Il était un peu plus de 18 h quand Viel rentra à la maison. Le ciel était teinté d’orange et de pourpre, et l’air portait cette fraîcheur douce de fin de journée. La maison était silencieuse, chaleureuse malgré tout. Il retira ses chaussures dans l’entrée, soupira longuement, puis s’effondra sur le canapé, le regard vide un instant. La journée avait été longue, lourde d’émotions et de révélations. Il avait besoin de se raccrocher à quelque chose de familier, à quelqu’un qui avait toujours été là. Il prit son téléphone et appela Martine. Elle répondit presque aussitôt, d’une voix vive. — Viel ? Ça va ? — Tu peux venir ? Je… j’ai besoin de te voir. — Bien sûr. T’es où ? Chez toi ? — Non… je suis chez Maxime. Il hésita un instant avant d’ajouter : — Je t’envoie l’adresse. — Ok. J’arrive. Il lui envoya la localisation, puis se leva pour ranger un peu le salon. Rien n’était en désordre, mais il voulait que tout soit propre, en ordre. Peut-être pour qu’elle voie qu’il al
Viel entra en premier, se dirigeant vers le lit. Maxime le suivit en silence, refermant doucement la porte derrière eux. — Tu veux prendre une douche ? demanda Maxime dans un murmure. — Non… je suis fatigué, répondit Viel. Il avait la voix un peu cassée, usée par tout ce qu’il venait d’exprimer. Il ôta son haut avec lenteur, sans se retourner, comme s’il testait pour la première fois l’idée de ne pas se cacher. Maxime ne fit aucun commentaire, ne le regarda pas avec insistance. Il était là, simplement là. Viel se glissa sous la couette, le cœur battant, puis tourna la tête vers Maxime. — Tu viens ? Un simple mot. Mais dans sa bouche, il avait le goût d’un pas vers l’acceptation. Maxime hocha la tête et se déshabilla à son tour, jusqu’à rester en t-shirt et boxer, puis le rejoignit dans le lit. Il s’allongea sur le côté, tourné vers lui. Viel, lui, resta sur le dos, les yeux fixés au plafond. Un long silence s’installa. Puis, timidement, Viel glissa sa main hors des d
Le soir venu, après un dîner léger partagé dans la cuisine baignée d’une lumière tamisée, les deux hommes s’étaient installés sur le canapé du salon. Un film tournait en fond, mais ni Maxime ni Viel ne le regardaient vraiment. Leurs pensées dérivaient, absorbées par d’autres préoccupations, plus profondes.Viel, allongé sur le flanc, la tête posée contre la cuisse de Maxime, profitait du calme. Il aimait ce genre de proximité silencieuse. Pas besoin de parler, ni de justifier sa présence. Il se sentait à sa place.Pourtant, une question lui trottait dans l’esprit. Elle n’était pas nouvelle. Elle revenait souvent, surtout les soirs comme celui-ci, où l’avenir semblait presque possible. Il hésita un moment, ses doigts jouant avec un pli de la couverture, avant de lever les yeux vers Maxime.— Tu veux avoir des enfants un jour ? demanda-t-il à voix basse.Maxime le regarda, surpris par la question, mais pas déstabilisé. Il ne répondit pas tout de suite, réfléchissant avec sérieux. Puis i
retournait à l’hôpital. Cette fois, ce n’était pas pour les blessures visibles, mais pour celles qui étaient plus profondes. Celles qu’on ne pansait pas avec des compresses, mais avec des vérités. Vers 10 heures, il appela un taxi et se rendit à l’hôpital. L’odeur du désinfectant lui piqua les narines à peine entré. Il était nerveux, même si extérieurement il semblait calme. Une fois dans le bureau du médecin, celui-ci le salua avec chaleur. — Bonjour Viel, installez-vous. J’ai vu votre dossier. Vous êtes là pour faire le point, n’est-ce pas ? — Oui… Je crois que j’ai besoin de comprendre. Ce que je suis. Ce que mon corps est. Le médecin hocha la tête, sortit quelques documents, et commença à lui poser des questions. Sur son passé médical, sur son développement hormonal, sur ses ressentis aussi. Puis il reprit : — D’après les résultats des examens précédents et ceux que vous avez faits lors de votre dernière hospitalisation, je peux vous confirmer ce que nous soupçonnions dé
La nuit avait doucement enveloppé la maison. La brise qui filtrait à travers les persiennes faisait danser les rideaux avec mollesse, comme une caresse légère. Dans la chambre, Viel venait d’éteindre la lampe de chevet. Il s’allongea sur le côté, dos à Maxime, les yeux ouverts sur le noir. Maxime, quant à lui, n’avait pas sommeil. Il restait appuyé sur un coude, à observer le profil tranquille de Viel, ses cheveux légèrement en bataille sur l’oreiller, ses épaules fines qui se soulevaient au rythme de sa respiration. Mais quelque chose le poussa à reprendre son téléphone. Il glissa hors du lit avec douceur pour ne pas le réveiller et sortit de la chambre à pas feutrés. Une fois dans le salon, il s’assit sur le canapé, ouvrit TikTok, et chercha la vidéo qu’ils avaient postée ensemble quelques heures plus tôt. Ce qu’il vit le figea. 1,2 million de vues. Maxime cligna des yeux, comme pour s’assurer qu’il ne rêvait pas. Le compteur tournait encore. Les vues grimpaient minute après
La soirée s’annonçait douce. Après une journée émotionnellement intense, Viel avait trouvé un peu de paix en se concentrant sur quelque chose de simple : cuisiner. Dans la cuisine spacieuse de Maxime, il préparait des légumes sautés, une sauce crémeuse, du riz parfumé… Il y avait de la musique douce en fond, et pour la première fois depuis longtemps, il se sentait presque serein.Maxime était dans le salon, assis sur le canapé, l’air détendu, un livre à la main.— Ça sent divinement bon, lui avait-il dit en souriant.Viel avait simplement haussé les épaules, un sourire timide aux lèvres.Mais ce calme fut brutalement interrompu par une série de coups frappés à la porte d’entrée. Trois coups secs, impatients, comme ceux de quelqu’un qui n’avait pas l’habitude d’attendre.Surpris, Viel essuya rapidement ses mains sur un torchon, jetant un regard interrogateur à Maxime.— Tu attends quelqu’un ?— Non, pas que je sache.Viel s’approcha alors de la porte, l’ouvrit doucement… et se retrouva