เข้าสู่ระบบLéa resta assise sur le lit, Ses yeux étaient rouges, brûlants de fatigue et d’émotions trop longtemps contenues.Ses doigts tremblaient, comme incapables de tenir le papier glacé de la couverture.Chaque page qu’elle avait lue résonnait dans sa tête, frappant son cœur avec une violence inattendue.Elle avait vu un autre Durval, un jeune homme brisé, un adolescent frappé par la vie, trahi par la famille et par le destin.Et maintenant… maintenant elle comprenait.Dans un geste impulsif, elle referma le carnet.La couverture heurta la table de chevet avec un bruit sec, presque violent.Elle le repoussa en arrière, le regard vide, les mains serrées contre sa poitrine.Puis, incapable de retenir le torrent d’émotions, elle éclata en sanglots.Ses larmes coulaient sans retenue, roulant sur ses joues, trempant son t-shirt.Elle sanglotait pour la douleur de Durval, pour la violence qu’il avait subie, pour la solitude dans laquelle il avait grandi.Mais elle sanglotait aussi pour e
La nuit était noire et silencieuse sur la ville endormie.Einer roulait lentement sur les routes pavées de gravier, encore tremblant de l’alcool qui avait accompagné sa soirée.Il avait tenté de se vider l’esprit, d’oublier la tension insupportable qui le liait à son frère, Maxime.Mais les mots échangés plus tôt cette semaine-là, les insultes, les provocations et la trahison mentionnée par Einer, brûlaient encore dans sa mémoire.Maxime était parti en colère après leur dernière rencontre. Leur relation s’était détériorée si rapidement, qu’Einer avait fini par se sentir à la fois coupable et soulagé de la distance qui s’était installée entre eux.Et maintenant, ce vide qu’il avait créé involontairement allait le frapper de plein fouet.Le téléphone sonna.Une sonnerie brisée, désespérée.— Allô ?Une voix étranglée, celle d’un policier :— Einer Durval ? Nous avons un accident. Votre frere Maxime… il…Einer sentit son corps se figer. Les mots restèrent suspendus dans l’air comm
Léa resta un long moment assise sur le bord du lit, le carnet serré contre sa poitrine.Le silence de la chambre pesait lourd, seulement percé par le tic-tac régulier de l’horloge murale.Elle inspira profondément, tentant de calmer le tourbillon qui l’assaillait.Tout ce qu’elle avait lu la bouleversait.Le Durval qu’elle connaissait dans le présent n’était qu’une façade un masque soigneusement sculpté pour cacher la douleur et la colère accumulées depuis l’enfance.Chaque page, chaque confession dans ce carnet noir, dévoilait un garçon brisé, un adolescent seul face à un père violent et à un frère plus fort que lui.La mort de sa mère l’avait frappée particulièrement.Elle avait cru connaître Durval, comprendre ses silences et sa froideur.Mais maintenant, elle voyait à quel point il avait été privé de tout soutien, de toute affection.Sa mère était tout ce qui lui restait de douceur, et lorsqu’elle était morte, une part de l’humanité de Durval avait disparu avec elle.Léa pa
La lumière des projecteurs dansait sur les murs, se mêlant à la fumée et aux éclats de rire.La musique, trop forte, faisait vibrer le plancher du grand salon.Autour d’eux, les jeunes de la haute société s’agitaient, un verre à la main, profitant de la fin de l’été et de l’argent de leurs parents.Einer, appuyé contre le mur, regardait sans un mot.Il ne venait pas souvent à ce genre de soirée.Il n’aimait pas la foule, ni les conversations creuses, encore moins ces regards qui pesaient sur lui depuis qu’il avait changé.Mais Maxime avait insisté.— Allez, petit frère, viens t’amuser un peu. C’est pas en t’enfermant à la salle de sport que tu vas découvrir la vie.Einer avait fini par accepter, sans savoir vraiment pourquoi. Peut-être par curiosité. Peut-être pour mesurer à quel point il avait cessé d’être celui qu’il était.Maxime, lui, était dans son élément : charmeur, entouré, bruyant.Il saluait, plaisantait, levait son verre à chaque phrase.Einer restait en retrait, son
La chaleur de juillet planait sur le domaine Durval.Le soleil s’écrasait sur les pierres du manoir, et les cigales, dans les arbres, semblaient seules à oser troubler le silence.Au loin, on distinguait une voiture sombre remonter l’allée gravillonnée.Le majordome quitta le perron, redressa sa veste, et annonça d’une voix formelle :— Monsieur Maxime est arrivé.Dans le hall, Einer leva à peine les yeux.Il savait que ce jour viendrait.Depuis des semaines, son père ne parlait que du « retour du grand frère », celui qui faisait la fierté de la famille, l’étudiant brillant à l’étranger, celui qui, à dix-huit ans, l’avait autrefois humilié devant tout le monde.Einer ferma son livre, se leva calmement et alla se poster près de la fenêtre.Il observa la voiture s’arrêter.Maxime en descendit, bronzé, sûr de lui, vêtu d’une chemise claire et de lunettes de soleil qu’il retira d’un geste lent.Même de loin, on pouvait sentir son arrogance.Le majordome s’inclina.Maxime entra da
À dix-sept ans, Einer Durval n’était plus le garçon maigre et tremblant qu’on avait humilié dans la cour familiale.Deux ans s’étaient écoulés depuis la bagarre avec Maxime.Deux ans à ravaler sa honte, à serrer les dents, à compter chaque minute en silence.Un matin, sans prévenir, il s’était levé avant l’aube.Il avait enfilé des baskets usées, un t-shirt noir, et il était sorti courir dans le froid.Le manoir dormait encore.Chaque respiration lui brûlait la gorge, chaque pas lui rappelait la douleur qu’il avait connue.Mais il courait.Et dans cette souffrance volontaire, il trouva une étrange paix.Peu à peu, il s’imposa une routine : le matin, la course ; le soir, la salle de sport du quartier.Au début, les entraîneurs riaient doucement de lui — ce jeune riche à la mine fermée, qui ne parlait jamais.Puis ils cessèrent de rire.Einer progressait vite.Ses gestes étaient précis, presque mécaniques.Il frappait le sac de frappe jusqu’à ce que ses phalanges saignent.







