Appelez-moi Sa Majesté Diane

Deux semaines avant mon mariage avec Barthélémy, il a proposé de faire un voyage avant la cérémonie.

Je ne pouvais refuser aucune de ses demandes.

Alors, nous sommes allés skier dans les montagnes enneigées, courir avec les lions dans les plaines, et faire du rafting sur la rivière Sierra.

Enfin, nous sommes arrivés au sommet du mont Arshan pour admirer le lever du soleil.

Quand le soleil a émergé de l'horizon, il a appuyé sur le déclencheur de son appareil photo. Et moi, quelqu'un m'a violemment poussée dans le dos, me faisant dévaler de la falaise et me laissant grièvement blessée.

Lorsque j'ai repris conscience, la chambre d'hôpital était vide, mais j'ai entendu des bribes de conversation provenant de l'extérieur.

« L'opération doit être réalisée par le médecin le plus expérimenté. Chaque détail doit être parfait, surtout qu'il ne reste aucune trace ! Tu m'as bien compris ? »

« Ah, et sectionne aussi ses tendons des pieds ! Comme ça, elle restera enfermée dans le domaine, sans rien savoir. »

C'était la voix de mon fiancé, Alex Barthélémy. Mais de qui parlait-il ? Une espionne envoyée par une autre tribu ?

Si c'était le cas, couper ses tendons des mains et des pieds était effectivement la meilleure solution.

« Alpha, Diane est la meilleure Gamma de la tribu ! Si vous sectionnez les tendons, elle ne pourra plus jamais participer aux combats de la tribu. Ce sera une perte énorme pour nous ! »

Il a marqué une légère pause, puis a ajouté prudemment : « Vous voulez profiter de cette occasion pour adopter votre petit avec Mélie, mais cet enfant vous ressemble trop. Gamma s'en rendra compte dès qu'elle le verra. »

Paf !

Le bruit d'une gifle a retenti, suivi du rugissement de Barthélémy : « Je suis Alpha ! Tu n'as qu'à obéir ! »

Mon corps, que j'avais péniblement redressé, a perdu toute force en entendant les mots du médecin, et je me suis effondrée sur le lit.

Le bruit dans la chambre a interrompu leur discussion.

J'ai entendu la porte s'ouvrir et j'ai vite fermé les yeux, feignant toujours le coma.

J'ai senti quelqu'un me caresser le visage et lisser mes cheveux trempés de sueur.

Ces mains, autrefois si familières et réconfortantes, me donnaient la nausée maintenant.

J'ai serré les draps, mes ongles s'enfonçant dans mes paumes, retenant ma rage et ma douleur.

Barthélémy a poussé un soupir, à la fois tendre et hypocrite, et il a dit lentement : « C'est pourquoi je t'ai demandé de couper ses tendons des pieds. Comme ça, elle restera dans le château de rêve que je lui ai construit, sans jamais découvrir que j'ai une autre famille à côté. N'est-ce pas parfait ? »

« Même si elle n'est plus une Gamma capable de partir au combat, elle restera l'épouse de l'Alpha, respectée de tous. »

« Mon amour pour Diane n'a jamais changé. Mais je dois aussi donner un nom à Mélie et à notre petit. C'est ma responsabilité d'homme, tu comprends ? »

Il parlait avec tant de dignité, comme s'il était obligé de me trahir et blesser.

Le médecin a soupiré : « Alpha, j'obéirai à vos ordres. Tout se passera comme vous le souhaitez. »

Sa main s'est enfin éloignée de mon visage. « Diane a une capacité de guérison exceptionnelle. Utilise davantage d'anesthésiant spécifique pendant l'opération. Elle ne doit surtout pas se réveiller avant mon mariage avec Mélie, c'est la seule façon d'être sûr ! »

Le médecin a écarquillé les yeux, la voix tremblante : « Alpha, vous savez qu'une overdose d'anesthésiant spécifique risque de rendre Gamma idiote, ou même la plonger dans un coma permanent ! C'est extrêmement dangereux ! »

Mes mains, cachées sous la couverture, se sont crispées.

Ce type d'anesthésiant spécifique était conçu pour lutter contre les Rogues, des créatures extrêmement violentes. Trop agressifs, ils pouvaient à tout moment attaquer les loups-garous les plus faibles de la tribu.

À l'époque, c'est moi qui avais dirigé l'équipe de recherche et avais dépensé cinq ans pour le développer.

Et maintenant, ils allaient m'en injecter. Quelle ironie cruelle !

Barthélémy a fait un geste de la main, indifférent. « Et alors ? Peu importe ce qu'elle est devenue, elle restera mon épouse, la femme la plus noble de la tribu. »

« Je fais cela pour lui épargner la souffrance de la vérité. C'est pour son bien, n'est-ce pas ? »

Le médecin a secoué la tête, résigné, et a poussé un soupir avant de quitter rapidement la chambre.