me l'envoi enfin, il me demande de le rejoindre devant la porte d’entrée de l’immeuble. J'attrape mes clés, puis je descends.

Il est debout face à la porte, je le salue tout en lui sautant dessus, ça faisait un certain temps que je ne l’avais pas vu.

— Nass pourquoi toute cette semaine t’étais absent ? interrogeai-je.

— J’étais occupé, tu crois ma vie est nomade ou quoi ? En plus la semaine dernière c’était la rentrée, j’ai dû bouger pour les fournitures des p’tits cousins et de Younes, râla-t-il.

Younes est son petit frère, il a quinze ans et c’est un des meilleurs amis de mon petit frère.

— C’est vrai, confirmai-je.

— Adama il est chez toi ou au taf ?

— Au boulot comme d’habitude, il finit bientôt. Pourquoi ?

— Il devait me donner un truc.

— Je vois. Bon j’ai faim ! On va au kebab, me réjouis-je.

— Sale grosse ! ricana-t-il.

— Tu me payes ?!

— Les rêves c’est la nuit, insinua-t-il en avançant plus vite.

Je lui cours derrière et nous allons direction le kebab de notre quartier. Arrivant devant le restaurant, nous croisons les T.D.M*, Nassim les tchek* puis nous rentrons.

T.D.M* : Teneurs De Murs. Nom donné aux jeunes constamment en bas des immeubles.

Tchek* : Ensemble de geste ou signe de salutations qui consiste à frapper dans la main puis d'accoler son poing contre celle d'une personne.

Nous commandons puis nous mangeons tranquillement tout en parlant. Quand nous finissons, nous sortons pour aller au city stade. Comme d'habitude, tous les mecs du quartier s'y présentaient, dont mon frère Adama, Idrissa et Souley. Apparemment ils avaient fini le boulot.

Souleymane TRAORÉ dit Souley, est un ami à moi, il a vingt-deux ans et c’est un ivoirien (d’ethnie Dioula). Il est charmant, gentil, sage et généreux. Il est musulman aussi, me considère comme sa petite sœur et moi comme mon grand frère. C'est le genre de garçon qui adore danser, partout et à tout moment. Les ivoiriens sont réputés pour la danse. Il a ses deux parents et un grand frère de vingt-cinq ans.

Nassim les rejoint au stade, pour jouer au football avec eux. Je pensais à appeler une de mes meilleures amies pour me tenir compagnie, mais je m’abstiens. Je croise le regard d'Idrissa, qui me regarde, comme à son habitude, froidement et avec insistance. Ce gars est vraiment insupportable et c'est ce qu'il cherche, la haine envers lui. Je fais de même puis je l’ignore. Souley me voyant seule, se joint à moi et abandonne ses compagnons.

— Qu’est-ce tu fais ici toute seule La capricieuse ? sonda Souley en survenant.

— Ô bah comme tu vois je m’ennuie, répliquai-je.

— Tu veux jouer avec nous ? s’enquit-il d’un ton blagueur et amusé.

— Aller oust !

— Sinon ça va ?

— Superbe et toi ?

— Ouais toujours. T’as un plan pour cette année ?

— Non pour l’instant je finis mes études. Adama il m’a proposé de travailler dans son entreprise mais j’ai refusé.

— Ouais moi aussi Idrissa il m’a proposé. Pourquoi t’as refusé Amy ?! Ç’aurait été bien.

— Tu sais bien je veux bosser dans la mode moi, donc tout ce qui est paperasse, ce n’est pas pour moi. Pourquoi tu n’y travailles pas toi ? Ça t’irait trop bien les costumes cravates ! m’exclamai-je.

— C’est trop mon pote ton frère j’peux pas accepter ça, j’me débrouillerais, dit-il en souriant.

Nous continuons notre petite discussion dans les hurlements des garçons jouant leur match de foot. Aux environs de dix-huit heures, je rentre chez moi accompagné d’Adama. Mes petits frères et sœurs étaient rentrés et ils n’avaient rien avalés, je m’empresse alors de leur faire à manger. Quand je finis, nous mangeons tous ensemble, puis je mets un peu d'ordre dans la maison avant que mes parents rentrent. Ils arrivent ultérieurement, je les salue. Je me rends dans ma chambre et m'allonge sur mon lit.

En ce moment, mon père me parle beaucoup du mariage, m'expliquant que mon âge pour me marier arrivait à grand pas, afin de me faire comprendre que je n'avais pas encore trouvé l'amour. Il faut savoir que du côté de sa famille, les traditions sont super importantes et respectées à la lettre. Le mariage est une de ces traditions, c’est sacré. À vrai dire, ça me met la pression parfois.

Ai-je le choix ? Telle est la question.

       Le lendemain midi …

Aujourd’hui nous sommes vendredi, je rentre des cours. C’est la Jumu'ah *Prière du vendredi*. Adama et moi nous préparons pour aller à la Mosquée, il n’y a que nous deux à la maison. Je prends mes ablutions et me vêtis de mon Jilbeb*.

Jilbeb* : Vêtement féminin composée d'une longue robe prolongée par une sorte de capuche, le tout couvrant la tête et l'ensemble du corps. Principalement utilisée par les femmes musulmanes.

Nous descendons et comme tous les vendredis avec qui on y va ? Idrissa. Je le salue de la tête puis j'avance devant, la Mosquée est à quelques pas de chez nous, elle n'est pas très loin. Il est quatorze heures quand la prière s’achève, nous rentrons avec Idrissa, puis ils ressortent directement. J’appelle mes meilleures amies pour qu’on sorte, étant donné qu’il faisait beau dehors, elles acceptent alors je vais m’habiller et je brosse seulement mes cheveux.

Je descends, nous devions nous rejoindre à côté du city stade. Arrivée là-bas, j’aperçois Abla dialoguant avec Souley.

Voici ETOGO-MBALA Abla, âgée de dix-huit ans, au contraire de l’autre, c’est la benjamine de notre groupe d’amie. Elle est d’origine malienne (d’ethnie Soninké) et togolaise et elle est de confession musulmane. Physiquement, elle est magnifique, mate de peau, une bouche pulpeuse, des yeux tirés qui la rende sublime et un corps splendide. Des fois, elle joue de sa beauté. Je l'admire énormément notamment par son histoire. Malgré ça, elle me fait trop rire, nous avons des fous rires énormes ensemble, c'est la fille cocasse du groupe. Elle aime beaucoup sortir et faire la fête, elle est au chômage. Étant donné que son père les a abandonnés, il ne fait plus parti de leur famille, elle est donc issue d'une famille monoparentale, composée que de sa mère comme parent et entourée de ses deux sœurs.

J’arrive à leur hauteur et les salue. Je me joins à leur conversation en attendant Fathim. Elle arrive quelques temps après puis nous décidons d’aller au centre commercial.

Voilà DIAW Fathim, ma deuxième meilleure amie, l'aînée de nous toutes avec ses dix-neuf ans. Originaire du Sénégal et de la Mauritanie, c’est la typique belle femme noire, vive, agressive et naturelle. C'est le genre de fille à avoir un tempérament énormément fort. C’est une femme indépendance et elle poursuit ses études à l’université, elle ne vivait qu’avec son grand frère puisque ses parents sont au Sénégal mais il est en prison.

Nous habitons tous à côté dans le quartier. Nos immeubles sont numérotés en fonction des rues. Abla et Souley habitent au bâtiment 2, Nassim au 3, Idrissa au 6, Fathim au 8 et moi au 4. Généralement, pour nommer un immeuble, nous utiliserons une abréviation avec son numéro attribué, par exemple nous dirons : « Il habite dans le bat 2 ». Chaque bâtiment renferme une cave, que les jeunes et les grands ont parfois aménagés et où il se sont souvent installés dedans.

Ils donnent des noms à ces caves, tels que Tchernobog qui est la mienne, L’oracle du bâtiment 1, La Chicha du bâtiment 7, ou même pire, tels que Muerte du bâtiment 8 et Cave 666 dit « La cave du diable » du bâtiment 5, tenue par un mec suspect, aux affaires louches. Ils y passent le plus clair de leur temps.

À la fin de la journée, nous mangeons au restaurant O‘Tacos. Aux alentours de dix-sept heures, nous rentrons chacune chez soi. Dans le hall de mon immeuble, je croise Idrissa assis sur une marche d'escalier, me regardant extrêmement mal, ça ne change pas.

— Tu sais que tu peux regarder mieux que ça ? demandai-je en appréhendant sa réponse.

— J’regarde les putes comme je veux, riposta-t-il d’un ton sec.

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