Chantelle sentit les larmes monter dans ses yeux. Elle se mordit la lèvre pour ne pas éclater en sanglots, mais un filet coula tout de même sur sa joue. D’une voix tremblante, elle murmura :— Merci à toi, Stéphane…Il s’approcha doucement et posa une main réconfortante sur son épaule.— Tu n’as pas à me remercier, dit-il avec douceur. Mais dis-moi… qu’est-ce que tu faisais dans cet hôtel à cette heure-là ?Chantelle inspira profondément, ses doigts jouant nerveusement avec le coin du drap.— Je… je ne comprends rien du tout, commença-t-elle, la voix brisée. Hier, Collen n’était pas venu au travail. Comme il avait une réunion importante, il m’a demandé de le représenter. Il m’a envoyé l’adresse par mail, et je suis allée… Tout se passait bien avec M. Reynolds, jusqu’à ce qu’il m’offre ce… champagne pour trinquer à notre nouvelle collaboration… Et c’est là que j’ai compris que quelque chose n’allait pas.Elle baissa les yeux, essuya furtivement ses larmes et ajouta d’une voix plus bass
Stéphane quitta la chambre, le cœur lourd. Il ne pouvait s’empêcher de se demander ce que Chantelle faisait dans cet hôtel, avec un homme dangereux comme celui-là. Son esprit tournait, imaginant les pires scénarios, tandis qu’il essayait de garder son calme pour mieux agir.La ménagère s’approcha du lit et aida Chantelle à se relever avec précaution. Elle la guida jusqu’à la salle de bain et commença à remplir la baignoire d’eau froide.— J’ai très froid… murmura Chantelle ,sa voix faible et tremblante.— Oui, mademoiselle, c’est bien froid. Cela va vous aider à apaiser la chaleur qui brûle dans votre corps. Restez sage, je vais vous aider, dit la ménagère en la soutenant délicatement dans l’eau.Pendant plusieurs longues minutes, elle lui fit prendre un bain froid, veillant à ce que chaque geste soit doux mais efficace. Chantelle frissonnait, ses lèvres légèrement bleutées, son corps tendu sous l’effet de la drogue. Peu à peu, elle sentit la brûlure diminuer, le froid la réveillant l
À cet instant, un serveur fit son apparition, portant un plateau sur lequel reposaient deux coupes de champagne finement ciselées.— Mademoiselle Chantelle, dit M. Reynolds en indiquant le plateau, je souhaiterais que nous trinquions en signe de notre future collaboration.Chantelle esquissa un sourire professionnel et répondit :— Avec plaisir, monsieur Reynolds.Elle prit la coupe, en humecta les lèvres et but une gorgée. La boisson pétillante lui glissa agréablement dans la gorge. Elle prit un instant pour observer l’homme face à elle, son expression mêlant sérieux et satisfaction. Quelques minutes plus tard, elle termina son verre.— Je suis honorée que vous m’ayez reçue, dit-elle en posant délicatement la coupe sur la table. Je pense que je vais vous laisser maintenant.— Bien sûr, mademoiselle Chantelle, répondit-il avec un sourire chaleureux. À la prochaine, et merci pour votre professionnalisme.À peine eut-elle l’intention de se lever que son corps sembla lui désobéir. Une lo
Chantelle quitta la demeure de son père, le cœur lourd et l’âme en lambeaux. Chaque pas semblait peser une tonne, et elle ne cessait de se demander ce qu’il avait bien pu faire pour mériter cette cruauté. Tout cela… c’était à cause de Mégane et de Rhonda. Avant leur intrusion dans sa vie, son père avait été aimant, protecteur, tendre envers elle et sa mère. Comment pouvait-il manquer ainsi de respect à une femme déjà partie, sa propre mère ?Elle héla un taxi, s’y laissa tomber, et la voiture démarra lentement. Les lumières de la ville défilaient par la vitre, mais Chantelle n’y prêtait pas attention. Son esprit tourbillonnait de questions obsédantes : Pourquoi me cacher des choses ? Quel secret ont-ils si peur que je découvre ? Est-ce lié à la mort de maman ?Les larmes coulaient silencieusement sur ses joues. Le chauffeur, remarquant son chagrin, se pencha légèrement et demanda avec douceur :— Mademoiselle, ça va ?Elle secoua la tête, tentant de se ressaisir, et murmura :— Oui… ç
Chantelle tremblait de rage. Ses joues brûlaient encore des gifles reçues, mais la douleur n’était rien comparée à l’incendie qui dévorait son cœur. Ses poings se serrèrent, ses larmes brouillaient sa vue. Elle en avait assez. Assez de se taire. Assez de supporter.Sa voix jaillit, tremblante mais furieuse :— Tu sais, papa… parfois, je doute même que tu sois mon vrai père.Un silence lourd tomba dans le salon. Tous la fixaient, stupéfaits par son audace.— Parce que ce que tu me fais subir, reprit-elle, la gorge serrée, aucun père dans ce monde ne le ferait à sa propre fille !Gérard devint livide, ses yeux lancèrent des éclairs. Mais avant qu’il ne puisse parler, Rhonda s’interposa, la voix tranchante :— Chantelle, ferme immédiatement ta bouche ! Tu oublies à qui tu
Le lendemain matin, Chantelle arriva au bureau comme si rien ne s’était passé. Sa tenue était impeccable, son sourire professionnel accroché à ses lèvres, et ses gestes précis, presque mécaniques. À la voir, personne n’aurait pu deviner le poids de ses inquiétudes. Même Collen, qui la connaissait assez pour déceler les failles, se surprenait à se demander comment elle pouvait afficher un tel sang-froid. Un mental d’acier…, pensa-t-il en la regardant à distance.Pourtant, derrière son calme apparent, son cœur battait lourdement. Chaque dossier qu’elle rangeait, chaque mail qu’elle envoyait, lui servait de rempart pour ne pas craquer.En milieu de matinée, son téléphone vibra doucement sur la table. Elle jeta un coup d’œil à l’écran et soupira avant de décrocher.— Allô, papa ?La voix de son père résonna, ferme mais avec une pointe d’insistance.— Chantelle, il faut que tu passes à la maison ce soir.— Non papa… je ne passerai pas, je suis vraiment occupée, répondit-elle d’un ton sec,