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Chapitre 4

Author: Bellounie
Félix est parti furieux, emportant avec lui les hurlements hystériques de ma mère.

Alors que sa voiture passait devant moi, j’ai aperçu le sourire satisfait de Sophie.

Elle pensait avoir gagné.

Encore une fois, j’étais seule contre tous, abandonnée comme une pauvre créature pitoyable.

Mais franchement ? Je m’en fichais.

Mes parents, mon mari, mon fils… Je n’en voulais plus.

Si elle les aimait tant, alors qu’elle les garde.

Je me voulais détachée, mais dans ces moments-là, allez savoir pourquoi, les pires souvenirs ont tendance à refaire surface. Petit à petit, toutes ces pensées que j’aurais préféré oublier ont envahi mon esprit.

J’avais envie de pleurer. Pas par tristesse, juste pour me défouler.

Mais je n’osais pas.

Je craignais que mes larmes me brûlent la peau, et franchement, je n’avais pas besoin de ça en plus.

Alors j’ai continué à avancer, un pas après l’autre, jusqu’à ce que mes pieds s’engourdissent, jusqu’à ce que mon esprit se vide, incapable de ressasser quoi que ce soit.

Après une longue marche, j’ai enfin trouvé un endroit où m’abriter de la neige.

J’ai eu la chance d’attraper un taxi, mais au moment où la voiture s’est arrêtée devant moi, elle a soudain dérapé sur la route enneigée et m’a percutée.

L’impact n’a pas été violent, mais je me suis retrouvée face contre terre dans la neige. Mon corps, trempé et glacé depuis trop longtemps, a lâché, et j’ai perdu connaissance.

Quand j’ai rouvert les yeux, j’avais l’impression d’avoir été écrasée sous un camion.

Ma tête était lourde, mon corps en feu, ma gorge complètement enrayée.

J’ai eu du mal à ouvrir les yeux, mais j’ai fini par distinguer un jeune homme assis à mon chevet. Il avait un visage doux et propre, presque juvénile.

D’une voix rauque, j’ai demandé : « Où je suis ? »

À l’entente de ma voix, son visage s’est éclairé : « Tu es réveillée ! Enfin ! »

« Tu es à l’hôpital. Tu avais une grosse fièvre et tu es restée inconsciente pendant deux jours. »

Il était si près que je sentais son souffle chaud sur ma peau.

Ça faisait une éternité que je n’avais pas été aussi proche d’un homme, et je n’ai pas pu m’empêcher de froncer les sourcils.

Il s’est tout de suite reculé, gêné, le bout des oreilles un peu rouges.

Puis il s’est mis à m’expliquer ce qui s’était passé.

Il s’appelait Clément Ferrand. Son père était malade et les soins coûtaient cher, alors il travaillait comme chauffeur de taxi en complément de son travail.

Il avait été super prudent sur la route, mais avec la neige, sa voiture a quand même dérapé et m’a renversée.

Heureusement, j’allais bien, mis à part une entorse au poignet.

Mais les médecins avaient aussi diagnostiqué une anémie et une hypoglycémie sévères. Avec la fièvre qui ne tombait pas, ils craignaient une pneumonie.

Alors il était resté.

Je l’ai observé. Il avait ce genre de visage qui inspire confiance, avec des yeux clairs, brillants, qui n’avaient pas encore été ternis par la dureté du monde.

Mon regard est descendu sur son manteau : un vêtement de bonne qualité, sans logo apparent, mais bien coupé.

Ce garçon mentait bien.

Mais j’ai laissé couler.

Au contraire, j’étais reconnaissante qu’il soit resté avec moi alors que j’étais seule.

« Merci. Mais tu n’as pas besoin de rester. Contacte juste mon assurance. »

Il a haussé les épaules : « C’est ce que je comptais faire au début. »

« Mais ni la police ni les médecins n’ont réussi à joindre ta famille. Alors j’ai dû rester. »

Évidemment.

Ils devaient tous être bien trop occupés à chouchouter Madame et Mademoiselle Victime Parfaite.

À cet instant, mon téléphone a vibré.

Clément l’a pris et m’a montré l’écran : « Mari ».

Il avait l’air surpris. Une femme mariée qui passe deux jours à l’hôpital sans que son mari ne la retrouve, ce n’est pas banal.

J’ai voulu lui dire de ne pas décrocher, mais il l’a déjà fait.

Et en prime, il a mis le haut-parleur.

De l’autre côté, la voix froide de Félix a résonné :

« Luna, où étais-tu ces deux derniers jours ? »

J’ai levé les yeux au ciel. Pas envie de répondre à ce connard.

Sa voix s’est faite plus dure : « Peu importe où tu es, rentre immédiatement et excuse-toi auprès de Sophie et de sa fille. »

« Tu sais très bien que l’incident de l’époque a laissé un traumatisme à Cécile. Dès qu’elle est trop émotive, elle s’évanouit. »

« Tu as détruit la vie de Sophie, et maintenant tu fais du mal à sa fille. Tu n’as vraiment aucun remords ? »

J’ai eu un rictus de dégoût.

Mais avant que je puisse répondre, il a continué, implacable :

« Papa et maman sont là aussi. Ils ont dit que si tu te mettais à genoux devant Sophie et que tu t’excusais, ils te pardonneraient. »

« Tu ne voulais pas recoller les morceaux avec eux ? C’est une occasion en or. Si tu la rates, tu le regretteras. »

J’ai éclaté de rire, un rire froid.

J’allais parler, mais Clément m’a devancée.

« Elle ne peut pas venir. Elle est morte. Son corps est à la morgue. »

« Si tu veux, tu peux aller la chercher. Mais dépêche-toi, sinon, il ne restera plus que ses cendres. »
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Mga Comments (18)
goodnovel comment avatar
Monique Mauru-Grayo
ça m'énerve, car j'ai des bonus et je ne peux pas déverrouiller les chapitres , c'est quoi cette arnaque ????
goodnovel comment avatar
Salamatou ali Oumoudado
pourquoi collecté les bonus si sa m aide pas a déverrouiller les pages
goodnovel comment avatar
Myriam Ammor
Intéressant mais difficile de lire la suite !!!
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