La folie de ma famille après mon dernier souffle

Quand les renégats m'ont kidnappée, mon père, mon frère et mon fiancé n'ont même pas donné trois cents euros comme rançon.

Pourtant ils ont dépensé des dizaines de millions d'euros pour l'anniversaire de ma sœur adoptive tandis que j'ai été maltraitée par des renégats qui n'ont jamais reçu leur argent.

Les parents de ma sœur adoptive sont morts en me sauvant, et après que ma famille l'a recueillie, elle est devenue le centre de toutes les attentions et la personne la plus importante de notre famille.

Mais quand ils ont appris ma mort finalement, ils sont tous tombés dans une profonde tristesse.

Quand mon corps a été découvert, il s'était déjà décomposé gravement.

Après un mois passé dans la rivière, j'ai été gonflée au point d'être méconnaissable.

En plus, tout mon corps a été plié dans une valise de vingt pouces.

La peau de mon visage a adhéré à mes cuisses, dans un chaos sanglant.

Mais même dans cet état, ma main a encore serré mon téléphone, refusant de le lâcher.

Tous les gens sur les lieux ont ressenti une pointe d'amertume dans leur cœur.

Même mon frère Damine, le médecin légiste de la meute qui a accouru sur les lieux après avoir reçu l'appel, a paru souffrant.

Le corps d'un membre qui a été brutalement tué par les loups renégats a été trouvé sur le territoire. En tant que chef de la garde de la meute, Damine a reçu la notification et s'est précipité sur les lieux.

« Elle a dû être terrifiée avant de mourir. »

Mon frère a soupiré et a retiré délicatement le téléphone de ma main.

Ce geste doux, je ne l'ai plus vécu de sa part depuis que j'avais dix ans.

Quand j'avais dix ans, Serah n'était pas encore ma sœur.

J'avais été gâtée et j'étais têtue à l'époque, insistante pour courir après un ballon qui s'était envolé.

Cependant, en chemin, nous avions rencontré un glissement de terrain centennal. C'étaient les parents de Serah qui m'avaient sauvée.

Ses parents étaient tous les deux morts dans ce glissement de terrain en me protégeant. Leurs corps n'avaient jamais été retrouvés.

Par culpabilité, mes parents l'avaient adoptée.

Mais à partir de ce moment-là, mon monde s'était renversé.

Serah avait volé tout l'amour que ma famille avait pour moi. Elle m'avait délibérément piégée.

Chaque fois que j'avais essayé d'expliquer, les membres de ma famille m'avaient toujours accusée d'être jalouse et immature.

J'ai fixé les mains de mon frère, hébétée.

Depuis combien de temps n'a-t-il pas touché mon visage avec une telle douceur ?

« Victime féminine, âge entre vingt et vingt-cinq ans. Évaluation préliminaire : temps de décès approximativement il y a un mois. »

Son assistant s'est tenu à côté et a rapporté les premiers résultats de l'examen.

Les gestes de mon frère se sont arrêtés brusquement.

Un mois.

Exactement quand j'ai disparu.

J'ai clairement vu ses cils trembler.

A-t-il pensé à moi ?

A-t-il ressenti ne serait-ce qu'une trace d'inquiétude pour moi ?

L'assistant a remarqué que mon frère s'est arrêté et a cru qu'il avait mal aux yeux. Il a demandé doucement avec inquiétude.

« Monsieur Thomas, vos yeux vous font-ils encore mal ? Avez-vous besoin de vous reposer ? »

Mon frère s'est ressaisi, et son visage a affiché un sourire fier.

« Mes yeux vont bien maintenant. »

« C'est grâce à ma sœur Serah. Si elle ne m'avait pas donné une cornée, mes yeux ne se seraient pas rétablis aussi vite. »

« C'est une excellente nouvelle. »

Le Bêta l'a félicité rapidement, puis il a hésité et a parlé à voix basse.

« Mais Monsieur Thomas, votre sœur ne s'appelle-t-elle pas Julie ? Ou est-ce que je me trompe ? »

L'expression de mon frère s'est figée. Son sourire s'est effacé.

« Ne la mentionne pas. Je suis tellement déçu par elle. Dès qu'elle a appris la maladie de mes yeux, elle a disparu. Je ne lui ai jamais demandé de se sacrifier pour moi. »

« Grâce à la Déesse de la Lune, ma sœur adoptive Serah m'a donné une cornée et a sauvé ma vue. Je n'ai jamais pensé que le lien du sang pouvait être plus faible que l'adoption. À partir de maintenant, je n'ai plus cette sœur. »

Ses mots étaient comme une dague glacée, brisant instantanément l'espoir et les rêves dans mon cœur.

J'ai souri amèrement.

Bien sûr. Comment aurait-il pu penser à moi ?

Après tout, dans son esprit, j'étais la femme vile qui a regardé son frère souffrir et s'est enfuie.

Mais mon frère, je ne suis pas disparue exprès.

Je ne t'avais pas abandonné quand tu avais le plus besoin de moi.

Personne ne m'avait crue quand j'avais dit que j'avais été kidnappée.

Mon frère ne saurait jamais que la cornée était la mienne. J'avais organisé le don avant que j'aie été enlevée.

Mais comme pour tout ce que j'avais fait pour notre famille et notre meute, Serah avait volé le mérite.