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Beranda / Loup-garou / Après la Prison d'Argent / Chapitre 2

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Chapitre 2

Penulis: Rivière de Montagne
À peine Daniel m'avait-il ramenée à la maison qu'une silhouette s'est empressée de nous accueillir.

C'était Jessica. Vêtue d'une somptueuse chemise de nuit en champagne, elle s'est déplacée avec une grâce étudiée jusqu'à moi.

« Rosie, te voilà enfin de retour ? » Chacun de ses mots était comme du poison enrobé de sucre, « Tu as tant maigri… Est-ce que tout va bien ? »

Je n'ai rien dit, les yeux obstinément rivés au sol.

Devant mon silence, son sourire s'est évanoui instantanément, cédant la place avec une aisance parfaite à son rôle de victime : « Au moins, toi, tu es revenue. Mon pauvre enfant qui n'a jamais vu la lumière du jour, lui… »

Et, comme par hasard, une larme a glissé le long de sa joue.

Daniel a saisi immédiatement mon menton, forçant mon regard vers Jessica : « Tu entends ce que Jessica dit ? Si tu ne l'avais pas poussée par jalousie il y a trois ans, cet enfant serait encore en vie ! Il aurait été mon héritier ! »

Le mot « enfant » me frappa comme un marteau.

« Je suis désolée. Perdre un enfant est une souffrance », ai-je dit d'une voix rauque, « mais je n'ai pas poussé Jessica. Il a dû y avoir un malentendu… »

Un éclair de nervosité a traversé le regard de Jessica. Elle m'a interrompue aussitôt, élevant la voix : « Tu persistes à nier ? J'espérais qu'au moins, la Prison d'Argent t'aurait enseigné quelque chose d'utile. Apparemment non. »

La voix de Daniel est devenue glaciale : « Peut-être que son séjour là-bas n'a simplement pas été assez long. »

Un frisson a parcouru tout mon corps. Les souvenirs ont afflué, brutaux.

Mon corps a réagi avant même ma conscience. Je me suis pliée en deux, mains sur les genoux, suppliante : « Pardon ! J'ai eu tort ! Je ne le ferai plus jamais ! Je vous en prie, ne m'y renvoyez pas ! »

Jessica a glissé son bras sous celui de Daniel, adoptant l'attitude magnanime de la maîtresse de maison : « Allons, peut-être a-t-elle vraiment changé. Je veux bien lui donner une chance de le prouver. Le passé est le passé, je ne suis pas une femme rancunier. »

Daniel a baissé les yeux sur moi, puis a attrapé mon poignet comme on saisit un chiot désobéissant pour me remettre debout.

« Va te laver. Sois obéissant. Ne me fais pas répéter. »

La servante a hésité : « Mais… en faisant le ménage tout à l'heure, j'ai accidentellement jeté tous les vêtements de Mme Lemoine... Devrait-elle porter l'uniforme de servante maintenant ? »

Jessica a feint la sollicitude : « Elle est pourtant la compagne destinée de l'Alpha. Porter un uniforme de servante ne conviendrait guère, n'est-ce pas ? »

Je me suis empressée de dire : « Ce n'est rien, je peux le porter. »

Daniel a approuvé d'un hochement de tête satisfait : « Voilà qui est mieux. »

Le regard que la servante m'a jeté alors ne ressemblait en rien à la déférence qu'elle montrait à Jessica. On disait qu'elle venait de voir une souillure.

« Suivez-moi. »

Je l'ai suivie à l'étage jusqu'à la salle de bain.

Elle a fouillé dans le placard et m'a jeté au visage un vieil uniforme.

« Salope ! Gâcher de si beaux vêtements pour rien ! »

En silence, j'ai ramassé l'uniforme et suis entrée dans la salle de bain.

L'eau chaude ruisselait sur ma peau. Elle pouvait laver la saleté, mais pas les cicatrices.

Mon dos, mes cuisses, mon ventre... tous les endroits que les vêtements dissimulaient d'ordinaire, étaient couverts de cicatrices. Elles ressemblaient à des lignes de braille, témoignages silencieux de tout ce que j'avais enduré.

Lorsque je suis descendue enfin dans la salle à manger, Daniel et Jessica étaient déjà installés.

Une voix masculine a tranché l'air : « Comptes-tu nous faire attendre encore longtemps ? »

Je me suis assise sur la dernière chaise libre, tentant de m'excuser : « Désolée, je ne savais pas que vous m'attendiez. »

Face à la table chargée de mets parfumés, ma faim était plus forte que ma honte. Je me suis mise à agir instinctivement, attrapant un morceau de rôti que j'ai fourré dans ma bouche.

« Clac ! »

Daniel a reposé bruyamment ses couverts, les yeux braqués sur moi. « Rosie, es-tu devenue une sauvageonne ? Pourquoi ne pas utiliser les couverts ? As-tu oublié jusqu'aux moindres manières ? »

J'ai retiré ma main comme si je m'étais brûlée, réalisant enfin ce que je venais de faire.

« Ce n'était pas volontaire. Cela fait simplement si longtemps que je n'ai pas utilisé de couverts… » ai-je tenté d'expliquer.

Il ne savait rien. Comment aurait-il pu savoir ?

À la Prison d'Argent, ma nourriture était toujours jetée à terre. Si je voulais manger, je devais ramasser comme un chien, sinon c'était la faim.

« Est-ce une tentative pour me faire regretter de t'y avoir envoyée ? » La voix de Daniel était de glace.

J'ai secoué vivement la tête : « Non, vraiment pas. Je disais simplement la vérité. »

Jessica a tapoté le bras de Daniel en soupirant : « Tu as alloué tant de fonds à la Prison d'Argent toutes ces années. Comment est-ce possible qu'il n'y ait même pas de couverts ? Rosie doit encore nous en vouloir. »

« Laisse tomber, ne discute plus avec elle. Allons manger dehors, laissons-la se calmer seule. »

L'expression de Daniel s'est détendue légèrement. Il s'est levé et est parti avec Jessica.

Dès leur départ, je n'ai pu me contenir plus longtemps. Je me suis ruée sur la table et ai dévoré gloutonnement toute la nourriture devant moi.

Mais presque aussitôt, mon estomac s'est rebellé avec violence.

Je me suis précipitée dans les toilettes et ai vomi tout ce que je venais d'avaler.

La faiblesse et la douleur m'ont ramenée au moment où j'avais frôlé la mort.

J'avais été torturée jusqu'à ce que je sois à l'agonie. Ils avaient craint que ma mort ne leur vaille des ennuis avec Daniel, et avaient finalement appelé une guérisseuse.

Cette dernière avait jeté un regard sur mes résultats, le front soucieux :

« L'intoxication à l'argent a pénétré jusqu'à la moelle. Ta louve est en dormance. Tu ne vivras pas longtemps. »

« Ta peine est de trois ans, n'est-ce pas ? Parfait. Tu mourras peu après ta libération. Au moins, ton cadavre ne souillera pas ta cellule. »

« ... »

J'ai porté la main vers le reflet pâle dans le miroir. Des larmes silencieuses ont coulé sur mes joues.

« Daniel, si je meurs, tu me féliciteras sûrement d'avoir enfin appris à rester à ma place, n'est-ce pas ? »

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