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chapitre 04

last update Terakhir Diperbarui: 2025-10-20 03:27:13

Seraleone suivit du regard l’homme qui venait de capter son attention, sans trop savoir pourquoi. Il y avait dans son allure quelque chose de brut, de mystérieux, presque… magnétique. Elle secoua doucement la tête, comme pour chasser cette pensée importune, et se replongea dans son écran.

Pendant ce temps, Xavier avait pris l’ascenseur jusqu’au troisième étage. En sortant, il repéra sans difficulté le bureau indiqué. Il inspira profondément et toqua trois coups.

— Entrez, grogna une voix rauque et sèche.

Il poussa doucement la porte.

— Bonjour monsieur, dit-il respectueusement.

— Que voulez-vous ? lança le vieil homme sans même lever la tête.

— Je viens pour l’annonce, répondit-il en lui tendant un vieux journal chiffonné.

L’homme releva les yeux, examina Xavier rapidement, puis demanda :

— Vous avez votre propre camion ?

— Oui, il est garé juste dehors.

— Parfait. Allez voir le contremaître Paul. Il vous montrera où stationner. On remplira votre citerne et vous ferez la livraison. C’est un boulot journalier. Cent dollars de l’heure, ça vous va ?

— Ça me convient, répondit Xavier sans hésiter.

— Très bien. Bienvenue chez nous, monsieur…

— Xavier, répondit-il en lui serrant la main.

— Bienvenue chez nous, monsieur Xavier. Vous pouvez disposer.

Xavier hocha la tête et quitta le bureau. Il reprit l’ascenseur pour retourner au rez-de-chaussée. En sortant, ses pas le ramenèrent naturellement vers la réception.

— Excusez-moi, madame… sauriez-vous où je peux trouver monsieur Paul ?

Seraleone leva les yeux… et figea. Encore lui.

— Ah… oui… bien sûr… balbutia-t-elle presque malgré elle.

Son cœur fit un bond sans raison valable. Elle se sentit idiote. Pourquoi ce regard lui retournait-il l’estomac comme une adolescente ? Pourquoi cet homme qu’elle ne connaissait pas lui faisait cet effet-là ?

Elle détourna brièvement les yeux, le temps de reprendre contenance.

— Le contremaître Paul est dans le hangar, sur votre gauche en sortant. Suivez les panneaux.

— Merci, madame, dit-il avec un petit sourire presque imperceptible.

Elle regarda sa silhouette s’éloigner. Et sans s’en rendre compte, elle souriait…

Une fois arrivé au deuxième étage, il avança d’un pas ferme et toqua trois coups à la porte indiquée.

— Entrez ! répondit une voix plus joviale, presque chaleureuse.

Xavier entra.

— Bonjour monsieur, je suis Xavier, le nouveau camionneur.

— Ah, parfait ! Bienvenue à bord, monsieur Xavier. Suivez-moi, dit Paul, un homme d’une cinquantaine d’années, à la barbe grisonnante et au regard vif.

Les deux hommes prirent l’ascenseur ensemble, échangèrent quelques banalités sur la chaleur écrasante de la journée, puis arrivèrent à l’entrepôt.

— Voilà, c’est ici. Allez chercher votre camion et garez-le juste là, indiqua Paul en pointant une large zone de remplissage.

Xavier ne perdit pas de temps. Il monta dans son mastodonte de métal, fit rugir le moteur et le dirigea avec précision jusqu’à l’endroit désigné. Les ouvriers commencèrent aussitôt à remplir sa citerne de pétrole.

La mission du jour était simple : livrer le précieux liquide à une station-service à deux heures de route d’ici.

Mais ce que Xavier ignorait, c’est que cette simple livraison allait être le début d’un tournant inattendu.

Seraleone, quant à elle, n’avait pas bougé. Elle regardait fixement la porte que Xavier venait de franchir, les doigts figés sur son clavier. Son cœur battait un peu plus vite que d’ordinaire. Qui était cet homme ? Pourquoi son regard l’avait-il troublée au point de la faire perdre le fil de ses pensées ? Ce n’était pas son genre de s’éparpiller, surtout pas pour un inconnu.

Elle soupira, se gifla mentalement et secoua la tête comme pour en chasser l’image de ce visage à la fois fatigué et mystérieux. Non. Ce n’était pas le moment. Elle avait trop de responsabilités pour se laisser distraire par un camionneur, aussi intriguant soit-il.

Pendant ce temps, dans l’entrepôt, la citerne de Xavier se remplissait lentement. Paul, les bras croisés, observait la manœuvre.

— Vous avez l’air d’avoir roulé toute une vie, lança-t-il.

— C’est un peu ça, répondit Xavier sans détour. La route, c’est tout ce qu’il me reste.

Paul n’insista pas. Il sentait que cet homme portait un poids qu’il n’était pas prêt à partager. Et dans ce milieu, on apprenait à ne pas poser trop de questions.

Quelques minutes plus tard, la citerne était pleine et la paperasse signée.

— Voilà votre itinéraire, dit Paul en lui tendant une feuille. Livraison dans la zone nord, station PetroDiaz. À deux heures d’ici si tout roule.

Xavier hocha la tête, attrapa la feuille sans un mot, monta dans son camion, et démarra doucement. Le vrombissement du moteur couvrit le silence pesant de l’entrepôt.

Mais alors qu’il quittait les lieux, ses yeux croisèrent à nouveau ceux de Seraleone, postée à la fenêtre du rez-de-chaussée. Elle l’observait. Il esquissa un léger sourire. Elle baissa vite les yeux, troublée une fois de plus.

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