Titre : Le Fruit Défendu : mon beaux-fils Lorsqu’Élise rejoint la maison de sa fille Camille pour l’accompagner dans les dernières semaines de grossesse, elle ne s’attend à rien d’autre qu’à son rôle de mère. Prévenante, attentive, elle veille sur Camille, fatiguée et irritable, et sur l’harmonie fragile du couple que forme sa fille avec Julien.Mais dès le premier regard échangé, une tension trouble s’installe entre Élise et son gendre. Julien, délaissé par Camille absorbée par sa grossesse, trouve en Élise une oreille, une femme qui le voit, qui le comprend. Les gestes deviennent plus longs, les regards plus lourds, la proximité dangereuse.Dans cette maison étouffante, sous le poids des non-dits et du désir interdit, ils finissent par céder. Une nuit, la frontière se brise. Leur trahison éclate dans le silence de la maison endormie, tandis que Camille, inconsciente de ce qui se joue dans son dos, s’apprête à donner la vie.Pris au piège de cette passion immorale, Élise et Julien r
ThomasLe jour se lève sur un ciel blafard, dénué de toute chaleur. La lumière grise s’infiltre paresseusement dans l’appartement, révélant les vestiges d’une nuit sans sommeil. Louise repose encore, immobile, peut-être endormie ou simplement décidée à se soustraire au monde. Je ne m’attarde pas davantage sur elle.Je me lève avec lenteur, chaque geste alourdi par ce qui s’apprête à venir. Une cigarette s’allume au creux de mes doigts, et la première bouffée me racle la gorge comme un rappel cruel de ce que je suis devenu.Je m’assieds à la table, contemple longuement le téléphone posé devant moi. Ce vieux combiné devient soudain le poids de tout ce que je n’ai jamais su dire. Pourtant, il le faut. Il est temps.Je compose le numéro d’Adrien. Le cœur au bord des lèvres, je compte les sonneries. Sa voix, lorsqu’elle s’élève enfin, est encore alourdie de sommeil.Adrien— Père ? Que se passe-t-il ?Je ferme un instant les paupières, puis je me lance, d’une voix grave, sans détour :Thom
LouiseLe chemin du retour s’étire interminablement, semblable à ces trajets que l’on redoute sans jamais oser les écourter. La ville défile, terne, impersonnelle, indifférente à notre misérable naufrage. L’habitacle de la voiture, confiné, saturé de nos silences et des relents d’une nuit trop longue, devient une prison d’ombres et de souvenirs.Thomas garde les mains crispées sur le volant, les jointures blanchies par la tension. Son regard se perd dans la route, mais je sais qu’il ne voit rien. Ni les feux qui défilent, ni les passants pressés, ni même les lumières des vitrines qui s’allument une à une à mesure que le jour décline. Il avance, mu par une inertie qui le dépasse, comme si la simple perspective de rentrer chez nous suffisait à lui ôter la force de respirer.Quant à moi, je me tiens là, droite, immobile, les bras croisés sur ma poitrine, tentant vainement de me réchauffer. Mais le froid qui m’envahit ne vient pas de l’extérieur. Il est là, en moi, profondément ancré. Ce
LouiseLe matin cogne contre la vitre fêlée de cette chambre qui pue le sexe, la sueur et la fin du monde. Une lumière blafarde glisse sur le sol sale, grimpe lentement jusqu’à nous, dévoilant l’état de ce lit bancal et de nos corps encore emmêlés.Thomas ne bouge pas. Pas un muscle. Il dort à moitié, ou peut-être qu’il fait semblant. Sa respiration râpeuse racle le silence. Son bras est jeté sur ma taille comme un cadenas mal ajusté. Sa peau est chaude, trop chaude. Chaque inspiration soulève sa cage thoracique contre mon dos, et son odeur me colle à la gorge, âcre et familière.Je garde les yeux ouverts. Incapable de fermer les paupières. Incapable de m’endormir.Tout en moi est à vif. Mes hanches, ma gorge, mon cœur. Il a laissé ses marques. Partout. Je les sens jusque dans mes os.Le moindre mouvement me fait grimacer. Je suis brisée, là, dans cette chambre miteuse, dans ses bras. Et pourtant… je suis là. J’suis restée. Comme une conne. Comme une femme qui sait plus où s’arrête la
LouiseIl ne bouge pas. Pas tout de suite , âpre m'avoir ba(i)sé sauvagement . Son souffle est là, lourd, déchiré, suspendu entre ma gorge et mes seins. Chaque respiration qu’il arrache à ses poumons râpe ma peau, me fait frissonner. Il est partout. Son poids m’écrase, m’emprisonne, m’ancre à cette réalité où il n’existe plus rien d’autre que lui. Que nous.Je sens son cœur cogner, violent, affolé, contre ma poitrine. Comme un animal blessé qui cherche l’air. Ses bras tremblent autour de moi, mais il refuse de me lâcher. Il refuse de me laisser m’échapper.Je glisse une main hésitante dans ses cheveux, doigts tremblants contre sa nuque brûlante. Ses mèches humides de sueur collent à ma paume. Il frissonne sous mon geste, se raidit comme si ce simple contact lui arrachait la peau. Mais il ne recule pas. Pas cette fois.— Thomas… soufflé-je, ma voix brisée, éraflée par l’émotion.Il grogne. Un son rauque, guttural, qui vibre jusque dans mes os. Il enfouit un peu plus son visage dans le
LouiseIl y a un instant, juste un, où j’ose croire qu’il va me lâcher. Où ses doigts tremblent contre ma peau, où son souffle se brise, court et rauque.Mais non.Thomas resserre sa prise. Sa main cale ma nuque, son front s’écrase contre le mien, et dans ses yeux, ce n’est plus la rage. C’est pire. C’est ce foutu amour qu’il étouffe depuis trop longtemps.— Tu sais ce que ça m’a fait, hein ? gronde-t-il, la voix basse, déraillant sur les mots. Te chercher comme un chien. Te voir t’éloigner, me fuir… T’imaginer dans ses bras.Sa mâchoire se contracte si fort que j’en ai mal pour lui.— Et pourtant… Pourtant je suis là. À t’implorer. À te supplier de me regarder. De me voir, putain, Louise. Moi. Pas lui. Moi.Je ferme les yeux. Ça fait trop mal.Mais il refuse. Il m’oblige. Ses doigts serrent, tremblent, ses lèvres glissent contre ma joue dans un geste presque tendre, presque… désespéré.— Tu crois que c’est ça, ma haine ? Tu crois que c’est de la colère ?Il secoue la tête, ricanement