/ Romance / ET SI CASANOVA ÉTAIT UNE FEMME ? / Chapitre 1 — L’art de se dénuder

공유

ET SI CASANOVA ÉTAIT UNE FEMME ?
ET SI CASANOVA ÉTAIT UNE FEMME ?
작가: Darkness

Chapitre 1 — L’art de se dénuder

작가: Darkness
last update 최신 업데이트: 2025-10-27 23:11:58

Giulia Ferrelli

Je m’appelle Giulia Ferrelli, et je suis née dans une maison où les murs transpirent la vertu. Ou, du moins, ce que le monde appelle ainsi.

Fille du sénateur Vittorio Ferrelli, élevée dans l’opulence dorée d’un palais vénitien, j’ai grandi parmi les marbres froids, les tapisseries aux scènes bibliques et les leçons rigides d’une éducation que l’on dit noble. À sept ans, on m’apprenait à décliner les vertus cardinales. À dix, à me taire quand les hommes parlaient. À douze, j'avais déjà compris une vérité plus ancienne que leurs morales : la vertu est une robe trop étroite cousue par des mains d’hommes.

Mais moi, j’observais. Je regardais les mains des domestiques trembler quand ils croisaient le regard d’une belle. J’écoutais les soupirs retenus derrière les portes closes. Et je guettais, silencieuse, la manière dont une femme pouvait plier un homme d’un seul sourire.

Non, je ne connaissais pas encore l’amour. Ni même le sexe. Mais je savais que le désir avait un goût plus précieux que l’encens des églises ou le velours des chapelles. Qu’il était une force, un souffle, une étreinte invisible capable de renverser les rois. Et j’ai décidé que cette arme serait mienne.

---

Ce soir, j’ai vingt-et-un ans. Et je suis assise dans le grand salon du palazzo Ferrelli, les jambes croisées sous une robe de soie ivoire si fine qu’elle épouse chaque frisson de ma peau.

La dentelle caresse le haut de ma poitrine, mais s’arrête là où commence l’indécence. Juste assez pour éveiller, jamais pour rassasier. Ma tante Artemisia me lance des regards assassins entre deux gorgées de vin doux. Les convenances, murmure-t-elle. Une autre forme de chaîne.

Mais ce n’est pas elle qui m’intéresse.

C’est lui.

Le comte Lorenzo Baldi, héritier d’un domaine au nord de Florence, riche, cultivé, célèbre pour sa collection d’objets anciens et sa réputation de libertin raffiné.

Il est assis à deux sièges de moi, vêtu d’un habit grenat brodé d’or, ses yeux d’ambre m’analysant avec la minutie d’un homme habitué à choisir ses plaisirs comme on choisit un vin rare. Il me dévisage depuis l’instant où je suis entrée. Il se croit dissimulé derrière ses manières. Il ne sait pas que je vois tout. Que je sens tout.

Je fais glisser un doigt lentement sur le bord de ma coupe en cristal. Un cercle. Un autre. Et je le vois se tendre, imperceptiblement. Il est pris. Déjà.

Je le regarde enfin.

– Vous semblez… pensive, madonna Giulia. Sa voix est grave, voilée, légèrement rauque. Il croit encore parler à une demoiselle bien née, sage et sage encore.

Je penche la tête, offre un demi-sourire.

– Je pense à l’ennui, comte. À tout ce qu’on nous impose.

Un bref silence. Puis un souffle. Il est troublé. J’aime cela. J’aime sentir le pouvoir inverser les rôles. J’aime sentir le contrôle glisser de ses mains vers les miennes.

Je me lève. Ma robe ondule autour de mes hanches comme une promesse chuchotée. Les chandeliers projettent sur mes épaules des ombres tremblantes. Je m’avance vers lui, lentement, et me penche à son oreille.

– Vous connaissez les jardins privés du palazzo ?

Il se fige. Un souffle. Une hésitation. Puis il se lève, docile. Il me suit. Évidemment qu’il me suit.

L’air du soir embaume le chèvrefeuille et la glycine. Sous les cyprès, la lune se faufile entre les feuillages comme une courtisane curieuse. Je sens ses pas derrière moi. Mais je ne me retourne pas. Il n’y a que les faibles qui cherchent la permission dans le regard des autres. Moi, je suis le feu. Je suis la tempête.

Nous atteignons le petit bassin. L’eau, paisible, reflète les étoiles comme des perles égarées. Je m’arrête. Me tourne vers lui. Lentement, je défais un premier bouton. Puis un autre. Puis un troisième.

Mon corsage s’ouvre sur la naissance de mes seins, pâles comme la lune, encore couverts d’un voile de dentelle. Je ne bouge plus. Je le regarde.

– Que faites-vous ? souffle-t-il, la voix nouée.

– J’étudie vos intentions. Les hommes sont si prévisibles.

Je m’approche. Très près. Mon souffle effleure sa joue. Ma bouche frôle la sienne sans la toucher. Il retient son souffle. J’entends son désir comme un orage au loin.

– Vous croyez dominer. Mais vous n’avez aucun pouvoir. Pas ici. Pas avec moi.

Il tend la main. Je la stoppe, mes doigts sur son poignet.

– Seulement si je dis oui. Et je le dis. D’une voix si basse qu’elle devient ordre.

Il est fébrile. Trop sûr de lui, et pourtant désorienté. Il me touche comme un homme affamé, mais je le ralentis. C’est moi qui décide. C’est moi qui commande les soupirs et les silences. Sa bouche s’égare sur ma peau, descend, tremble un peu. Il découvre mes seins, mes hanches, mon ventre avec la dévotion d’un homme qui ne sait pas qu’il est en train de perdre.

Je le pousse contre le sol de pierre chaude, m’installe sur lui. Ma robe se déploie autour de nous comme un rideau de théâtre.

Il me pénètre. Trop vite. Trop fort. Je ne crie pas. Je ne gémis pas. Je le regarde. Et je souris.

Je prends le rythme. Le contrôle. Ma main serre ses poignets au sol. Ma voix le guide. Ma bouche lui ordonne. Il devient fou. Il gémit, supplie presque. J’ondule au-dessus de lui comme une déesse antique. Je l’emmène au bord de lui-même. Et je le retiens. Encore. Encore. Jusqu’à ce qu’il ne soit plus qu’un corps offert à ma volonté.

Il jouit avec violence. Je le sens se briser sous moi. Comme un homme qu’on a conquis sans jamais le toucher au cœur.

Il reste là, haletant, vidé, battu. Il me regarde comme un homme qui vient d’entrevoir quelque chose qu’il ne pourra plus jamais atteindre.

Moi, je me lève. Je me rhabille. Lentement. Bouton après bouton. Dentelle sur peau. Tissu sur pouvoir.

– Qui êtes-vous, diable… ? souffle-t-il, les yeux écarquillés.

Je me penche, l’embrasse au coin des lèvres.

– Je suis ce que les hommes craignent et désirent. Je suis ce que vous ne pourrez jamais garder.

Puis je me retourne, et disparais dans les ombres, sans un bruit.

Demain, je serai ailleurs. Dans un autre palais. Sous d’autres yeux. Avec d’autres lèvres à pervertir.

Je suis une légende qu’on ne retient jamais.

Je suis Giulia Ferrelli.

Et ce monde m’appartient.

이 책을 계속 무료로 읽어보세요.
QR 코드를 스캔하여 앱을 다운로드하세요

최신 챕터

  • ET SI CASANOVA ÉTAIT UNE FEMME ?    Chapitre 10 — Sous la braise, la guerre

    Giulia FerrelliIl dort.Ou fait semblant.Avec Rafael, je ne suis jamais certaine. Il a ce calme prédateur, cette fausse tranquillité de l’homme habitué à survivre dans le tumulte. Même dans le silence, même dans le noir, il a l’instinct du fauve : prêt à bondir, prêt à mordre.La lune découpe son profil comme une lame d'argent. Je le regarde respirer, nu, le torse marqué de cicatrices qui racontent des histoires qu’il ne me dira jamais. Son visage est serein, presque trop. Mais je le connais. C’est une paix qui masque les tempêtes.Je me redresse lentement, les draps glissent contre ma peau nue, frémissent comme un souffle chaud. Mes muscles me rappellent la nuit. J’ai mal aux cuisses. À la gorge. Et j’en veux encore.Ce n’est pas de l’amour.C’est plus ancien, plus obscur. C’est une faim de possession, de pouvoir. Une guerre sans drapeau, sans règle, sans trêve.Je me penche au-dessus de lui. Sa poitrine se soulève lentement. Une fine cicatrice traverse son flanc gauche — une ancie

  • ET SI CASANOVA ÉTAIT UNE FEMME ?    Chapitre 9 — La Dernière Nuit Avant la Cendre

    Giulia FerrelliLes couloirs du palais semblent plus vides que jamais.Pas un bruit. Pas un souffle.Seulement moi. Et lui.Les murs ont cessé de murmurer. Les dorures ne brillent plus que d’un éclat fané, comme si la nuit elle-même refusait de refléter ce que nous sommes devenus. Ce lieu n’est plus un sanctuaire. C’est un mausolée. Et nous sommes les derniers vivants à y respirer.Rafael ferme la porte derrière nous. Lentement.Il ne dit rien. Pas encore.Il m’observe, comme s’il cherchait à lire sous ma peau, comme si mes cicatrices allaient soudain lui révéler un secret qu’il attend depuis trop longtemps.Je m’avance vers la table basse.Le flacon de cognac trône là, intact.Personne n’y a touché depuis des mois.Comme si ce moment avait toujours été prévu.Je dévisse le bouchon, verse deux verres. Le cristal sonne comme une cloche de guerre. Une annonce. Une fin.Je lui tends le sien sans le regarder.— À quoi trinquons-nous ? murmure-t-il.Je soutiens enfin ses yeux.Il y a tant

  • ET SI CASANOVA ÉTAIT UNE FEMME ?    Chapitre 8 — Le Serment du Feu

    Giulia FerrelliLe matin ne se lève pas. Il rampe.Un voile de cendres semble recouvrir le ciel, comme si le monde retenait son souffle. Les couloirs du palais résonnent d’un silence pesant, traversés par des ombres furtives et des pas dissimulés. Tout semble suspendu dans une attente étouffante. Je le sens. Quelque chose va céder.Mon reflet me fixe avec défiance. Le pendentif noir repose contre ma peau comme une flamme glacée, et chaque battement de mon cœur y résonne avec une intensité nouvelle. Je n’ai pas dormi. L’image d’Elena à genoux, la voix brisée par la peur, hante mes pensées. Le Conseil des Ombres m’a désignée. Je suis désormais une cible vivante.Mais ce n’est pas la peur qui me brûle le ventre.C’est l’adrénaline. La rage. La détermination.Je rassemble mes cheveux en une tresse haute, nouée d’un ruban rouge une couleur que l’on évite dans cette aile du palais. Trop provocante, trop vive, trop… vivante. Et pourtant, aujourd’hui, j’en fais mon étendard.Dans la grande sa

  • ET SI CASANOVA ÉTAIT UNE FEMME ?    Chapitre 7 — Jeux de pouvoir et failles invisibles

    Giulia FerrelliL’aube m’accueille sans douceur, m’arrachant à un sommeil agité. Je reste immobile, étendue sur le dos, le regard fixé vers le plafond voilé de brume matinale. Mes pensées tourbillonnent, lourdes et incessantes, comme un torrent que je ne peux retenir ni dompter. Chaque souvenir, chaque image de la nuit passée s’entrelacent, nourrissant une fièvre sourde qui brûle au creux de ma poitrine.Le regard de Rafael me hante — ce vert profond, presque hypnotique, comme une promesse d’évasion et de puissance. Ses caresses, suaves et calculées, ont laissé une trace indélébile, une marque invisible que je porte en silence. Comment ne pas être tentée par une alliance qui semble pouvoir tout bouleverser ? Mais je sais que le jeu est dangereux, et que derrière chaque sourire, chaque geste, se cachent des pièges prêts à se refermer sur moi.Une voix intérieure, aiguë et révoltée, s’élève, implorant prudence et lucidité. Il faut avancer avec stratégie, ne pas se laisser aveugler par l

  • ET SI CASANOVA ÉTAIT UNE FEMME ?    Chapitre 6 — Ombres et tentations nouvelles

    Giulia FerrelliL'aube peine à percer à travers les lourds rideaux de mes appartements, mais mon esprit est déjà en éveil, parcouru par les rémanences de la nuit passée. Le souvenir de Lorenzo est encore vif, brûlant, s’insinuant dans chaque recoin de mes pensées, me laissant à la fois enfiévrée et désarmée. Pourtant, au-delà de cette passion encore brûlante, une autre menace s’impose à moi, bien plus insidieuse et dangereuse. Chaque jour dans ce palais est un jeu d’équilibre entre confiance et trahison, entre masque et vérité.Je n’ai pas le droit de faiblir. Pas un instant.Je glisse mes doigts sur la soie de ma robe de chambre, l’air frais qui s’infiltre par la fenêtre entrouverte m’arrache un frisson. La chambre est silencieuse, trop silencieuse, comme si les murs eux-mêmes retenaient leur souffle. Alors que je m’habille avec une froide détermination, un messager discret frappe à la porte. Sans un mot, il glisse dans mes mains une enveloppe scellée d’un sceau inconnu, la cire roug

  • ET SI CASANOVA ÉTAIT UNE FEMME ?    Chapitre 5 — Jeux de pouvoir et désirs brûlants

    Giulia FerrelliLa nuit s’étire lentement sur la cité, tandis que les lumières du palais jettent des éclats dorés sur les murs de pierre ancienne. La menace contenue dans ce message anonyme brûle encore au creux de mon esprit, une ombre menaçante qui s’accroche à mes pensées. Pourtant, je refuse de laisser la peur guider mes pas. La peur est un luxe que je ne peux me permettre.Je me tiens devant la grande glace dans mes appartements, observant la femme qui me regarde en retour. Une femme façonnée par les épreuves, la trahison, et l’ambition. Ma robe, choisie avec soin, est un tissu sombre, presque noir, qui caresse ma peau comme une seconde enveloppe. Elle épouse mes courbes avec une douceur sensuelle, révélant juste assez pour intriguer sans jamais dévoiler entièrement.Le corset que je dois enfiler est serré, mais il me donne cette allure de puissance et de contrôle que je dois afficher ce soir. Artemisia entre silencieusement, ses doigts experts glissent sur mes flancs pour nouer

더보기
좋은 소설을 무료로 찾아 읽어보세요
GoodNovel 앱에서 수많은 인기 소설을 무료로 즐기세요! 마음에 드는 책을 다운로드하고, 언제 어디서나 편하게 읽을 수 있습니다
앱에서 책을 무료로 읽어보세요
앱에서 읽으려면 QR 코드를 스캔하세요.
DMCA.com Protection Status