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Chapitre 3 : Une journée ordinaire

Author: F.M Dimanche
last update Last Updated: 2025-07-21 21:23:37

Mara

lendemain matin, je me réveillai doucement, bercée par la lumière du soleil qui filtrait à travers les rideaux. J’étais encore à moitié endormie, mais je me forçai à quitter le lit. Comme chaque jour, je me regardai longuement dans le miroir accroché à la vieille armoire. Mon reflet me semblait plus fatigué que d’habitude. J’avais les traits tirés, les cernes visibles. Je passai une main dans mes cheveux avant de soupirer. Allez, Mara, une nouvelle journée t’attend.

Je pris une douche rapide, me laissant un instant envahir par la chaleur de l’eau, comme si elle pouvait laver toutes mes pensées sombres. Une fois propre, j’enfilai des vêtements confortables, rangeai un peu ma chambre — refaire le lit, remettre les chaussures à leur place, plier les vêtements qui traînaient — puis je descendis au salon.

Tout le monde était déjà là. Mes cousines , leur mère lisait un journal en sirotant son café, et mon oncle regardait distraitement les infos à la télé. Je ne dis pas grand-chose, comme à mon habitude. Je pris rapidement mon petit déjeuner — une tasse de thé, deux tartines beurrées — tout en gardant un œil sur l’horloge. Je n’avais pas envie de rater le bus.

Avant que je ne parte, ma tante me lança d’une voix autoritaire :

— Mara, quand tu rentreras du travail, il faudra que tu repasses les chemises de ton oncle. Et n’oublie pas de nettoyer la terrasse, elle est pleine de feuilles.

Je hochai la tête silencieusement. J’avais appris à ne pas répondre, ça ne servait à rien.

Je quittai la maison quelques minutes plus tard. Une fois dehors, l’air frais me fit du bien. La rue était déjà animée, les enfants jouaient, les voitures passaient en klaxonnant, et quelques voisins discutaient devant leurs portails. J’arrivai au magasin pile à l’heure.

— Salut Mara ! s’exclama Josh, mon collègue toujours souriant.

— Hey ! répondit Annie, en rangeant des cartons près du comptoir.

— Salut vous deux, répondis-je avec un petit sourire.

On échangea quelques plaisanteries, des banalités de début de journée. Puis chacun se mit à ses tâches. Je passai les heures suivantes à trier les étagères, vérifier les stocks et encaisser quelques clients. C’était calme aujourd’hui, mais je préférais ça. Moins de monde, moins de stress.

Vers la fin de la journée, je rangeai mes affaires dans mon sac à dos, dis au revoir à mes collègues et quittai le magasin. Sur le chemin du retour, je saluai les garçons du quartier qui traînaient près de la petite épicerie. Certains me lancèrent des sourires charmeurs, d'autres des regards insistants, mais je les ignorai poliment. J’étais trop fatiguée pour supporter leur humour déplacé.

Une fois à la maison, je posai mes affaires, enfilai un tablier et me mis aux fourneaux. Je préparai un plat simple, mais copieux : du riz, une sauce aux haricots rouges et du poulet frit. L’odeur emplit rapidement la cuisine. Une fois le repas prêt, je fis la vaisselle et rangeai chaque ustensile à sa place, avant de nettoyer les surfaces de la cuisine. Ce n’est qu’une fois tout terminé que je montai dans ma chambre pour prendre une deuxième douche, histoire de me détendre.

Je redescendis ensuite pour manger. La maison était plus calme que ce matin. J’allumai la télé, zappant de chaîne en chaîne sans vraiment regarder. Mon esprit vagabondait, comme souvent. Je pensais à mes parents. Encore. Comme chaque soir.

Soudain, la porte d’entrée s’ouvrit avec fracas. Kelly et Inès venaient de rentrer, bruyantes comme à leur habitude. Elles parlaient fort, riaient, faisaient exprès de laisser traîner leurs sacs dans le couloir, comme si tout leur appartenait.

Je poussai un soupir, éteignis la télé et me levai.

— Tu fais la tête ? lança Kelly d’un ton moqueur.

Je ne répondis pas. Je montai directement dans ma chambre sans me retourner. En atteignant les escaliers, j’entendis encore sa voix derrière moi :

— T’es vraiment bizarre parfois, Mara.

Je serrai les dents et montai les marches plus vite. Arrivée dans ma chambre, je fermai la porte à clé. Le silence. Enfin. Je m’approchai de la fenêtre et restai quelques secondes à contempler le ciel qui s'assombrissait. Une étoile brillait faiblement. Juste une. Je pensai à eux. À ma mère, à mon père. Pas un seul jour ne passait sans que leur absence ne me ronge de l’intérieur. Ils me manquaient. Terriblement.

Je soufflai longuement, éteignis la lumière et m’allongeai. Je voulais dormir, mais le sommeil tardait à venir. Alors, comme souvent, j’attrapai mon téléphone.

C'était Mariam, je souris un peu.

Mariam- Ça va ma belle ?

Moi - ça peut aller et pour toi ?

Mariam -bien , t'as survécu à ta journée ?

Moi - peine. J’ai fait le ménage de toute la cuisine ce soir.

Mariam : T’es une vraie guerrière.

On discuta ainsi quelques minutes. De tout, de rien. Elle me raconta une anecdote drôle de sa journée. Je ris doucement, oubliant un instant mes soucis.

Mariam : Tu sais, j’ai rêvé de tes parents cette nuit…

Je restai silencieuse un moment.

Moi : Raconte.

Mariam : Ils étaient là, souriants, comme si rien n’avait changé. Ta mère m’a même demandé si je veillais bien sur toi.

Mes yeux se remplirent de larmes. Ce genre de phrase me touchait toujours plus que je ne l’admettais.

Moi : Merci de me le dire.

Mariam : Toujours là pour toi, ma belle.

Après quelques derniers échanges, je posai enfin le téléphone sur ma table de nuit. Je fixai le plafond dans le noir, écoutant le silence.

Le flashback quand j'étais petite avec mon père me revient en tête, on était à la rivière on pêchait des petits poissons

on riait,on était tout heureux. Mais la vie en a décidé autrement.

Maman, papa j'espère que vous me surveillez là haut.

Puis, petit à petit, mes paupières se fermèrent.

Et je m’endormis, le cœur un peu plus léger.

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